Covid-19 : les responsables de cette incurie devront rendre des comptes

Qu’on arrête de prendre les Français pour des imbéciles ! Depuis le début le gouvernement nous mène en bateau pour tenter de cacher la vérité.
« Nous sommes en guerre » avait insisté Macron lors de son intervention télévisée du 16 mars. Un ton grave, un air de circonstance. 35 millions de téléspectateurs – du jamais vu – inquiets devant leur poste de télévision. Chacun s’attend au pire. Depuis quelques jours, les magasins sont dévalisés. Les Français font des provisions, stockent des denrées alimentaires… comme en temps de guerre !
Au sein du corps médical, l’inquiétude grandit devant les ravages causés par le Coronavirus. « Faire la guerre, on y est prêt, mais il nous faut des armes ! » réclament à l’unisson les médecins. La situation est en effet catastrophique. On s’aperçoit qu’on manque cruellement de masques de protection, de gel hydroalcoolique, de tests de dépistage, bref de tout ce qu’il faudrait pour lutter efficacement contre l’épidémie qui chaque jour gagne du terrain.
C’est donc à la mi-mars, alors que l’OMS a déclaré le 30 janvier l’état d’urgence sanitaire internationale, que l’on découvre enfin la situation de pénurie dans laquelle se trouve notre pays. Lorsque les premiers cas de Covid-19 sont signalés, la France ne dispose en tout et pour tout que de 117 millions de masques. À peine de quoi tenir deux semaines ! Un vrai scandale ! Où sont passés les indispensables masques respiratoires FF P2 ? Le stock stratégique d’État qui était de 1,4 milliard de masques en mai 2012 a fondu comme neige au soleil, passant à 416 millions en 2016 et à 117 millions en cette année 2020.
On apprend rapidement que les choix budgétaires effectués sous le mandat de François Hollande sont responsables de cette pénurie. Alors que la santé fait partie du domaine régalien, l’État, pour des raisons d’économie, choisit de ne plus constituer de stock stratégique, mais laisse la responsabilité de passer les commandes de masques à chaque hôpital, à chaque clinique, en fonction de ses besoins. Principal fournisseur dans ce domaine : la Chine ! On n’avait tout simplement pas imaginé que c’est de ce pays qu’allait partir l’épidémie mondiale !
Dramatique pénurie !
Alors pour tenter de cacher cette dramatique pénurie, les membres du gouvernement vont délibérément mentir aux Français et ce, depuis le début. On prend à la légère ce virus pas plus dangereux qu’une « grippette », affirment en choeur les autorités qui se veulent rassurantes face à l’inquiétude grandissante de la population. On explique que les masques ne servent à rien, qu’il est inutile de contrôler aux aéroports la température des voyageurs en provenance de Chine. Quant aux frontières, il n’est pas question de les fermer. « Le virus n’a pas de frontières » déclare Macron alors que les pays européens, les uns après les autres, se barricadent chez eux.
Que de temps perdu ! Que de mensonges ! Que d’imprévoyance ! Que d’incompétence de la part de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir ! Pourquoi osaient-ils affirmer tout récemment encore que les tests de dépistage n’étaient d’aucune utilité alors que c’est dans les pays qui ont procédé massivement à ces tests, comme Singapour, la Corée du Sud, l’Allemagne ou encore la région de Venise, que l’on compte le moins de décès ?
La tragédie sanitaire inouïe que nous traversons révèle la faillite des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédé depuis 2012. Elle met aussi en lumière l’état de délabrement de nos hôpitaux. La France, qui avait un système de santé reconnu comme le meilleur au monde, a l’équipement d’un pays sous-développé incapable de fournir des masques à son personnel soignant. Qu’en serait-il sans l’admirable dévouement et la totale abnégation des professionnels de santé, médecins, infirmières et aides-soignantes des hôpitaux, publics et privés confondus, qui ont été tant négligés depuis des années ?
Consciente du danger, Agnés Buzyn porte une lourde responsabilité dans le drame que nous vivons pour avoir tenté, dès le départ, de minimiser la gravité de la situation alors qu’elle était consciente du danger. « Les risques de propagation dans la population sont très faibles » osa-t-elle affirmer publiquement. Aujourd’hui, après avoir lâchement déserté son ministère au début de l’épidémie pour tenter de conquérir la mairie de Paris, elle espère se refaire une virginité en mettant en cause le chef de l’État et le Premier ministre qu’elle dit avoir alertés. « Je savais que la vague du tsunami était devant nous » assure-t-elle aujourd’hui.
Des propos accusateurs d’une exceptionnelle gravité. Une véritable bombe lâchée au lendemain des élections municipales. Son échec à Paris peut-il expliquer son aigreur ? Toujours est-il que ce mea-culpa tardif a provoqué la colère du corps médical. Un collectif de 600 médecins a décidé de poursuivre l’ancienne ministre de la Santé et le Premier ministre Édouard Philippe devant la Cour de justice de la République pour « négligences coupables ». L’avocat des plaignants laisse éclater sa colère sur les plateaux de télévision. « Madame Buzyn signe son irresponsabilité, donc sa responsabilité majeure » s’emporte Me Fabrice Di Vizio qui demande à la justice que « la vérité soit faite ». Il fustige ce « gouvernement de menteurs » qui « prend les Français pour des imbéciles ».
Aurait-on pu ralentir la maladie, la circonscrire plus tôt et limiter le nombre de victimes sans ces « négligences coupables » ? Il appartiendra désormais à la Cour de justice de la République de se prononcer. En espérant que ses juges se montrent moins indulgents que leurs prédécesseurs qui, dans l’affaire du sang contaminé, avaient relaxé en mars 1999, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius, et sa ministre des Affaires sociales Georgina Dufoix. Tous deux étaient poursuivis pour « homicides involontaires » pour ce scandale survenu dans les années quatre-vingt, quand plusieurs centaines de personnes en France avaient été contaminées par le VIH et l’hépatite C lors de transfusions sanguines.

Alain MARSAUGUY