Corbière doit-il quitter son logement social, et aller vivre dans le 93 ?

Dans le dernier Riposte Laïque, Caroline Alamachère, de manière que certains trouveront mesquine, s’étonnait que le camarade Alexis Corbière puisse bénéficier d’un logement social de la part de la ville de Paris.
http://ripostelaique.com/est-il-normal-que-corbiere-avec-ses-revenus-beneficie-dun-logement-social-de-la-ville-de-paris.html
Certes, la bougresse paraissait avoir des biscuits. Elle s’appuyait sur un aveu de Corbière, fait au journal Le Monde, nous apprenant qu’il touchait 4000 euros par mois par la mairie !
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/25/ces-ministres-et-parlementaires-qui-s-accrochent-a-leur-logement-social_1540730_823448.html
Mazette, je connais beaucoup d’adjoints qui vont écarquiller les yeux, et se demander quel est son secret. Bien des maires ne touchent pas cela… officiellement. Pourtant, si on en croit son blog, le malheureux n’assume pas un emploi complet de maire-adjoint à la mairie du 12e, puisqu’il nous annonce qu’il est également toujours enseignant. Même s’il a probablement quelques décharges, comme nombre de vaillants syndicalistes de l’ Éducation Nationale, il ne doit pas travailler à l’œil, il faut donc ajouter son salaire à ses indemnités d’élu.

Qu’ils s’en aillent tous ? Le camarade Corbière parlait-il des élus parisiens bénéficiant d’un logement social avantageux, malgré des revenus conséquents ?
Ce vaillant internationaliste a épousé Raquel Garrido, également militante de Parti de Gauche. Celle-ci est avocate en droit international, et travaille, entre autres, pour FO, dans des organismes internationaux fort réputés. Il nous étonnerait qu’elle n’y soit pas indemnisée de manière fort correcte. Le monde est vraiment petit. Corbière est un ancien trotskiste de l’OCI, comme Mélenchon, et comme ceux qui sont très influents dans FO, mais aussi dans le GODF. Il s’est vanté d’être membre de la Libre Pensée, présidée par Marc Blondel, ancien secrétaire de FO, syndicat aujourd’hui employeur de l’épouse Corbière…
Un ami, membre du bureau politique du PS, m’avait dit, un jour où il avait du vague à l’âme, qu’il était le seul de cette instance à gagner moins de 10.000 euros par mois. On peut raisonnablement penser que le couple Corbière, qui bénéficie d’un logement social parisien, ne doit pas être éloigné du chiffre avancé par le « pauvre » membre socialiste du BP, voire qu’il pourrait le dépasser. Nous ne sommes pas jaloux, s’ils ont des compétences, il est normal qu’ils soient bien rémunérés. Mais dans ce cas, comme le demande Caroline Alamachère, il parait logique, pour rester cohérent avec la philosophie solidaire de Parti de Gauche, de lui demander de rendre son logement social, pour qu’un couple plus nécessiteux que le couple Alexis-Raquel puisse en profiter.
L’ami Corbière, pour justifier son logement social, avance un argument étonnant. Le malheureux ne serait pas certain d’être réélu en 2014, et il lui faut donc penser à sa famille, et lui assurer un toit. Le fonctionnaire Corbière est-il au courant que, dans la vraie vie, des millions de personnes n’ont pas de garantie d’emploi jusqu’en 2014, et que cela ne leur donne pas droit à un logement social pour autant. Sait-il que ces millions de salariés, qui travaillent dans le privé, du plus bas au plus haut de l’échelle, ont au-dessus de leur tête l’épée de Damoclès du licenciement, de la fermeture d’entreprise, de la délocalisation, avec les conséquences terribles que cela entraîne. Corbière, qui manifestement n’envisage pas de pouvoir se passer de ses 4000 euros mensuels d’indemnités d’élu, mesure-t-il l’indécence de ses propos ? Imaginons, sur un plateau de télévision, la réaction d’un Mélenchon s’il entendait un cadre supérieur touchant 10.000 euros par mois justifier son logement social luxueux par la peur de l’avenir. Le camarade Jean-Luc s’étranglerait d’indignation, et à juste titre. C’est pourtant exactement ce que nous raconte Corbière pour justifier ses privilèges.
Il fut un temps, en URSS, où une nomenklatura, qui prétendait exercer le pouvoir au nom de la classe ouvrière, avait su réserver, pour ses serviteurs les plus méritants, un niveau de vie extraordinaire (voitures de fonction, datchas, comptes en Suisse…) digne des affreux dirigeants capitalistes qu’ils prétendaient combattre. Certes, il faut se garder de toute comparaison trop audacieuse, mais, par certains côtés, la nomenklatura socialiste de Delanoë, dont Corbière est un zélé serviteur, ne reproduit-elle pas, à son niveau, la culture de la bureaucratie soviétique et ses privilèges ? Il y a pour cela un prix à payer : silence dans les rangs ! D’après vous, pourquoi le laïque Corbière n’a-t-il jamais bougé une oreille sur les prières musulmanes, ni contre la construction de l’ICI (Institut des Cultures d’Islam), avec une mosquée, projet financé pour 28 millions d’euros par la mairie de Paris ? Pour ne pas fâcher Bertrand, tout simplement.
Donc, l’ami Alexis ne fait que profiter d’un système clientéliste, comme des milliers d’élus parisiens, et bien d’autres. Pourquoi devrait-il, seul, rendre son logement social ? Dans son cas, cela aurait de l’allure, surtout si, après avoir rendu le-dit appartement, il choisissait d’aller vivre dans le 93. Son grand chef, Mélenchon, l’a bien dit : “En France, il n’y a aucun problème, ni avec l’immigration, ni avec l’islam”. Donc, pas de problème pour aller vivre dans le 93, si on en croit la rhétorique du grand timonier de Parti de gauche.
Un tel choix ne manquerait pas d’allure… mais il demande un panache dont, à notre avis, le camarade Corbière est totalement dépourvu, lui qui se dérobe devant tout débat avec RL proposé par le site “Enquête et Débats”. Qu’il continue donc à profiter de son logement social parisien, un travailleur qui pourrait en bénéficier, gagnant trois fois moins que lui, continuera, lui, à faire ses trois heures de transports quotidiens pour regagner sa banlieue lointaine.
Paul Le Poulpe

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