Chrétiens persécutés en Irak, à Avignon ou Carcassonne : la faute à Israël !

Chrétiens d’Irak, de Carcassonne, d’Avignon
Et médiation à Europe1…
Cette fin de semaine voit les nations européennes avoir, ici et là, quelques pensées, plus ou moins sincères, pour ces millions de jeunes hommes dont la jeunesse fut fauchée par les mitrailleuses et les obus de la « grande guerre ».
Ces commémorations suivront de quelques jours d’autres tueries, en l’occurrence, le massacre des innocents de la Cathédrale de Bagdad. Combien d’hommes, de femmes et d’enfants tués parce qu’ils s’étaient rendus coupable du crime de christianisme ?
Depuis le massacre de la cathédrale de Bagdad, l’Irak a connu de nouvelles tueries de chrétiens irakiens faisant six tués et trente et un blessés. Le Pape a réagi, publiant un communiqué suppliant et larmoyant, un communiqué manquant de toute dignité. Il invite les religions à ne pas cultiver l’esprit de guerre de religion. En d’autres termes, s’il ne dit pas ouvertement aux assassins : vous m’avez frappé sauvagement par deux fois un côté du visage, je vous tends l’autre côté avec l’espoir que vous saurez ne pas poursuivre dans la voie des violences… On me dira, c’est cela le christianisme, c’est supporter les pires brutalités en espérant que la brute sera touchée par la grâce.

« C’est la faute à Israël …»

Ce n’est pas la faute de l’islam s’il commet des meurtres en série sur la personne des chrétiens orientaux. Si ce bon, si ce doux, si ce tolérant islam tue et tue encore, s’il massacre des gens sans défense qui ne lui ont jamais envoyé la moindre roquette, c’est de la faute à Israël, ont dégoisé pendant toute leur semaine romaine le monsignore Saba et ses affidés, à l’occasion du Synode des églises chrétiennes d’Orient.
C’est la faute à Israël, le massacre de 58 fidèles chrétiens, tués dans la cathédrale de Bagdad pendant qu’ils priaient, l’un d’eux coupé en deux, d’un coup de sabre, et ses fragments crucifiés dans le lieu de culte par les assassins, de doux croyants ?
C’est encore, et c’est toujours, de la faute à Israël les nouvelles tueries du onze novembre à Bagdad ?…
Que nous a-t-il chanté le clan Saba pendant le synode des Eglises d’Orient : « Oui ! Oui, c’est sa faute, à Israël si les musulmans nous tuent, s’ils nous brutalisent de toutes sortes de façons. Non, non, ce n’est pas de la faute des tueurs ! Les tueurs sont de malheureux humiliés, les tueurs sont de pauvres gens excédés, sans quoi, ils seraient doux comme des agneaux. Alors, faute de pouvoir se faire entendre par l’occident, ils se vengent ainsi sur qui ils peuvent.
Ils passent leurs nerfs et leur colère légitime sur tous les chrétiens irakiens dont ils peuvent se saisir » a expliqué en tous les sens le synode et a confirmé, devant les téléspectateurs français, Madame Anne Laurent, écrivain français s’exprimant à l’occasion d’une émission « religieuse », le dimanche 7 avril sur la chaîne Antenne 2 (vous savez, Antenne 2, c’est cette chaîne dont les chefs ont soutenu, contre toute évidences et preuves, le soi-disant reporter Enderlin).
Peut-être bien aussi que c’était la faute à Rousseau (Jean Jacques)
Le massacre de la cathédrale de Bagdad ?…
Le terrible conflit d’intérêts, dont sortira la guerre des Balkans de 1912, véritable répétition générale de ce qui prit la forme de la guerre mondiale de 1914-1918, « poursuite de la politique par d’autres moyens », ce conflit d’intérêts dressant les nations l’une contre l’autre, pareilles à des chiens furieux, ce conflit provoquera l’effondrement des empires séculaires et des moins anciens, second Reich allemand des Hohenzollern, empire austro-hongrois des Habsbourg, l’empire ottoman, ultime avatar du Califat islamique et l’empire moscovite des Romanov.
