Contre le politiquement correct, osons être révolutionnaires !

Le 1er juin 1885 eurent lieu à Paris les obsèques de Victor Hugo. D’après la presse de l’époque, un million de personnes accompagnèrent la dépouille du poète. Attardons-nous un instant sur les chiffres : la France comptait alors à peine plus de 30 millions d’habitants dont à peu près 50 % d’illettrés.

La plupart de ceux qui étaient là n’avaient pas lu, ou pas pu lire, La Légende des siècles ou Les Misérables. Mais ils savaient intuitivement que quelqu’un de grand venait de disparaître. Et la conscience qu’ils en avaient les grandissait eux-mêmes, les élevant au-dessus de leur modeste condition humaine.

Passons brutalement et sans transition à 2019. Une connaissance me confiait récemment son admiration sans bornes pour le maire d’une commune de la région parisienne. « Il est de gauche, écolo et homosexuel ». Voilà l’homme nouveau, l’homme désirable ! Presque parfait. Enfin, pas tout à fait. Car il n’est ni noir ni arabe… Son admiration ne fait pas d’elle une coupable : juste une victime du politiquement correct qui a corseté la France. Des petits sont à l’œuvre dans les médias, dans les universités, dans l’édition. Ils ne supportent pas ce qui est grand car cela leur rappellerait qu’ils sont petits.

C’est contre cela qu’il faut s’insurger, qu’il faut être révolutionnaire. Il en va de notre dignité d’être humain. La société française, comme toutes les autres, est fondée sur la théorie du candélabre : le même pied et plusieurs branches. Toutes ne sont pas de la même hauteur tant il est vrai qu’il n’y a pas entre les hommes égalité de talent et d’intelligence.

Tout poète n’est pas l’égal de Baudelaire. Tout musicien ne peut prétendre être Mozart. Et tout écrivain ne se hisse pas au niveau de Balzac. Mais tous, toutes les branches du candélabre, ont le sentiment chaleureux de venir du même pied. Or, ce candélabre a été renversé par des nains dont la morgue et la suffisance sont sans pareils. À cette chute désastreuse, le Président qui nous gouverne a apporté une puissante contribution : il a un tiroir-caisse à la place du cœur.

Or, l’homme ne vit pas que de pain. Il a besoin de dignité et d’identité. La première est piétinée, la deuxième est niée. Il y a en France des hommes qui ne sont pas sujets à ce genre de tourment. Ils pensent que leur Dieu est grand. Ce qui leur assure un surmoi formidable. Prenons exemple sur eux, et choisissons un Dieu. Victor Hugo peut-être ?

Benoit Rayski