De plus en plus, le peuple se rend compte que le roi est nu…

J’ai tiré la phrase utilisée en titre d’un article d’Atlantico de Michel Maffesoli et Pierre Bentata intitulé Retraites : le grand bal des sourdingues français, qui font quelques justes constats. Ce qui ne veut pas dire que je sois d’accord avec toutes leurs conclusions. C’est juste quelques brassées d’eau apportées au moulin de ce dont on cause en ce moment, les retraites.

Extraits ci-dessous

Le constat de l’état de la France et de l’Europe fait par  Michel Maffesoli :

Les difficultés de réformer les systèmes de protection sociale, chômage, retraite, assurance maladie etc. montrent que ce type de solidarité ne fonctionne plus ;

L’État prétend tout diriger, tout gérer. Jusqu’à l’étouffement sous les règles toujours plus nombreuses et tatillonnes ; 

– les grandes organisations prétendant réguler le commerce mondial ou européen, prétendant harmoniser les modes de vie et de consommation dans un pur souci de rentabilité. Allant jusqu’à la tentative d’asservissement généralisé que nous avons connue pendant la pseudo-pandémie de Covid ;

– je pense que tous ces « grands machins », y compris les institutions européennes, ont perdu toute signification et toute légitimité. De plus en plus il s’agit d’institutions qui font le contraire de ce qu’elles annoncent. L’Organisation mondiale de la santé a plus agi pour la promotion de l’industrie pharmaceutique et notamment des vaccins que pour la santé des populations. La Commission européenne a imposé différentes mesures de contrainte contraires à la culture européenne qu’elle prétend incarner. 

Pour Michel Maffesoli, la conclusion est évidente : cette perte de légitimité des grandes institutions ne s’accompagne pas immédiatement de l’émergence de nouvelles formes institutionnelles régulant le vivre-ensemble. Nous vivons une période crépusculaire, de transition entre une époque, la modernité, marquée par un rationalisme productiviste et individualiste et entrons dans ce que j’appelle la postmodernité marquée par l’importance donnée à l’émotionnel et au sensible,  l’importance de la créativité plutôt que le travail réduit à la valeur travail, et une fort besoin de solidarité et d’entraide communautaire. 

On sent ce courant traverser la société en profondeur. Les divers soulèvements, révoltes, manifestations en témoignent. Mais il s’agit de valeurs émergentes, qui ne trouvent que petit à petit une forme d’expression commune. C’est pourquoi la période actuelle est plus ou moins chaotique. 

Pierre Bentala, lui, est critique sur l’incapacité et de l’État, et des politiques à proposer un autre projet, une autre vision, une autre société.

La gauche et la droite sont assez d’accord en réalité sur l’État et la manière dont il doit prendre en charge la plupart des activités, notamment dans le cadre des retraites. C’est pour cette raison que les politiques ne peuvent pas profiter de la situation puisqu’ils n’ont aucune vision alternative à proposer.

De plus, sur un plan plus politico-politique, les Français ont compris qu’il n’y avait pas non plus d’opposition soudée malgré le fait que la majorité rejette la politique d’Emmanuel Macron depuis la dernière élection présidentielle.

Michel Maffesoli : En général, les élites actuelles restent arcboutées sur leurs privilèges et donc sur la vision du monde qui y correspond et qui les conforte : rationalisme, productivisme, individualisme. Le peuple exprime d’autres valeurs. De manière plus ou moins formalisée, mais de manière extrêmement puissante. Comme je le dis depuis longtemps, la puissance populaire s’oppose au pouvoir des élites. Celles-ci ne veulent pas voir que le monde a changé. Par exemple une forte majorité des jeunes et moins jeunes déclarent être prêts à gagner moins pour travailler moins. Dans les entreprises, les jeunes cadres sont aussi attentifs aux conditions de vie au travail, au sens de celui-ci, aux impacts sociaux et écologiques qu’à leur déroulé de carrière. 

Les élites au pouvoir voient le monde tel qu’elles voudraient qu’il soit et non pas tel qu’il est. Avec ses contradictions, son aspect chaotique, ses avancées en zigzag.  

C’est cette puissance et cette liberté irrépressible du peuple qui fait peur aux élites. D’où les réactions que j’ai appelées celles des « apeurés apeurant ». Depuis l’épisode des Gilets jaunes en France, qui a mis dans la rue une masse populaire qui n’était plus contrôlée par les syndicats ni les partis, qui n’avait pas de programme de réforme, mais qui manifestait tout simplement et tout crûment sa puissance, sa force, les pouvoirs tentent de juguler celle-ci. 

La crise sanitaire a été une formidable occasion pour les pays développés de pratiquer, par cette stratégie de la peur, un asservissement généralisé. Distribution à gogo d’avantages financiers et confinement ont tétanisé les populations. 

Depuis d’autres « narratifs » ont pris la suite, celui de la guerre des bons Européens contre les méchants Russes, celui de la pénurie due aux mauvaises habitudes des consommateurs, celui de la fin de la planète du fait du non-respect des règles édictées en matière d’écologie. Cette stratégie de la peur n’est en rien justifiée par des évènements particulièrement dangereux ou graves. La fin d’un monde n’est pas la fin du monde. Certes le chaos est à notre porte, les va-t-en guerre peuvent amener un déclic fatal. 

Le problème de la question des retraites, comme celui en général des politiques sociales, c’est qu’elles sont traitées de manière abstraite et bureaucratique. 

Encore une fois, ce refus de travailler, d’envisager de travailler trop longtemps témoigne plus d’un refus de la condition de salarié telle qu’elle est, avec des tâches parcellisés, des temps de transport si importants qu’il ne reste plus de temps de vie etc. qu’une réflexion sur les régimes de retraite. Dont la diversité et le nombre de règles sont tellement compliqués que peu de gens peuvent en entendre autre chose que leur cas personnel ! 

