L’Occident crée et entretient des tensions partout dans le monde. Le nombre de guerres et de coups d’État initiés par les Occidentaux est impressionnant depuis 50 ans. Nous avons été identifiés, nous sommes connus pour cela et peu à peu le reste du monde s’organise pour nous mettre en échec.
Or nous avons été les promoteurs de la coopération internationale. Nous avons vanté des rapports pacifiques et l’Union européenne s’est construite sur un projet de développement, de progrès et de paix. Aujourd’hui, nous avons balayé ces promesses et sommes devenus agressifs, vindicatifs, violents, manichéens, peut-être même bêtes et méchants.
Qu’est-ce qui motive cette apologie de la violence, ce prétendu retour du tragique, cette organisation progressive de la guerre : économie de guerre, nous sommes en guerre, les conflits sont inévitables, nous avons des ennemis jusqu’à fabriquer de la paranoïa partout ? L’Occident perd pied. Il a face à lui des partenaires moins dociles, des politiques volontaires, des intérêts opposés. Bref, il faut composer où s’imposer. Les Américains ont visiblement choisi depuis 40 ans la guerre, le désordre, la déstabilisation pour empêcher la Chine et la Russie de construire l’économie du grand continent, projet théorisé par Alexandre Douguine.
L’Amérique n’a rien à proposer, si ce n’est de se battre contre. Elle devient l’agent perturbateur partout : Irak, Syrie, Libye, Ukraine, etc. Dans ce contexte, les Occidentaux détricotent leurs alliances, leurs partenariats, leurs coopérations. Même la France s’éloigne de ses alliés naturels comme la Russie ou les pays d’Afrique de l’Ouest. On fait valoir des principes de circonstances et on menace, on agresse, on sort les armes.
La coopération est bénéfique
Or nous avons simplement oublié que la coopération n’est pas un acte de foi. C’est une théorie économique plutôt très bien documentée et dont quelques auteurs ont montré, voire démontré qu’elle est la stratégie la plus efficace dans la durée. N’oublions jamais que la guerre est ruineuse et qu’elle est intéressante à la seule condition d’y gagner des accès à des richesses durablement. Aucune des dernières guerres occidentales n’a renforcé nos positions. Elle les a fragilisées et le bilan économique de toutes ces guerres est pitoyable. Le coût de la guerre en Afghanistan a été estimé en centaine de milliards de dollars, mais pour quels gains ?
Alors résumons les travaux de Rappoport et Axelrod, ces économistes qui ont montré que la coopération vaut mieux que la trahison ou la violence. Déjà, la coopération n’est pas une invention humaine. C’est une réalité biologique d’entraide entre des espèces qui se rendent service. Le poisson nettoyeur, les bactéries de notre flore intestinale, ces symbioses témoignent d’une entente mutuelle où les espèces coopèrent. Cet altruisme existe bel et bien dans la nature, à côté d’une violence qu’on ne niera pas ici.
Ces économistes ont voulu vérifier si la trahison, le fait « d’entuber » son voisin était plus avantageux dans la durée que de s’entendre pour gagner ensemble. Axelrod va montrer que l’égoïste, le violent, le salaud gagne à très court terme sur un ou deux coups, mais qu’il s’exclut progressivement de toute alliance, ce qui lui devient très préjudiciable. Axelrod a utilisé la théorie des jeux et ses conclusions sont les suivantes :
L’égoïsme et la trahison suscitent la méfiance. Cette perte de confiance conduit à ne plus s’associer et à chercher d’autres relations et partenaires plus fiables. Celui qui n’a pas de parole, qui fait en pensant à son intérêt jusqu’à flouer ouvertement ses prétendus alliés, se trouve confronté à sa perte d’influence, au ressentiment, à une faible écoute. Bref, il gagne au début mais l’environnement se retourne contre lui.
