Constat d’un prof sur l’état de l’école

Si, si rappelez-vous… Juste avant les vacances !

Attal nous avait sorti l’uniforme scolaire de son chapeau de magicien… Déjà aux oubliettes ?… Que penser alors du reste ?

Toujours et encore de la com… des mots pour occuper les journalistes.

La nouvelle mode, c’est la lutte contre le harcèlement, à toutes les sauces : vidéos, questionnaires, cours, théâtre. Et la couleur est déjà annoncée, les malheureux professeurs dont les classes se révèlent être des clusters, se verront mis en cause dans leur pratique professionnelle. C’est tellement plus facile de taper sur un prof à bout que sur des gamins mal élevés.

Pourtant les enseignants ont une réponse simple et efficace : «Rendez-nous notre autorité et nous pourrons régler tous ces cas ! »

Mais la main du prof tremble dès qu’il s’agit de sanctionner. Le rapport de force n’est plus en sa faveur. Les parents ont tous les moyens pour le détruire socialement. Cela peut aller d’une lettre de dénonciation à l’inspection jusqu’à une plainte en bonne et due forme au commissariat pour « harcèlement », « abus d’autorité ». Ils peuvent monter d’autres parents contre lui… S’ il en réchappe judiciairement, il traînera une sale réputation, sera probablement obligé de changer d’établissement. Bref, il ne faut pas avoir de problèmes personnels quand on passe par le rouleau compresseur de la calomnie sinon c’est le burn-out assuré. Et qu’il ne compte surtout pas sur le soutien de la hiérarchie qui préfère sacrifier un prof plutôt que d’affronter la hargne de parents décomplexés.

Le professeur est fragilisé. Son statut social a dégringolé dans la société. Il a été dépouillé de son autorité.

Pour les élèves et les familles c’est festival à Rio : absentéisme, devoirs non faits, cahiers ni ouverts ni signés, télé et jeux vidéos à gogo, manque de respect vis-à-vis des professeurs.

Du côté des élèves, les problématiques se multiplient :

– 430 000 élèves en situation de handicap ont été scolarisés en milieu ordinaire pour la rentrée 2022 ce qui représente une augmentation de 4,8 %. La politique gouvernementale est l’intégration de tous ces élèves dans les écoles ordinaires (loi du 11 février 2005). Il est demandé aux enseignants de s’adapter… Ainsi, quasiment dans toutes les classes, il y a des élèves autistes (à différents degrés), des TDAH, des enfants souffrants de handicaps parfois sévères… Les enseignants se retrouvent donc à gérer des profils complexes et variés parfois bien au-delà de leurs « fabuleuses capacités d’adaptation ».

– 77 435 élèves allophones ont été scolarisés en 2021-2022, ce chiffre est en augmentation de 20 % soit 12 871 élèves de plus par rapport à 2020-2021. Un élève allophone est un élève nouvellement arrivé en France et parlant une autre langue que le français. Depuis 20 ans c’est une hausse de 54 % en primaire et de 44 % au collège. Cela se traduit par un ou plusieurs élèves allophones par classe. Au delà des chiffres, ces élèves représentent un défi majeur, souvent insurmontable pour les enseignants. Ces élèves doivent non seulement acquérir une langue mais également s’approprier une culture différente, certains d’entre eux n’ont jamais vu une salle de classe…

Une collègue doit gérer une enfant malvoyante, encaisser les crises hebdomadaires d’un autiste qui balance tout par terre, utiliser google traduction pour tenter de communiquer avec 2 élèves qui ne pipent pas un mot de français, porter sur son dos un enfant handicapé parce que l’ascenseur est en panne…

– Pour les autres élèves le constat est alarmant, baisse générale du niveau scolaire, addiction dès le jeune âge aux jeux-vidéos, aux écrans, incapacité à  supporter la frustration, fragilité psychique, susceptibilité exacerbée, manque de culture, manque de nature. Les enfants sont aujourd’hui des enfants du dedans et des écrans.

Certains jeunes aimeraient apprendre un métier beaucoup plus tôt et rentrer en apprentissage. Mais voilà, depuis que Jack Lang a décrété le collège unique, ils traînent des pied jusqu’en 3e et pourrissent les classes.

– Quant aux parents, le constat est général parmi les enseignants, ils sont de plus en plus procéduriers, revendicateurs et irrespectueux.

Les « mots » délirants fleurissent sur les cahiers de liaison.

Parfois les parents ne répondent même pas aux demandes de rencontre parents-professeur ou n’hésitent pas à poser des lapins.

Ils remettent en question les sanctions et contestent régulièrement les notes, les évaluations, les appréciations sur le bulletin.

Le professeur est devenu le bouc émissaire de parents qui connaissent toujours mieux que lui la « bonne » pédagogie.

L’enseignant devient ainsi professeur particulier de langue étrangère, psychologue, spécialiste du handicap (autisme, TDAH, dyslexies), il joue le rôle d’assistant social et finit parfois comme punching ball.

Trop sévère, il sera accusé de harcèlement ; pas assez, on le traitera de laxiste qui ne sait pas tenir sa classe.

En difficulté avec des élèves ingérables, il aura sur le dos les parents, l’inspection, des collègues qui ne voudront surtout pas se mouiller et d’autres qui se délecteront à le voir couler.

Bref l’équation est impossible à résoudre et les professeurs n’ont pour se protéger que l’arrêt maladie… ou la démission.

Ils sont de plus en plus nombreux à jeter l’éponge (en 2020-2021, on comptait 2411 départs volontaires contre 560 en 2010-2011) et de moins en moins nombreux à se présenter aux concours. Cette année, plus de 4 000 postes n’ont pas été pourvus aux concours enseignants.