La crise de ce dernier vit les souffrances engendrées par la guerre se combiner aux forces qui tenaillaient la société russe depuis plusieurs décennies et s’étaient exprimées ouvertement dans la révolution et le Soviet de 1905 à Petrograd. Il en sortira la révolution de février 1917 et les soviets des députés d’ouvriers, de soldats et de paysans dont octobre 1917 se réclamait.
La crise puis l’effondrement de l’empire ottoman, vestige du Califat né un millénaire plus tôt avec l’expansion de la prédication armée islamique, provoqua l’apparition de tendances nationalistes. Le trou noir politique provoqua aussi un déchaînement des haines nationales, tribales et religieuses.
En Turquie, les persécutions et les massacres d’Arméniens, -peuple autochtone et chrétien opprimé et spolié de sa nation par la conquête musulmane-, (persécutions et massacres qui égrenèrent les deux dernières décennies du 19ème siècle), se transformèrent en 1915 en massacres délibérés et systématiques de la population arménienne, tous sexes et âges confondus ; ces tueries de gens pacifiques et désarmés, prirent en 1915 les proportions d’un génocide, au sens donné au mot par le procès de Nuremberg.
L’effondrement de l’empire ottoman travailla la société arabe jusqu’à y produire, malgré la chape morale et intellectuelle de la « Oumma », des aspirations nationales mêlées aux vestiges de l’idéologie religieuse.
En Syrie, la longue mort convulsive de l’empire ottoman donna naissance à un cadre politique incapable de maitriser les haines débridées, jaillissant comme les laves meurtrières d’un volcan déboussolé. Les victimes de ces convulsions, dans ce pays, ce seront ces autres autochtones du Proche et Moyen-Orient que l’ont connaît sous le nom d’Assyro-Chaldéens, des chrétiens orientaux. Le milieu de la décennie vingt connaitra donc un vaste massacre, un carnage de cette population*1. Les Kurdes musulmans, fanatisés par les prédicateurs, se livreront à une orgie de meurtres qui sans prendre les proportions d’un génocide n’en était pas loin. Entre vingt et trente mille Assyro Chaldéens, hommes, femmes, enfants, furent massacrés. Israël n’existait alors pas. Pourtant, si l’on suit le synode, comment expliquer ce massacre de plusieurs dizaines de milliers de pacifiques chrétiens orientaux résignés à leur dhimmitude.
La renaissance nationale juive n’était toujours qu’un quart de self government, étriqué géographiquement et politiquement, dans le cadre du mandat britannique qui avait confiné les Juifs à la partie occidentale de l’ancienne Judée qui pourtant devait entièrement redevenir un foyer national du peuple juif vivant aux côtes de populations arabes ou arabisées.
Les massacres de chrétiens orientaux n’avaient aucune cause provoquée par les Juifs, pourtant ils eurent lieu. Mystérieux, n’est-ce pas ?
Nos bons pères synodaux vont nous parler des mystères insondables de cette violence, tellement contraire à la bonté fraternelle intrinsèque de l’islam, comme ils vont nous parler des mystères de la religion, ces « mystères qu’il ne faut surtout pas chercher à élucider »…
Mais si on veut élucider quand même, alors surement que quelque part, c’était encore la faute aux Juifs si des prédicateurs musulmans envoyèrent des Kurdes massacrer leurs pacifiques voisins Assyro Chaldéens, comme c’est forcément pour protester contre « l’oppression sioniste des opprimés palestiniens » que des sunnites irakiens massacrent des chiites irakiens et réciproquement…

Après le Synode, le « médiateur » d’Europe1…

Modération ou soumission ?
Après Bagdad, les attaques d’églises et de fidèles , Carcassonne, Avignon…
La France vit un nouveau terrible scandale : le chanteur Florent Pagny chante qu’en France ont doit parler français et que c’est ce qu’il demande à son fils. Vous vous rendez compte ? Oser demander à son fils français de parler français correctement : Quel odieux racisme ?!
Dire en chanson, qu’en France on doit savoir parler français, c’est du pur et coupable « ra-cis-me », glapissent les créatures d’une petite bureaucratie financée par l’argent public s’appelant, par dérision et irrespect de la langue française justement, « SOS- Racisme » ou quelque chose comme ça, et quelques autres lugubres personnages.
