Critiques de Sapir à Mélenchon : bien, mais peut nettement mieux faire…

HollandeetMélenchonL’économiste Jacques Sapir, dans une lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon, publiée par Marianne, pointe du doigt, de manière impitoyable, certaines limites, sur l’Union européenne, du discours de Front de gauche, et du Parti de gauche.

http://www.marianne.net/russe-europe/Lettre-ouverte-a-J-L-Melenchon_a786.html

Il explique, après avoir signalé des attaques particulièrement malveillantes à son encontre venues d’Alexis Corbière (encore celui-là !), la faillite de l’ancien candidat à la présidentielle, quant à la défense de la Nation, seul rempart à la politique réactionnaire de l’Union européenne. Il démontre cela par une belle formule : “la haine de la Nation est l’internationalisme des imbéciles”. Il démontre, là encore de manière impitoyable, que les propos de Mélenchon et des siens, voulant l’Union européenne, mais une autre, et l’euro, mais autrement, sont parfaitement inaudibles, et constituent une aubaine pour le parti de Marine Le Pen (dont il confirme qu’il n’a rien à voir avec le parti nazi), en lui laissant seul le boulevard de la contestation.

Je ne peux, pour avoir moi-même essayé d’expliquer cela aux dirigeants du Parti de gauche, qu’approuver totalement les propos de Jacques Sapir. Mais en toute amitié, j’ai envie de lui dire qu’il passe à côté de l’essentiel, la question immigrationniste, avec ce qui va avec, la notion d’identité, de laïcité et de sécurité.

Je m’étonne que Sapir, qui dit défendre la Nation, n’ait pas un mot contre la politique de l’Union européenne, son immigrationnisme débridé, et le Grand Remplacement qui va avec. Comment peut-on prétendre défendre une Nation, si on laisse ce régime changer de peuple, en toute conscience ?

Je suis surpris que l’ami Sapir n’ait pas un mot sur la peur qui s’installe, chaque jour, en liaison avec l’immigration, dans ce pays qui prend une allure de “France Orange Mécanique”, un phénomène que Mélenchon a toujours nié, osant parler de “sentiment d’insécurité”.

Je ne comprends pas que ce brillant économiste, dont je ne doute pas de la posture laïque, n’ait pas un mot contre la guerre quotidienne que mène l’islam contre notre laïcité, et notamment la séparation de l’Etat et de l’Eglise, à travers des revendications communautaristes, que les Canadiens appellent accommodements raisonnables, souvent exprimées avec agressivité et violence. Or, non seulement Mélenchon n’a jamais eu un mot contre cette offensive, mais il a qualifié de racistes et de fascistes ceux qui osaient parler de la question du halal, et son lieutenant Corbière a demandé l’interdiction des Assises internationales sur l’islamisation de nos pays.

Le soir de l’élection européenne, en larmes, Mélenchon gémissait que la question identitaire avait remplacé la question sociale. Bien évidemment, de même que la question de la Nation, que soulève Sapir, a remplacé ce jour toutes les questions sociales, parce que l’immigration voulue par la mondialisation transforme, de manière irrémédiable, ce pays, sa Nation, sa culture, son identité, ses principes.

Il est vrai que Sapir paraissait bien mal à l’aise, sur un plateau de télévision, quand l’écrivain Richard Millet exprimait ce sentiment, avec sa célèbre formule sur “le seul Blanc sur le quai du métro, à 18 heures, à Chatelet”, et que, ce soir-là, il hurla avec les loups du mondialisme, qui veulent briser la Nation française.

De même, Jacques Sapir est bien gentil, et il tient un discours remarquable sur l’Union européenne. Mais quand un économiste proche de lui, Philippe Murer, rejoint le Front national, il se contente de dire qu’il a fait une grosse bêtise, et qu’il devrait réserver ses travaux au… Front de gauche ! «Je lui ai dit que je pensais qu’il faisait une bêtise car cela risque de lui coller à la peau et de le barrer dans sa carrière personnelle. Cela est très mal vu dans les milieux universitaires». Mais Jacques Sapir ajoute: «Je préfère qu’il y ait des gens comme lui chez Marine Le Pen plutôt que d’autres. Je ne lui enlève absolument pas ma confiance. Nous nous connaissons depuis plusieurs années. Nous avons travaillé ensemble et il a toujours été d’une honnêteté rigoureuse. C’est quelqu’un d’une grande valeur mais il aurait mieux fait d’apporter ses travaux au Front de gauche…»

Pourtant, si Jacques Sapir avait la même cohérence que son ami Philippe Murer, mais aussi le même courage, au lieu de tancer amicalement Jean-Luc Mélenchon, voire de le supplier de mettre à profit sa prétendue mise en vacance du monde politique (tout en demeurant député européen), ne rejoindrait-il pas officiellement le parti de Marine Le Pen, qui est le seul à défendre ses positions économiques, mais en outre à avoir une cohérence identitaire qui manque cruellement à ce brillant économiste.

Joël Locin

image_pdfimage_print