Claude Cabannes est mort. L’Humanité est en deuil. Respect pour l’homme dans sa pauvre carcasse figée. Pour le journaliste communiste des années 70-90 entré en cure de désinformation juste après les bains de sang de Budapest, de Berlin, de Prague, c’est un peu différent.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/26/97001-20150826FILWWW00081-l-humanite-claude-cabanes-est-decede.php
Les Communistes français, par la voix de L’Humanité, ont validé, derrière Georges Marchais, l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques le 1er Janvier 1979. Quatre millions de réfugiés, déstabilisation totale d’un pays, armement des futurs Talibans par les Américains, poussée de l’Islam guerrier jusque dans les Républiques musulmanes de l’ex-URSS, etc. Les conséquences de ce fait d’armes se font évidemment sentir aujourd’hui encore, dans le grand foutoir en cours.
Les Communistes français, par la même voix, ont applaudi le renversement de l”‘horrible et monstrueux” Négus et l’arrivée du flamboyant colonel Mengistu au pouvoir en Ethiopie, en 1977. Bilan : un pays ruiné, quelques millions de morts et de réfugiés, des régions entières vidées de leur population, la famine due aussi à la sécheresse entretenue pour cela et l’aide internationale clairement et massivement détournée à seule fin de faciliter la déportation des gens. Le Band Aid de Geldof demeure l’un des plus grands scandales “humanitaires” de tous les temps.
Les Communistes français et leur journal préféré ont célébré comme il convenait la “libération” (dixit Le Monde) de Pnomh Penh par les Khmers Rouges le 15 Avril 1975. Bilan : deux millions de morts, un peuple vitrifié, une culture gommée, un pays rayé de la carte, une génération entière sacrifiée sur l’autel des utopies les plus sanglantes de l’Histoire. Et pourtant, il y eut un stand des mêmes Khmers Rouges à la Fête de l’Huma deux ans plus tard, alors que le meurtre de masse était largement consommé.
Les Communistes français ont, via le quotidien, chanté pour l’entrée des Nord-Vietnamiens dans Saïgon le 30 Avril 1975. Je rappelle que le Vietnam du Sud était une république dûment reconnue par un accord international. Bilan : des centaines de milliers de fuyards, d’autres ré-éduqués pendant des années dans des camps, un pays muré depuis dans son dogme, encore attardé quarante ans plus tard malgré son potentiel de progrès.
Les Communistes français (et leurs idiots utiles) ont porté le col Mao pendant toutes ces années-là, en hommage à celui dont la Chine du 21è siècle cache du mieux qu’elle peut les ravages qu’il a causés à une population d’esclaves terrorisés, massacrés par paquets de dix mille, conditionnés à la manière assez exacte de la Corée du Nord, laquelle comme pour une synthèse mortuaire, se veut héritière et des robots de Pol Pot et des rouges mandarins de Chou-en-Lai.
Accessoirement, tandis qu’ils complimentaient chaudement Khomeiny pour avoir terrassé l’“ignoble et monstrueux” Shah d’Iran avec l’aide de Giscard et de la CIA, les Communistes français ont vibré, toute Humanité déployée, à l’entrée des Sandinistes dans Managua, la même année 1979, pour finalement assister sans broncher à l’une de ces guerres civiles de type sud-américain, laquelle accouche aujourd’hui d’une vague démocratie post-révolutionnaire capable cependant de faire la leçon à Cuba*. Par quoi il n’est donc nul besoin de sortir Castro et ses geôliers de leur naphtaline généreusement offerte par le PCF, les Yankees d’Obama étant en train de s’en charger.
Alors, ainsi résumée, la trajectoire à L’Humanité de Claude Cabannes, stalinien de coeur et indigné de studios, est obscurcie par une bien silencieuse complicité avec les spadassins de Marx et d’Engels. Elle est surtout bordée de balises d’une belle couleur rouge sang avec, pour couleurs de complément et en une liste nullement exhaustive, le blanc des neiges sibériennes, le gris des prisons de l’Est européen, le brun des turbans ayatollesques. Donnant une note à peine moins morbide à cette sinistre palette, le bleu trompeur des burqas, des foulards, des chaînes, des cadenas, ferme le ciel de toutes parts. Je n’entends pas les Communistes français exiger qu’on en libère, jusque dans nos banlieues, les femmes.
Désolé, Claude Cabannes, mais je sais des engagements qui ont tout de même tué beaucoup moins de gens que tous ceux-là égrenés comme on le fait, au bar à chicha, d’un chapelet.
Alain Dubos
*Les Sandinistes ont organisé des élections démocratiques en 1984, et respecté globalement la liberté de la presse.
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Le passage sur le Shah me plonge dans le désespoir… Maintenant que le temps a passé et que l’on connaît mieux son oeuvre – occultée à l’époque par la gauche – on sait mieux à quel point de développement, autant culturel qu’économique, il a mené son pays, après avoir, dans sa prime jeunesse, évité l’annexion du quart de son territoire par l’Union Soviétique.