Ce qui est frappant c’est la disparition des hommes, des grandes gueules qui n’avaient pas peur de tenir tête aux parents, à la hiérarchie, qui délaissaient la paperasse pour s’occuper vraiment des élèves, qui ne se payaient pas de mots ronflants et de rapports inutiles, qui géraient des classes difficiles de manière parfois un peu « sportive » mais efficace. Je les ai vus s’en aller, partir, ne plus être à leur place dans un monde au discours de plus en plus policé, où personne ne prend plus de risques.

L’État, qui prône le retour à la fermeté, a de fait brisé le bâton de l’enseignant.

Ecclésiaste 10:16

Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant…

Christophe Sévérac

 

 

image_pdfimage_print
25

15 Commentaires

  1. L’école ,cet outil de propagnade Marxiste qui formate les cerveaux du primaire à Science PO va disparaitre .L’éducation se fera de façon virtuelle pour les classes aisées ,elle servira à former de futurs ingénieurs en robotique ,trans humanisme et astrophysique .Le reste de la population se contentera du revenu universel vivotant dans des villes en déclin ,comme aux USA .Pas besoin de savoir compter quand un ordinateur Quantique peut faire le travail de 400 ignares en math .

  2. Lors de l’affaire dreyfus en 1994, confronté aux avocats de celui qui est l’objet d’une affreuse injustice, le ministre de la guerre de l’époque, Auguste Mercier face aux preuves et dénégations apportées par l’avocat et le frère d’Alfred Dreyfus eut cette lumineuse pensée, tout à fait digne de notre époque :”Mieux vaut une petite injustice qu’un grand désordre”. Tout comme aujourd’hui, les militaires n’ont jamais voulu reconnaître le préjudice criminel porté contre Dreyfus

  3. Je me souvient d’un dessin humoristique, je me demande si ce n’etait pas sur RL.
    Un professeur reçoit la visite de sa hiérarchie, il présente sa classe et dit, ça y est nous avons atteint l’égalité pour tous, aucun des élèves de cette classe, ne sait lire, écrire et compter.

  4. Un détail à propos des allophones , c’est que les parents leur interdisent souvent de parler français à la maison …Leurs chances de progresser sont donc infimes ! j’ai connu une famille viet , près de Marseille , dont les parents reprenaient leurs gosses quand ils parlaient du “PAINGUE”( le pain ) en leur expliquant que lorsqu’on vient manger son pain en France , il faut au moinsfaire l’effort de bien prononcer le mot , et de bien parler français !

  5. Tous ces profs gauchistes, grands défenseurs de l’immigration, du multiculturalisme et du vivre-ensemble, ethno-masochistes culpabilisateurs de la France et adeptes de la repentance… Vous avez semé ? Récoltez maintenant !

  6. qui géraient des classes difficiles de manière parfois un peu « sportive » mais efficace.
    Bin oui les coups de règles sur les doigts ou un coup de livre sur la tête, ou d’aller nettoyer les virgules de caca sur les murs dans les chiottes ect…

  7. soyez tranquille en ce qui concerne les enfants autistes régressifs comptabilisés comme “scolarisés ” dans les statistiques au profit d’une prétendu intégration dont se passerait bien leurs familles mais qui fait économiser beaucoup d’argent à l’ état . En réalité ils ont au maximum 12 heures par semaine ( souvent 9 )en présence d’une AESH qui est là pour leur empêcher de gêner le professeur car ils sont bien incapables de suivre une classe et devraient être en IME si l’argent ne partait ailleurs. En l’absence d’ AESH l’école les refuse et on ne peut guère la blâmer.

  8. Nul ne peut réclamer justice si le dommage qu’il subit est le produit de ses actions menées illicitement ou illégalement ou de sa négligence.
    le corps enseignants vote a gauche ou macron …. et maintenant il se plaigne, trop drôle.

  9. Le dessin illustre parfaitement l’ evolution de la situation mais dans le schema mis a jour il aurait fallu utiliser des faciés arabes
    Quant aux enseignants ce sont les premiers a favoriser l’ importation de musulmans alors qu’ ils cessent de chouiner

  10. Une erreur, sinon d’accord sur tout:Le collège unique a été créé par René Haby,
    sous la présidence de Giscard d’Estaing .La catastrophe actuelle est de gauche ET
    de “droite”.

    • Vous avez raison sur les termes mais jusqu’en 1998 il y avait encore des classe de quatrièmes et troisièmes technologiques supprimées par Jack Lang.

  11. je remarque que les enseignants ont voté très largement Macron (aux deux tours) et Mélenchon (au premier tour) en 2017 et 2022…c’est à dire pour ceux qui sont à l’origine des maux que vous dénoncez : ou ils sont idiots, ou ils sont aveugles… ou vous ne dites pas la vérité. Au choix!

    • aveugles…Mais je constate que le discours évolue dans le corps enseignant. Moi-même je peux parler à l’occasion assez librement de mes réflexions sur l’immigration ou l’islam, et je constate que les collègues souvent acquiescent ce qui était impensable il y a encore quelques années. Ceci dit vous avez raison c’était un gros bastion de l’idéologie dominante.

  12. j’ai enseigné un an en Ontario, Canada, j’ai souvent été convoqué chez le principal du lycée, le dessin je l’ai vécu pendant deux mois avant de devenir un bon prof qui mettait des A aux bons et B aux autres j’ai mis du temps avant de comprendre qu’à Rome il faut faire comme les romains

Les commentaires sont fermés.