Chrétiens, musulmans, juifs dans Al-Andalus : on m’aurait menti ?

Quand j’ai commencé à militer pour la laïcité, et surtout à refuser l’islamisation de mon pays, il m’est arrivé de partager des tribunes, notamment à Marseille, lors d’une réunion mémorable, avec Henri Pena-Ruiz, philosophe marxiste, d’origine espagnole, présenté comme le pape de la laïcité.

Il était formidable, Henri. Il était capable de parler une heure de la laïcité, dans une France qui venait de devoir voter une loi contre les signes religieux à l’école (Pena-Ruiz contestait qu’elle ait été adoptée en réaction contre le voile et ne voyait pas de problème à ce que le foulard continue à l’Université), il était capable, une heure durant, de parler, et fort bien, devant des spectateurs sous le charme, de la laïcité, avec nombre de citations latines… sans jamais parler de l’islam, ce que lui avait fait remarquer Pascal Hilout dans un texte qui avait déplu au “Pape”.

https://ripostelaique.com/L-affligeante-complaisance-d-Henri.html

Mais Henri Pena-Ruiz faisait encore mieux. Il nous racontait (et à l’époque je n’avais pas les connaissances que j’ai acquises depuis, et je le regrette) la belle histoire d’al-Andalus où, sous la domination musulmane, en Espagne, qui dura 8 siècles (ce qui ne paraissait pas le déranger, contrairement au colonialisme français), existait un véritable paradis culturel où musulmans, chrétiens et juifs vivaient en harmonie. Conclusion du discours du philosophe : ce qui a été possible en Espagne, huit siècles durant, est donc possible en France… si on applique la laïcité. Sauf qu’avec l’islam, c’est juste impossible, mais lui et les siens ne l’ont toujours pas compris.

C’est pourquoi c’est une aubaine de lire le dernier livre, publié par les éditions Godefroy, du professeur Dario Fernandez-Morera, intitulé : “Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, mythes et réalités de l’Espagne islamique”. La préface est de Rémi Brague, qu’on entend ici tenir une conférence sur le sujet.

Pour ne pas tout révéler, quelques exemples truculents, pour montrer une certaine vérité que les faussaires ne veulent pas connaître. On voit dans le livre que les controverses théologiques dans l’islam sont des controverses juridiques et pratiques : par exemple, doit-on enterrer jusqu’au cou ou non une femme condamnée à être lapidée. Le prophète qui, au fond, en tant que bon commerçant, était un libéral, n’a pas donné de consignes précises sur ce point qui est certainement encore débattu dans les pays musulmans. Comme quoi, contrairement à ce que prétendent les obscurantistes qui critiquent l’islam sans savoir, l’échange de vues et la discussion ouverte sont bien le propre de cette religion. (Même chose pour la circoncision féminine : doit-on tout enlever, ou seulement « ce qui est en trop ? », page 155.)

On voit surtout que les Espagnols et les Espagnoles ont payé un lourd tribut à l’invasion musulmane et que la sauvagerie des soldats d’Allah, partout où ils ont conquis un territoire, s’est exercée également chez les Hispaniques.

Vous y apprendrez également beaucoup de choses sur la Grande Mosquée de Cordoue, son histoire, et la vérité sur ceux qui l’ont construite…

À quand l’enseignement de ces faits, et de bien d’autres, à l’école de la République ? En attendant, je vous conseille d’acheter ce livre nécessaire et de bien le lire, vous pourrez ainsi répondre efficacement à ceux qui vous racontent une belle histoire, au service de la propagande musulmane.

Pierre Cassen

Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, Dario Fernandez-Morera, préface de Rémi Brague, éditions Jean-Cyrille Godefroy, 366 pages, 24 euros.

À commander en ligne sur le site de l’éditeur