Haro sur le chanteur ! Les coups pleuvent. Le lynchage se déchaîne. Le chanteur est accusé de « rejeter et stigmatiser une communauté ». Cela doit être désormais normal que les jeunes français ne sachent plus ni parler ni écrire et encore moins lire leur langue.
Un ami m’indiquait qu’il avait vainement tenté de saisir de cela le modérateur de la station radio Europe1. Il voulait dire qu’ils en avaient assez, les Français, d’être stigmatisés par des « associations dites antiracistes ». Mais cela n’a pas été possible.
Malgré quatre tentatives, par quatre fois, le « modérateur » l’a modéré, refusant son commentaire de soutien au chanteur.
Par quatre fois, l’individu qui « équilibre » les débats à écarté ce qui serait gênant et « raciste » ; ce serait raciste, et un très mauvais racisme le soutien au chanteur, tandis que ceux qui refusent de parler français, ceux qui menacent et brutalisent, ils font preuve d’un racisme somme toute légitime, qui n’est pas vraiment un racisme. C’est un racisme que l’on a provoqué, par manque de mansuétude. La cause de sa violence, à ce racisme là, comme pour celle des tueurs de la cathédrale de Bagdad, est principalement sinon exclusivement à rechercher du côté des victimes.
Parce que, par contre, les rappeurs qui menacent de décapiter les « céfrans » (français en verlan), ces hommes qui menacent par le chant de violer leurs femmes ou leurs filles, aux « céfrans et autres faces de craie », ce sont des fils ou petit-fils de « victimes du colonialisme ». Alors, pas de problème, ils peuvent dire ce qu’ils veulent, sans retenue aucune. De la retenue, dans leur cas, ce serait de la méchante censure néocolonialiste!
Tandis que si un lointain descendant de Vercingétorix veut faire part de ce que lui et les siens, de ce que lui et ses voisins en ont assez d’être menacés de violence, de vols, de viols de leur compagne ou de leurs filles, qu’ils en ont assez qu’à l’école on ait cessé d’apprendre le français « parce que ce serait stigmatisant pour les élèves issus de la diversité…», cela ne doit surtout pas être dit à la radio.
Dire qu’il n’est pas d’accord d’être menacé par les borborygmes lancinants de rappeurs et de petites frappes sortant armées, qu’il en a assez d’être injuriés par des rappeurs et petites frappes toujours protégés par une gendarmerie en civile d’inquisiteurs -dont l’uniforme est celui des oripeaux moraux de « l’antiracisme » à sens unique- grassement subventionnée par nos impôts, le modérateur modère : interdit de le dire sur Europe1 !! A bon entendeur salut. Circulez, y a rien à dire.
Du Synode, avec ses Monsignore Saba et tutti quanti, à Europe1 avec son modérateur, ce n’est qu’une même psalmodie lancinante, hargneuse, marmonnée sur tous les tons : soumission ! Soumission !! Soumission !!! Aimons nos persécuteurs ! Accusons les Juifs, c’est moins dangereux. Calomnions Israël ! Peut-être que ceux qui injurient, peut-être que ceux qui nous volent, qui nous frappent, qui attaquent des bus et aujourd’hui des églises, qui nous menacent de mort, voire nous tuent, peut-être qu’ils vont devenir gentils et nous laisseront un peu de liberté ?
Peut-être qu’alors, comme le boyard brutal envoyait à son chien soumis quelques os et de temps à autres des lambeaux de viandes à moitié mâchée, recrachée à l’intention de l’estomac de l’animal soumis, ils nous diront qu’ils nous laisseront tranquilles, au moins pour quelques temps ?
Alain Rubin
1* ces populations arabisées mais restées chrétiennes sont soumises à l’humiliation permanente ; elles sont enchaînées à l’infériorité statutaire résultant d’un pan de la charia : le pacte d’Omar (du nom d’un des quatre premiers Califes issus des rangs des lieutenants du chef du djihad initial). Mais elles possèdent toujours l’araméen classique pour langue liturgique et une forme populaire et arabisée (un créole) comme langue vernaculaire. C’est pourquoi, l’émission, où madame Laurent évoquait le Synode, parlera encore de leur langue, « l’araméen langue de Jésus ». Oui, l’araméen nord- occidental était la langue de Jésus et de beaucoup des Juifs de l’époque, comme le Grec avait aussi été « leur langue » après les conquêtes d’Alexandre le Grand et l’hellénisation de la région.
