Les malheureuses victimes de Toulouse et de Montauban étaient à peine mortes que, dans l’optique de la présidentielle, des politiques spéculaient déjà sur l’origine et les motivations du tueur, ainsi que sur les moyens de faire fructifier électoralement cette épouvantable tuerie.
Du côté de l’extrême-droite, on espérait(!) abjectement que cet assassin était un intégriste islamiste, permettant ainsi aux groupuscules néo-fascistes d’exploiter ces tragiques évènements. On est aujourd’hui ravi, car cette série de meurtres permet d’amalgamer tous nos compatriotes musulmans (dont beaucoup sont venus en France pour fuir les théocraties islamistes!) à l’auteur des carnages, en surfant sur le prétendu danger musulman. Ce qu’oublient (volontairement) les xénophobes, c’est que les premières victimes furent des militaires français et musulmans, ce qui démontre qu’on peut être musulman et patriote. Les soldats tués lâchement par Mohamed Merah sont allés rejoindre les innombrables musulmans tombés pour la France aux côtés des Poilus à Verdun et ceux morts durant la seconde Guerre Mondiale en tant que Combattants de la France Libre. Nous devons à la mémoire de ces défunts soldats français, issus de régiments ayant servi en Afghanistan, le plus sacré des respects.
Du côté de l’extrême-gauche liée aux associations antiracistes sélectives, on espérait(!) ignoblement que cet assassin était un néo-nazi, ce qui aurait permis de discréditer les candidats de droite républicaine. On est aujourd’hui déçu, car il n’est plus possible, pour Mélenchon et cie, d’amalgamer tous les candidats de droite (dont aucun ne se réclame du nazisme !) à l’auteur des carnages, en surfant sur un hypothétique danger nationaliste. Ce qu’oublient (volontairement) nos bien-pensants de gauche et nos associations antiracistes hémiplégiques, c’est que les actes monstrueux du djihadiste toulousain étaient essentiellement motivés par le racisme, un racisme anti-français associé à un antisémitisme hystérique. Les victimes juives de Mohamed Merah sont la preuve d’une affreuse résurgence de l’antisémitisme sur le territoire français, d’un antisémitisme importé du Moyen Orient mais qui rappelle les années de l’occupation nazie. Nous devons à la mémoire de ces enfants juifs, massacrés comme aux pires temps du nazisme, la punition de tous les responsables de leur mort.
Du côté des autres candidats plus modérés, on s’est contenté d’une attitude de vautours passifs, en se bousculant sordidement afin d’apparaître au premier rang et face caméra lors des cérémonies consacrées aux victimes.
L’enseignement à retirer de ce carnage terroriste, c’est qu’il y a désormais deux extrême-droites en France: d’une part une extrême-droite traditionnelle « de souche », marginalisée et résiduelle, regroupant des néo-nazis, des skinheads décérébrés et des cacochymes nostalgiques de Vichy; d’autre part une extrême-droite nouvelle “des cités”, vigoureuse et en pleine expansion, agrégeant de jeunes français d’origine maghrébine influencés par le fondamentalisme islamiste. Mohamed Merah, le taliban français, provenait de la seconde extrême-droite (la plus récente), ce qui ne change strictement rien: un fasciste est un fasciste et il reste un fasciste et un raciste, quelles que soient ses origines et quelle que soit la branche du fascisme (politique ou religieuse) dont il se réclame.
Mais ce nouveau fascisme n’est pas vu (ou ne veut pas être vu) par la classe politique, tétanisée par des décennies de repentance post-coloniale et paralysée intellectuellement par la bien-pensance totalitaire imposée par les associations antiracistes: il n’est pas politiquement correct d’affirmer qu’une idéologie d’extrême-droite puisse se développer au sein des populations immigrées ou issues de l’immigration. Significative à cet égard sont les déclarations de Mr Mélenchon juste après la neutralisation du tueur, alors qu’il préférait aller dans le 93 plutôt que de participer aux cérémonies d’hommage aux victimes juives: selon le candidat du Front de Gauche à la présidentielle, Mohamed Merah (dont, par une étrange pudeur, il refuse de prononcer le nom) est simplement un « fou ». Au-delà de la stupéfaction de voir un homme qui entend diriger le pays procéder à une expertise psychiatrique sans en avoir les compétences et sans avoir examiné l’assassin, on s’étonne de ce qualificatif de « fou ». En effet, dire qu’un assassin terroriste est « fou », c’est déjà lui trouver l’excuse de l’aliénation, c’est presque essayer de le comprendre, c’est finalement tenter de justifier ses actes monstrueux. Non, Mr Mélenchon, Mohamed Merah (dont il faut prononcer le nom, car le fascisme doit être nommé et identifié) n’était pas un fou ! Mohamed Merah était un terroriste et un tueur islamiste: l’islamisme, tout comme le nazisme, ne sont pas des maladies, ce sont des idéologies. Mohamed Merah n’a pas agi sous l’emprise de la démence, il a agi pour défendre un idéal, une foi, un modèle de société. En suivant le raisonnement(?) de Mr Mélenchon à Nüremberg, on aurait acquitté tous les criminels contre l’humanité nazis au prétexte de la « folie » de leurs actes.
Concernant donc ces deux extrême-droites, qu’il s’agisse de l’extrême-droite néo-nazie ou de l’extrême-droite islamiste, elles partagent les mêmes valeurs immondes: une obsession névrotique de la pureté (pureté de la “race” pour les néo-nazis, pureté de la “foi” pour les islamistes); un antisémitisme fondateur, fédérateur et irréductible; un fanatisme meurtrier doublé d’un goût immodéré pour la violence sanguinaire et les armes; une haine farouche de la démocratie et un machisme primaire érigé en mode de vie. On peut donc dire que l’extrême-droite islamiste est l’héritière de l’extrême-droite nazie, renouvelant aujourd’hui par un pacte de sang l’alliance fondatrice passée durant la 2ème Guerre Mondiale entre Adolf Hitler et le grand mufti de Jérusalem Al Husseini.
Alors, à l’heure où la police est obligée d’intervenir pour encadrer à Toulouse des manifestations à la gloire posthume de Mohamed Merah et où une femme voilée arrache haineusement les affiches appelant à une marche blanche en l’honneur des victimes du tueur raciste, un 6 février 1934 islamiste en France devient envisageable. En effet, des « jeunes » (selon l’euphémisme politiquement correct) ayant le profil de Mohamed Merah, à savoir un délinquant multirécidiviste pouvant basculer vers le terrorisme islamiste, il y en a beaucoup. Combien ? Nul ne le sait. Ils peuvent frapper la France au cœur de manière imprévisible. Encouragés par le « martyr » exemplaire de Merah, certains vont frapper : n’importe où, n’importe qui, n’importe quand. Personne n’est à l’abri, personne n’est protégé. Personne.
“Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde” écrivait Brecht dans un texte visionnaire… Aujourd’hui la bête immonde a engendré le fascisme ultime, un fascisme religieux, entropique et mortifère: l’extrême-droite fondamentaliste musulmane. Il faut que tous les démocrates de la gauche et de la droite républicaines oublient leurs divergences, s’affranchissent de la bien-pensance, avatar actuel de l’esprit munichois, et s’unissent pour couper la tête de l’hydre islamofasciste. Il en va de la survie de la démocratie.
Marc Nièvre