Il suffit de regarder des photos de passants dans les rues de Téhéran avant 1979, ou de rappeler que dans les années 70, le niveau de vie était supérieur à celui de l’Espagne. Pour les hommes d’affaires de tous les continents, Téhéran était une étape incontournable, de même que Persépolis l’était pour les metteurs en scène et les acteurs de théâtre du monde entier.
Des “spécialistes de l’industrie” (collectiviste) algériens, en visite dans une cimenterie, avaient demandé avec stupéfaction au directeur pourquoi les parkings de l’usine étaient si vastes. “Mais messieurs, leur répondit-il, nos ouvriers viennent au travail avec leur voiture personnelle !” – la Paykan, l’increvable voiture de fabrication nationale, la Volkswagen iranienne, encore recherchée de nos jours sur le marché de l’occasion. Les usines ont été liquidées par les ayatollahs, qui ont touché des pot-de-vins phénoménaux des constructeurs allemands et français pour la production de voitures bas de gamme, et dangereuses, dont la circulation serait interdite en Europe.
https://en.wikipedia.org/wiki/Paykan
http://www.paykanhunter.com/
Le peuple iranien regrette amèrement le Shah, et parmi ceux qui hurlaient par millions “Mort à la République islamique” en 2009, et qu’on a laissé écraser dans le sang, beaucoup auraient certainement souhaité le retour de son fils – dans le seul pays musulman où les mosquées sont devenues désertes, et où l’on dit que plus d’un million de personnes se sont converties secrètement au christianisme; où le nouvel an zoroastrien, malgré les interdictions, se fête encore en pleine rue sans que les polices islamiques n’osent intervenir, où le tombeau d’Hafez, poète chantre du vin et de l’amour, reçoit chaque jour plus de visites et de roses que n’importe quel mausolée musulman…
Et j’ai crié, crié
Staline !
Pour qu’il revienne,
Et j’ai pleuré, pleuré
En plein Soviet suprême…
C’est pas que je sois fan du PCF, mais ce n’est pas un point de vue des plus nuancés. L’invasion de l’Afghanistan est une faute de diplomatie que ne commettra pas Poutine en Ukraine, mais d’un point de vue humain, c’était contre les talibans de l’époque. Quant aux révolutionnaires sud-américains, il faut savoir si on préfère un Chavez ou un Uribe. J’aime bien Robert Ménard sur Boulevard Voltaire, je l’aimais moins à Reporters sans Frontières. Je suppose que c’est pareil pour Alain Dubos et MSF.
Les talibans n’existaient pas quand l’URSS a envahi l’Afghanistan.Les Russes sont venus à l’aide des communistes afghans qui avaient pris le pouvoir par un coup d’Etat et qui étaient entrain de se faire écraser par les soulèvements populaires.
C’est l’Aga Khan que les communistes afghans ont renversé, pas les talibans.
Et la suite des évènements telle qu’elle est décrite dans l’article (créations des moudjahidines par les américains pour lutter contre les soviétiques) est rigoureusement exacte. Nous en payons le prix aujourd’hui.
Dans le domaine de l’horreur, le sinistre socialiste hitler honni par la bien pensance était un “petit joueur” à côté du “grand marxiste Staline” chaudement pleuré par “le peuple des français de gauche” qui ne s’est jamais repenti de s’être ainsi trompé, comme il se trompe systématiquement sur tout depuis toujours sans en tirer le moindre enseignement
Dites, vous croyez vraiment qu’il faut faire un concours entre deux abominations ? L’une a eu moins de temps pour sévir que l’autre, c’est tout.
Ne pas oublier les cent millions de morts du communisme, selon l’enquête de Stéphane Courtois…(“le livre noir du communisme”)
Bravo pour ces rappels
Les communistes ont ruiné les peuples et ont tués par millions.
N’oublions pas que G Marchais affirmait que le bilan était globalement positif (il avait peut être beaucoup d’humour).
Il passait des vacances luxueuses en Roumanie pendant que la population mourait de fin.
Le communisme est un drame qui suscite encore une vision romantique chez les crétins ou chez les bénéficiaires de cette idéologie criminelle comme les Trotskistes
Certainement très dur à entendre pour les communistes… mais tellement vrai. Mais le drame c’est que cela ne suffit pas. L’idéologie étant un raz-de-marée qui ravage les esprits, d’aucuns se réclament encore et toujours du communisme. Le communisme est une très bonne idée MAIS CELA NE FONCTIONNE PAS ! Car le communisme n’est pas conforme à la nature humaine. Même l’Église primitive, il y 2000 ans, qui a appliqué une forme de communisme, s’est cassée les dents.
Il existe une similarité troublante et certaine entre le MARXISME RADICAL de type Stalinien et l’ISLAM: Même “globalisme” négateur des Peuples et des Identités, même désir de nivellement par le bas, même guerre féroce déclarée à toute forme de Culture Traditionnelle et enracinée, et…etc… Le monstrueux Etat Islamique, et tout son cortège d’atrocités…ressemble énormément au régime également monstrueux des Khmers Rouges!