De Outreau à Tapie

 

Pitoyable procès, parfum nauséabond,

Où stagne cette odeur d’une piètre justice.

Un minable enquêteur n’ayant rien d’un James Bond,

Véritable imposteur, amateur d’injustice…

 

Se prenant pour Sulla, Camille ou bien César,

Investi à ses yeux des pouvoirs de la terre,

Nouvelle incarnation, ou bien simple bousard,

Son cerveau sonnant creux, comme son ministère…

 

Se voyant d’ici peu procureur général,

Fier récipiendaire, médaillé du turbin,

Race des parvenus, magistrat carcéral,

Ne voulant s’excuser, comme simple larbin…

 

Toutes ces vies brisées, honte d’un détenu,

Pour eux, pour leurs enfants, et la mort d’une mère,

Qui n’a pu supporter, mais qu’elle a soutenu,

Son enfant innocent dont elle était si fière…

 

Mais il n’était pas seul dans ce conte insipide,

Psychologues, enquêteurs, hiérarchie diplômée,

Politiciens, État, institution fétide,

Mécréants fonctionnaires, au col blanc herminé…

 

Vous ne pourrez jamais compenser ce massacre

Par de l’or, de l’argent, des valeurs sans valeur,

Ne pourrez leur ôter, cet arrière-goût âcre,

Pour avoir tous subi le viol de leur honneur…

 

À vous le déshonneur! Car la coupe déborde,

Équilibre bancal pour la juste balance,

Qui devient à ce jour, pomme de la discorde,

Car des preuves on s’en fout pour rendre la sentence…

 

Celle faisant de vous un criminel notoire,

Pour avoir sans avoir, commis l’acte illégal,

Tout ça parce qu’un pédant à l’épitoge noire,

N’aura lu qu’en partie tout le procès-verbal…

 

Immatures gardiens de ce sein d’injustices,

Paradant comme paons dans sombres basses-cours,

Appliquez le savoir de vos saintes prémices,

Que vos sages ont prêché dans vos salles de cours !

 

Mais OUTREAU restera gravé dans nos mémoires,

Pas pour tous, mais pour ceux ignorant la musique,

De tous ces chefs d’orchestre confondant blanches et noires,

Compositeurs foireux pour futur amnésique…

 

Mais la justice est là, implacable, inhumaine,

Étant toujours liée à l’humeur des bourreaux,

Faisant ainsi pencher la condition humaine,

Du côté liberté, ou celle des barreaux…

 

Un verdict qui tiendra du cœur et de l’esprit,

Qui feront de l’humain un bourreau ou un saint;

Ne nous accrochons point à leur discours impie,

La justice aux robots car l’humain est malsain.

 

Ce sont avec mes mots, simples et sans détour,

Que je dénoncerai en pieux ascète austère,

Car mes rêves de nuit, s’éteignent avec le jour,

Et ne confonds jamais, l’ombre pour la lumière…

 

Et si je le pouvais, en excluant mon arme,

Je rempilerais bien pour pouvoir surveiller,

Comme dans le passé en tenue de gendarme,

Les actes de certains, ceux qui vont dérailler…

 

Se croyant tout permis, même d’être hors la loi;

Mais ils sont magistrats, peuvent punir les autres,

Un pouvoir conféré sans acquis de la foi,

Dans lequel ces pédants s’y baignent ou bien s’y vautrent,

 

Osez mortels humains! Osez, vous excuser!

Ancêtres de guignol, de piètres arlequins,

Un peu plus de sérieux en cessant d’abuser,

Vous qui jugez en loups et parfois en requins…

 

Sans vouloir insister, mais vue la gravité,

Le doute doit servir au futur innocent.

Allez! Juge BURGAUD, un peu d’humilité,

Reconnaître ses torts, ce n’est point indécent…

 

Car vous n’êtes pas dieu, un apôtre ou un saint,

Mais un simple mortel qui traîne ses faiblesses,

Personnage falot, diplômé du malsain,

Vous offrant la prison en guise de tendresses…

Juan Valverde