Il y a une époque pas si lointaine, où la hauteur de la pensée se murmurait dans des « nous sommes tous des juifs allemands » .
Mais aujourd’hui, paix aux juifs, paix aux chrétiens, nous sommes tous des chrétiens centrafricains anti-balaka, car en Centrafrique, les Tchadiens musulmans, engagés dans la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine), sont soupçonnés de protéger leurs coreligionnaires anciens rebelles musulmans de la Seleka.
A Bangui, le 23 décembre 2013, les militaires français ont repoussé une manifestation de protestation de chrétiens et d’animistes contre la présence des Tchadiens.
Est-ce parce que le contingent tchadien de la force africaine est devenu trop gênant qu’il a été décidé de le redéployer dans les confins du nord du pays, vers les zones frontalières avec le Tchad et le Soudan ?
Officiellement, évidemment, rien n’est dit. Pourtant, c’est au lendemain d’un accrochage entre soldats burundais et tchadiens et de la mort d’un manifestant anti-Seleka après qu’une patrouille tchadienne a ouvert le feu que le porte-parole de la Misca, que les soldats tchadiens iraient “sécuriser le nord dans les prochains jours”. Ces accrochages n’ont fait qu’accroitre le fort sentiment anti-tchadien qui prévaut depuis de longues années en Centrafrique. Aujourd’hui accusés de protéger les anciens rebelles de la Seleka, majoritairement musulmans, les Tchadiens, civils et militaires, sont haïs par de nombreux Centrafricains, majoritairement chrétiens et animistes. Ils sont nombreux, commerçants pour la plupart, à subir insultes et voir leurs échoppes saccagées.
Mercredi 25 décembre dans la soirée, 5 soldats tchadiens de la Misca ont été tués à Bangui, . Selon des habitants du quartier près de l’aéroport de la capitale, un pick-up occupé par des Tchadiens aurait été la cible d’une attaque de miliciens “anti-balaka”
Le président de transition centrafricain, Michel Djotodia, et le président tchadien, Idriss Deby, veulent convaincre qu’il n’y aucun amalgame à faire entre Seleka et Tchadiens. Ben voyons sur la tête de ma mère !!
Un malaise profond s’est installé car depuis de longs mois, on s’interroge chez les Centrafricains, mais aussi parmi les observateurs ou les militaires français, sur le véritable rôle du Tchad.
Selon des militaires français, des soldats tchadiens ont donné leur brassard de la force africaine à des Seleka pour que ces derniers puissent conserver leurs armes et continuer à circuler alors qu’ils doivent être désarmés et cantonnés.
Ce qui coince encore, c’est que les Tchadiens ont été en première ligne aux côtés des Français lors des missions militaires dans le nord du Mali pour déloger les djihadistes. Au Mali, le Tchad a payé le plus lourd tribut en termes de pertes de vies humaines et le gouvernement français est dans la contrainte politicienne de ménager le président tchadien Idriss Deby.
Mais comme le scande, l’écrivaine d’origine camerounaise , Calixthe Beyala, ex-compagne de Michel Drucker :« Djotodja Président autoproclamé par coup d’État et « meurtre à gogo », met ce pays si riche pourtant si pauvre dans la tourmente. Il a amené les musulmans des pays frontaliers pour assassiner les chrétiens Centrafricain sur le propre sol ; il a porté l’horreur à son comble en faisant violer les soeurs chrétiennes dans leurs paroisses ; il a fait tuer et assassiner les familles des centrafricains chrétiens pour leur arracher leurs maisons et leurs biens ; il a fait occuper les maisons des personnalités chrétiennes par ses troupes musulmanes venues du Soudan. Pour toutes ces raisons, Djotodja doit partir ; il doit quitter la RCA et laisser d’autres gérer ce pays ; ce n’est qu’à ce prix que la communauté Centrafricaine majoritairement Chrétienne pourra penser ses blessures »
C’est l’Histoire qui se retourne, car avec cette déclaration d’une noire africaine, cela deviendra de plus en plus difficile de dire que critiquer les musulmans c’est du Racisme !!
HUINENG