Cour d’appel de Toulouse : l’Agrif contre l’imam Tataiat
Le procès en appel de l’Agrif contre Mohamed Tataiat, l’imam de la grande mosquée de Toulouse, s’est déroulé ce 30 mai devant la cour d’appel de cette ville.
L’Agrif comme le parquet et plusieurs autres organisations de lutte contre le racisme, en particulier le racisme islamiste, n’avait pu que contester la stupéfiante relaxe prononcée le 14 septembre 2021, en première instance, de l’imam algérien qui avait comparu à l’audience du 29 juin 2021.
Après des propos aimables en langue française, le 15 décembre 2017, lors de l’inauguration de la grande mosquée de Toulouse, Mohamed Tataiat avait en effet prononcé devant plus de trois mille fidèles (dont une majorité de jeunes) et tout le « gratin » politique et religieux de la ville un prêche en arabe qui, traduit peu de temps après, stupéfia tous ceux qui en prirent connaissance, sauf les islamistes nombreux dans la ville du massacreur des enfants juifs de l’école Hozar Hatorah, Mohamed Merah.
Outre une évocation laudative du cheik Ahmed Yassine, le fondateur de l’organisation palestinienne Hamas, Mohamed Tataiat avait dans son prêche titré « l’entité sioniste », lu deux hadiths que l’on peut trouver aussi bien dans le recueil d’al-Boukhari que dans celui de Mouslim, les deux plus grands « traditionalistes » de l’islam sunnite.
On peut les lire en français dans le livre de Bernard Antony « L’islam ou la soumission au Prophète ».
Dans le premier, transmis par Abd Allah Ben Umar, le prophète Mahomet ordonne : « Vous combattrez les juifs si bien que si l’un d’eux se cache derrière une pierre, la pierre dira : « Serviteur de Dieu ! Voici un juif derrière moi, tue-le ! » »
Dans le deuxième, selon Abu Huraya on peut lire : « L’heure du jugement n’arrivera pas avant que vous n’ayez combattu les juifs et avec une telle force que la pierre derrière laquelle se cache le juif dira : « Musulman ! Voici un juif derrière moi, tue le » » (T.LVI, ch94)
Quelques mots maintenant sur l’imam Tataiat.
C’est un Algérien, fonctionnaire de l’État algérien, nommé en France en 1985 par cet État, pour sa fonction d’imam.
On voit ici que non seulement il n’y a pas en Algérie de séparation entre l’islam et le gouvernement, ni même de distinction !
Cet imam, qui s’enorgueillit d’avoir ensuite été nommé Mufti par l’État algérien, s’honore aussi d’avoir suivi l’enseignement de l’université Al-Azhar au Caire.
On sait d’ailleurs comment cette université, fief des Frères musulmans, a été mise au pas par le maréchal Sissi.
Ce que Maître Jérôme Triomphe, dans sa superbe plaidoirie contre l’imam Tataiat, n’a pas manqué de rappeler.
Il était encore cocasse de constater ce mardi 30 mai que Mohamed Tataiat – qui vit en France depuis maintenant 37 ans ! – a encore une fois exigé – et obtenu – d’être assisté pour le procès par un interprète. Somme toute, un interprète, payé par l’État français, pour assister en France un imam algérien !
Maître Jérôme Triomphe a magnifiquement mis en évidence toutes les raisons pour que Tataiat soit condamné pour son prêche antisémite.
Mais au-delà de ce prône d’une violence inouïe et inacceptable, l’Agrif, comme c’est son rôle, a été la seule partie civile à rappeler que les juifs ne sont pas les seuls visés par certains hadiths et par le fanatisme islamiste en général. Les chrétiens le sont aussi comme cela pourrait être longuement évoqué.
Après que l’avocat général a très fermement requis une condamnation de Mohamed Tataiat à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, l’Agrif attend que la cour d’appel de Toulouse rende un arrêt sanctionnant lourdement M. Mohamed Tataiat.
Bernard Antony