Mais si vous demandez à des personnes ce qu’elles feront quand elles auront du temps libre, on voit bien que ce qui est important ce sont les activités socialisantes, les actions d’entraide, de solidarité, les rassemblements festifs, les activités créatives, etc. 

Si l’organisation du travail permettait ce type d’investissement dans la créativité et la solidarité, sans doute les gens se focaliseraient-ils moins sur l’âge de départ à la retraite. 

Sauf bien entendu les métiers usants qu’on connaît bien sans avoir besoin de faire une usine à gaz de compte individuel pénibilité. On sait quelles sont les espérances de vie selon les professions, le carreleur vit dix ans de moins que le professeur. Pourquoi ne pas tout simplement différencier les âges de départ et les durées de cotisation en fonction de ces données ? sans doute cela serait-il trop simple !

Christine Tasin

https://resistancerepublicaine.com/2023/02/02/de-plus-en-plus-le-peuple-se-rend-compte-que-le-roi-est-nu/

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12 Commentaires

  1. Non, la caisse de retraite n’est pas déficitaire à ce jour mais:
    si on ne subventionnait pas tous les médias à la botte…
    Si on ne prenait pas en charge tous les étrangers clandestins et sans travail,
    si on dissolvait toutes les associations communautaires…
    si on pratiquait les contrôles ad hoc avant d’envoyer des retraites: 15 millions de = que le nombre de retraités en France!!!
    Si on stoppait les AME, CMU, APA, etc… à ceux qui n’ont jamais cotisé ni travaillé, qui n’ont rien à faire ici, ce serait le pays de cocagne et on pourrait envisager de réindustrialiser notre pays et de mieux former nos enfants sans les artéfacts de nivellement pour intégrer des inintégrables, des inemployables, et remettre à plat nos lois inflationnistes inutiles qui étouffent nos Codes et bien d’autres urgences.

  2. On se rend compte surtout que le “roi” n’est plus propriétaire de son pays….

  3. J’ai déposé un commentaire à l’article très complet et très explicite de Mr de Peretti
    suite à la sinistre plaisanterie de l’émission d’hier soir sur Fr2 titrée ‘Débat sur la ‘réforme des retraites’, où la connivence tacite entre l’Etat et les élus de quelque parti qu’ils soient, consistait à occulter la gestion arbitraire de la branche vieillesse de la Séc.Soc. dans le but de faire supporter aux citoyens le déficit de financement sur lequel ils n’ont jamais été consultés..(abus de confiance, stricto sensu)

  4. Comme il serait également trop simple, chère Christine Tasin, d’alimenter les fonds de retraite par les cotisations des plus de 6 millions de chômeurs actuels… et, de façon générale , en visant une REINDUSTRIALISATION de la France, plutôt que de convaincre Madame Michu de continuer à faire des ménages en dépit de ses rhumatismes … (?)

  5. Nous aurions les bonnes solutions et pourrions nous en sortir, mais hélas nous n’avons pas les bonnes élites, tout simplement les bonnes personnes !

  6. je rappelle que le projet présidentiel de MLP pour la question des retraites s’inscrivait dans la phrase conclusive de cet article!

  7. Le principe d’attendre que l’Etat doive payer une retraite est un non-sens, il a pu faire illusion comme sous Bismark, ou la retraite était accordée à ceux qui avait dépassé l’âge moyen de durée de vie, ou à un moment où il y avait 7 cotisants pour un retraité.

    Seule une réforme systémique (pension par capitalisation via un organisme style fond de pension bien géré) pourra solutionner le problème.
    La réforme en cours n’est que paramétrique et les paramètres devront être ajustés périodiquement, toujours en défaveur des cons qui bossent, et en faveur des cassosses et parasites indoors et outdoors.

    • Un fond de pension fonctionne exactement comme un système par répartition : on distribue ce qu’il y a en caisse.
      Vous croyiez vraiment qu’ils gardaient vos sous de côté en attendant ?

      • Pas du tout, dans une répartition, il n’y a pas de caisse (sinon au sous-sol) l’argent cotisé est immédiatement reversé et ne produit donc pas d’intérêts, ni d’investissements, contrairement aux fonds de pension ou les “cotisations” sont placées pendant plusieurs dizaines d’années pendant lesquelles il travaille. (et chez blackrock et Vanguard, il travaille plutôt bien au grand plaisir des futurs pensionnés.

    • “fond de pension bien géré “….les salopards qui gouvernent , eux pensent à BLACK ROCK !

  8. cette borne est une burne ! X mais obeissante et sans conscience . elle obeit a son seigneur et ne reflechit pas . elle a enterinne la suspension des personnels de sante non vaccines et voulait etendre cette mesure INIQUE a l ensemble des travailleurs ! elle jouissait de l arret de la centrale nucleaire de FESSENHEIM et de la fermeture de 14 AUTRES CENTRALES NUCLEAIRES … il n y a rien a attendre de ceux qui nous posent des problemes en pretendant les resoudre ensuite ! GREVES ET BLOCAGE TOTAL DU PAYS : C EST LA SEULE SOLUTION ; LA SEULE …..vous aurais remarque qu ils proposent aux agriculteurs une retraite mini avec moins d annees juste parce qu ils ne souhaitent pas de tracteurs dans les rues : BANDE DE PUTES ! enfumoir et godemichet sont les deux INSTRUMENTS de pouvoir de la macronesciuri ! mais TOUT A UNE FIN MON RABBIN !

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