Celui qui coopère peut être le dindon de la farce. Coopérer sans réserve, c’est passer pour la « bonne poire » et évidemment cette politique n’est pas réaliste. On abusera de cette bienveillance naïve, parce que cette personne ou cet État ne se fait pas respecter quand son partenaire l’abuse ou le trahit.
Nos théoriciens mettent alors magistralement en évidence l’avantage d’une stratégie réaliste. Il s’agit de faire à l’autre ce qu’il vous fait. Tu me trahis, je ne coopère pas la fois d’après. Tu coopères, je coopère de bon cœur par la suite. Mais si tu me trahis, je te trahis moi aussi immédiatement. Axelrod propose à des spécialistes, mathématiciens, physiciens, psychologues, de participer à un jeu de stratégie dont le but est d’imaginer la stratégie la plus gagnante. Certains font le pari du gain immédiat qui pourrait se répéter : stratégie des trahisons. D’autres reproduisent la stratégie de la bienveillance. Certains imaginent des solutions s’adaptant aux choix successifs du partenaire-adversaire. Enfin quelques-uns appliquent la théorie du donnant-donnant. Tu coopères, je coopère. Tu trahis, je trahis. Cette stratégie, dites à mémoire courte, s’avère la plus efficace. Elle discipline progressivement les partenaires qui voient bien leur intérêt dans la durée à se respecter mutuellement, à se répartir les opportunités, les gains en bonne intelligence, de même pour les efforts à fournir. Ponctuellement, dans des relations interpersonnelles, défendre son intérêt et nuire à l’autre est payant et sans conséquence. Mais entre États, alors que les relations sont historiques entre ces entités qui perdurent fort longtemps, la coopération est dans la durée beaucoup plus profitable.
Les apologues du tragique sont malfaisants pour l’Occident
Or, nous entendons une petite musique insistante aujourd’hui. L’histoire est violente, la guerre est première, comme le dit Alain Bauer. Bref, beaucoup s’enthousiasment pour balayer la recherche de la paix et de la coopération. Pourquoi ? Aurions-nous perdu le fil de l’intelligence, perdu le fil de l’évaluation réaliste des coûts économiques et humains des guerres qui ravagent les peuples et affaiblissent les États ou les Empires sur des décennies, voire des siècles ? L’Occident n’est-il pas à la croisée des chemins, à une époque qui clôt son invasion du monde et où le reste du monde aspire à autre chose : le respect des États, la souveraineté des peuples, la coopération efficace, la préférence pour des partenariats durables ? Le bénéfice de la paix ? Or, nous nous isolons, mauvais joueur, agressifs et pas fiables. Faire du dollar une monnaie qui donne des droits d’ingérence, c’est tricher. Faire de principes de circonstances un autre droit d’ingérence et de guerre en Ukraine et avant en Serbie ou ailleurs, c’est perdre tout crédit.
Je suis donc surpris de voir des hommes intelligents, des politiques, faire l’apologie de la violence, du tragique et pour finir nous accoutumer à l’idée d’une guerre. C’est inintelligent, c’est criminel, c’est inutile et c’est surtout ce que le reste du monde ne nous laissera pas faire.
Même Marx, que je ne vénère pas, analysait brillamment que la guerre est l’arme du capitalisme pour se survivre : détruire, financer et reconstruire. En toute circonstance, la guerre est un échec. Il suffit d’entendre les témoignages des femmes ukrainiennes avec des maris devenus violents et asociaux de retour du front. L’homme n’est pas fait pour la guerre, elle le détruit sur le champ de bataille et elle le ronge sur le reste d’une vie. Une société n’a rien à gagner à la guerre, un peuple n’a jamais rien à gagner à se sacrifier. Certains, des égoïstes pétris du sens de la trahison peuvent avoir un intérêt à fracasser les peuples les uns contre les autres. Mais quel historien peut nier que les deux guerres mondiales ont précipité vers leur chute la France, l’Angleterre et même l’Allemagne devenu stérile dans son impasse démographique ?
