Christianisme, socialisme et masochisme occidental
6: 22 « Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme […] ».
6:27 « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent ».
6: 28 « Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent .[…]
(Évangile selon Saint Luc, Chapitre 6).
Cette culture du masochisme est une des traditions les plus ancrées dans l’inconscient collectif chrétien de l’Occident.
Comment dès lors s’étonner devant tant de commisération envers les monstres qui frappent l’Occident au nom de l’islam ?
Comme l’avait si bien compris Nietzsche, le socialisme est le rejeton laïque du christianisme (1) et il n’est donc pas étonnant de voir tant de socialistes plaindre les terroristes musulmans et excuser leurs actes barbares en invoquant la «situation sociale » de ces derniers.
Nietzsche n’avait-il pas déjà analysé et stigmatisé les valeurs morales chrétiennes en écrivant :
« La faiblesse doit être, à coup de mensonges, renversée en mérite, cela ne fait aucun doute – c’est exactement ce que vous disiez. »
– Et puis !
– « et l’impuissance qui n’exerce pas de représailles en ‘‘bonté’‘ ; la bassesse craintive en ’‘humilité’‘ ; la soumission à ceux que l’on hait en ‘‘obéissance’‘(…).
(L’incapacité du faible) à se venger s’appelle volonté de ne pas se venger, peut-être même pardon (‘‘car ils ne savent pas ce qu’ils font….). On parle aussi de l’‘‘ amour de ses ennemis’‘ – tout en transpirant. » (Friedrich Nietzsche ; La Généalogie de la Morale ).
Lorsque l’on demanda en 2011 à l’historien Jean-Luc Pouthier (spécialiste du fait religieux contemporain), où pouvait-on encore trouver l’idée chrétienne de rédemption, il répondit sans hésitation : « Dans le système judiciaire actuel ».
Combien de juges ont avoué avoir relâché des violeurs en série et toutes sortes de criminels au nom d’une miséricordieuse «deuxième chance» ? La «deuxième chance » n’est-elle pas la version laïque de la rédemption chrétienne ?
Même si le christianisme n’a pas – loin s’en faut – au cours de l’histoire fait preuve de cette mansuétude, il nous semble que le souvenir du martyre des premiers chrétiens fait un retour puissant dans la psyché d’un monde occidental qui porte inconsciemment en lui la menace de l’ anathème évangélique : « Malheur à vous, riches… ».
L’Occident a «mauvaise conscience » d’avoir réussi à produire des sociétés évoluées et riches alors que le christianisme lui proposait le bonheur par la pauvreté (Évangile selon Saint Luc; 6.20) .
Le socialisme a toujours eu horreur de l’argent et de la réussite, il a donc fait des élites une classe à abattre , classe dont paradoxalement les socialistes eux-mêmes font bien souvent partie, d’où conflit névrotique et donc recherche du masochisme comme punition pour leur sentiment de culpabilité inconsciente…
Frédéric Sroussi
(1) « Les jugements moraux chrétiens en résidus partout dans les systèmes socialistes et positivistes ». (Friedrich Nietzsche; Le Nihilisme européen; éditions Kimé)