Pour l’araméen de Jésus, c’était comme un peu comme l’anglais en 2010, qui est aujourd’hui la langue de beaucoup de gens qui ne sont pas anglais et possèdent toujours une langue nationale à ses côtés. Il y avait « l’araméen de Jésus », parce que l’araméen, comme le grec, comme le latin, comme le russe dans les pays du glacis de l’époque stalinienne, comme l’anglais commercial ou financier, comme l’anglais technique des informaticiens, c’était la langue commune de beaucoup de monde en complément de leur propre langue ; comme l’anglais aujourd’hui. Notons cependant que l’araméen aura et possède toujours un statut liturgique spécifiquement juif aux côtés de l’hébreu. On le retrouve dans les commentaires des talmuds dits de Jérusalem et de Babylone, ainsi que dans les textes fondateurs et les commentaires de la Kabbale
Dire que l’araméen était « la langue de Jésus », c’est dire hypocritement que l’hébreu n’était pas sa langue, c’est comme de dire à la façon de l’UNESCO que le tombeau des Patriarches est un lieu saint de l’islam. C’est vider Jésus de sa substance humaine juive de descendant physique de David le fondateur de l’état unifié des douze tribus hébreues comme le pensaient ces Juifs de Jérusalem qui formeront ce groupe d’Hébreux de Judée qui, après trois siècles d’évolution et d’expansion vers des non juifs, deviendra le christianisme.
Les chrétiens assyro-chaldéens possèdent plus que les caractères d’une minorité religieuse opprimée et aujourd’hui sujet de nouveaux massacres. Ils sont une véritable minorité nationale.
Quand des Kurdes, fanatisés par des prédicateurs musulmans, firent irruption dans leurs villages du nord occidental de la Syrie, pour les tuer sauvagement, par milliers et par milliers, était-ce parce qu’Israël faisait des méchancetés aux Palestiniens -qui se voulaient alors des Syriens du sud et rien que des Syriens du sud et laissaient aux seuls Juifs du Ichouv le soin de s’attribuer la nationalité palestinienne dotée d’un drapeau portant l’étoile dite de David, nationalité née avec le mandat britannique et alors refusée par les actuels palestiniens qui inventèrent le concept de naqba pour la condamner?
Si l’on doit suivre les raisonnements tortueux et malveillants des Monsignore Saba et de Madame Laurent, oui, c’était de la faute des Juifs si des prédicateurs musulmans excitaient les Kurdes de Syrie contre les chrétiens Assyro-Chaldéens. L’islam serait innocent, même de ses propres violences décidées et menées par lui-même. Et si les ottomans ont fait un génocide que les islamistes « modérés » au pouvoir à Ankara veulent faire oublier, les massacres à répétition et méthodiques de l’année 1915 contre les Arméniens, des chrétiens eux aussi, ça devait surement être la faute des Juifs et de leur Ichouv installés sur ce qu’ils persistaient à considérer comme leur maison nationale.
Dernière question à nos Monsignore du dernier synode des Eglises orientales et à Madame Annie Laurent : Quand les Chiites d’Irak sont massacrés, dans leurs mosquées ou sur la route de leur pèlerinage de Karbala, quand des « Shahid » sunnites viennent se faire exploser dans les mosquées chiites ou sur les routes de pèlerinage, au milieu des fidèles musulmans, est-ce que c’est parce qu’ils tiennent ces Irakiens là, -frères, en religion, d’Ahmadinejad-, est-ce que c’est parce qu’ils les tiennent pour des « agents sionistes » que nos bons et doux musulmans orthodoxes les massacrent?
Et le village Yezidi, où 700 villageois furent assassinés à la dynamite, il y a trois ans, pour leur faire payer de leur vie leur refus de la conversion d’une de leur fille, enfuie pour épouser un musulman, c’était aussi de la faute à Israël ? C’était parce que sa politique rendrait agressif, malgré lui, ce brave bougre d’islam ?