Aller à la guerre, c’est avoir échoué à construire des stratégies de coopération. Les Chinois savent depuis Sun Tzu que la plus belle des batailles est celle qui n’est pas livrée. Je crains que les Occidentaux aient terriblement régressé intellectuellement. L’apologie du tragique et de la guerre, c’est sans doute le signe que nous sommes tous atteints peu ou prou de ce nous dénonçons des banlieues : le refus de l’autre, la difficulté à s’intégrer et s’insérer dans le concert des nations, et le recours à la violence pour s’imposer. Nous serions devenus la racaille du monde !
Pierre-Antoine Pontoizeau
“Le coût de la guerre en Afghanistan a été estimé en centaine de milliards de dollars, mais pour quels gains ?”
Réponse: Des centaines de milliards de dollar en coût pour le citoyen Américain. Des centaines de milliards de dollar de profits pour les vendeurs d’armes et les vendeurs de drogues, car l’Afghanistan est un énorme producteur de pavot.
On appelle cela le néolibéralisme, nos pays ont énormément perdu avec toutes les guerres depuis le XXe siècle, nos élites ont énormément gagné.
Belle photo avec les complices du Diable !
merci les zélites occidentales de nous suicider à petit feu
Et si la guerre était une propension de l’homme ? inscrite dans son cerveau reptilien et ses gènes ? (le scorpion qui pique la grenouille au milieu de la rivière, alors que la brave grenouille a accepté de transporter le scorpion sur son dos au sec, ignore la théorie des jeux)
J’y vois un formidable moyen de régulation style “loi de Lenz” … Certains descendants pourront peut-être constater dans quelques années ou même avant, une petite gué-guerre nucléaire avec 3 ou 4 G-morts suivie d’un hiver nucléaire.. nous n’entendrons plus alors Sardine Ruisseau, ni le giec nous baratiner du climat et ces faits seront des grandes victoires de la Nature.
Alors OUI, le silence de Sardine Ruisseau vaut bien une guerre nucléaire.
Un bel article, un superbe appel au bon sens.
Merci !
Article très très intéressant …
La seule question à se poser est : ” Ou est le bénéfice de gens politiques qui trahissent, et CONDAMNENT tout un peuple à une guerre avec un “autre peuple” imposé, car importé sans aucune limite, alors que les ordures politiques en question, connaissent PARFAITEMENT le poison de la “culture” de cet autre peuple en question ? ”
La réponse est : la CUPIDITE !! la promesse d’un paradis dans lequel “ils” ne seront, eux, pas inquiétés !!
Comme si les mondialistes allaient se soucier de tous leurs larbins ; ça, ces minables politiques ne l’ont pas compris !!
C’est à dire qu’il sont coincés entre le marteau nazislamiste & l’ENCLUME PATRIOTE !!! quand le marteau va frapper, qui sera écrabouillé ?
Si les nazislamistes l’emportent, les politiques traîtres seront éliminés !!
Si c’est nous les Patriotes, ils finiront PENDUS, enfin pour ceux qui auront réussi à échapper à la colère populaire !!
Plus légèrement, qui ces guignols hypocrites bras dessus bras dessous, espèrent-ils convaincre avec leur numéro de gens heureux et sans problèmes? Croient-ils vraiment qu’on va les prendre pour des gens comme nous, sympatoches ? Ou se foutent-ils royalement de notre opinion ?
Qu’ils se foutent royalement de notre opinion c’est certain, pourvu qu’ils conservent le pouvoir, qu’ils soient élus au suffrage universel ou nommés par ceux qui sont aux manettes. Tout ça n’est que de la mise en scène, du mauvais théâtre avec de mauvais acteurs.
ils s’en foutent, pire, ils n’ont mme pas peur. défoncés comme ils sont tous ça fait belle lurette qu’ils ont quitté la réalité qui autrefois Nous attachait à 2 000 ans d’Histoire, laissant today les Conservateurs à leur triste sort.