Définitif : Erdogan ouvre grand les portes au coronavirus

J’aimerais dédier cet article à Matteo Salvini qui s’est fait honteusement écarter par les cohortes de sardines. Je donnerais volontiers un an de ma vie pour savoir ce qu’il pense, en ce moment même.

Pendant que la Grèce est en état d’alerte maximale depuis la décision d’Erdogan d’ouvrir les vannes de l’immigration, on apprend, juste en passant, que le coronavirus est copieusement installé en Afrique.

Le 28 février, le dictateur Turc a décidé d’ouvrir sa frontière avec l’Union européenne, provoquant l’afflux de milliers de migrants. Pour la presse, le spectre d’une nouvelle crise migratoire fait naître des réactions multiples.

https://ripostelaique.com/erdogan-menace-de-faire-deferler-37-millions-de-migrants-sur-leurope.html

L’Afrique subsaharienne, jusqu’alors épargnée par l’épidémie, a enregistré son premier cas, au Nigeria – un Italien ayant séjourné à Milan et hospitalisé dans l’État de Lagos (The Punch).

The virus, which emerged in China, has spread to more and more countries. The World Health Organization (WHO) said the world should do more to prepare for a possible coronavirus pandemic. Iran, an immediate neighbor of Afghanistan, has now the highest number of deaths outside China (The Diplomat)

“La Grèce fait face à une menace asymétrique”, titre le quotidien Ta Nea en reprenant les propos du porte-parole du gouvernement grec, compte tenu de la crise qui se dessine dans le pays.

Les envahisseurs viennent de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie. Ils sont 15.000 encaqués à la frontière grecque, mais plus de 3,7 millions patientent encore en salle d’attente ! 6 pays africains sont les plus touchés. L’Égypte, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Nigeria et le Sénégal.

« Malgré les mesures de prévention, le Sénégal n’a pas échappé à l’épidémie», précise Walf Quotidien .

Alors, « avis gros temps sur nos hôpitaux, s’exclame 24 Heures, et particulièrement au Service des maladies infectieuses de l’Hôpital Fann de Dakar. Tous les yeux sont braqués sur notre système sanitaireOn entre dans le dur avec une épidémie qui a affecté beaucoup de systèmes sanitaires à travers le monde. Certains Africains se réfugient plus volontiers derrière les prières et les incantations, plutôt que d’appliquer les conseils des médecins. »

Le stéthoscope autour du cou, un chapelet à la main, des barbus en blouse blanche et des voilées par cheptels arpentent d’un pas nonchalant et oisif les couloirs crasseux des CHU. Ces praticiens se cachent derrière des formules incantatoires et religieuses pour exprimer leur impuissance et souvent leur incompétence. Une spécialiste de pathologies lourdes ponctue ses discours et ses consultations des « inchallah », «staghfir allah», « hamdouallah ». En guise de sonnerie de téléphone, un verset coranique vous accueille, avant d’avoir la chance de discuter avec Docteur ès Exégèses. « Qal allah, qal rassoul ». Pauvre médecine !  Pauvres patients !

Atteint d’une maladie redoutable, Marzouk B. a eu pour seul réconfort un Coran entre les mains de la part de son médecin traitant, qui encourage la diffusion continue des versets dans son service.

Interrogé par Enquête, le responsable des Opérations de réponse pour l’OMS en Afrique, Michel Yao, précise : il y a le minimum, en ce moment, pour gérer les premiers cas. Néanmoins, il va falloir penser au pire scénario, celui d’une contamination massive. »

Bientôt toute l’Afrique de l’Ouest ?

« Il ne fallait pas rêver, soupire Aujourd’hui à Ouagadougou. Même les pays dont les systèmes sanitaires sont performants ont le coronavirus chez eux. De Wuhan et Hubei à Washington, New York, Paris, Milan, ce virus ne connaît pas de frontières. Le Sénégal étant touché, il faut s’attendre tôt ou tard à ce que la Guinée, le Mali, le Burkina, la Somalie, la Syrie, la Côte d’Ivoire le soient également, compte tenu de la porosité de nos frontières, de nos systèmes de santé défaillants ou mal adaptés à une telle pathologie. Il faut déjà se dire que le Covid 19 est dans les murs de la zone UEMOA pour ne pas dire de la CEDEAO. »

Si les hôpitaux en milieu urbain sont plus des mouroirs que des lieux de soins efficaces, les centres de santé en zones rurales manquent de tout.

Dans un hôpital au Sénégal

Dans ces conditions, comment détecter rapidement des malades ? Comment organiser leur quarantaine, dans cette précarité financière qui empêche même les individus de jouir du minimum vital ? Où trouver de l’argent pour se soigner alors que les trois repas sont passés de quotidiens à hebdomadaires pour nombre de familles ?

Pire encore, comment prévenir et guérir le Covid-19 dans les pays sahéliens confrontés aux attaques terroristes récurrentes qui conduisent à des flots chaque jour plus importants de déplacés ? La propagation du mal en Afrique risque d’être plus rapide, car en plus des difficultés existentielles, le continent a pour fondement culturel la communauté au sein de laquelle tout se partage. »

Alors que l’épidémie a déjà fait plus de 2 800 morts et plus de 80 000 contaminés dans une quarantaine de pays, le continent africain, qui n’a pour l’instant recensé que trois cas, semble étonnamment épargné par le virus.  Curieux, n’est-ce pas? Il suffit que les experts commencent à s’interroger sur le faible nombre de cas détectés sur le continent, pour qu’un cas soit confirmé en Afrique subsaharienne, au Nigeria.

Masque de protection testé sur un animal domestique

Pierre-Marie Girard directeur des Affaires internationales à l’Institut Pasteur.: De façon globale, on ne comprend pas (et si je comprenais, moi, qui ne suis même pas infirmière ?) pourquoi il n’y a pas plus de cas en Afrique. Disons qu’il y en a eu, qu’il y en a encore, et qu’on passe à côté. Et voilà ! Le temps passant, il devient de plus en plus étrange que les cas n’apparaissent pas de façon plus évidente.

D’autres hypothèses sont évoquées. Premièrement, que peu de personnes infectées seraient venues en terre africaine. Mais cela paraît peu probable, sachant qu’on estime qu’un million de Chinois vivent en Afrique ou font des allers-retours réguliers entre la Chine et le continent, et vu les mouvements de population qu’il y a eu avec la fête du Nouvel An chinois début février. Une deuxième hypothèse consiste à dire que le climat, les températures tropicales ne seraient pas propices à la virulence du virus. Là aussi, c’est peu probable parce qu’in vitro, le virus se multiplie très bien dans la chaleur. Enfin, troisième hypothèse : l’idée d’une forme de résistance à un profil génétique qui expliquerait que les personnes vivant en Afrique soient moins sensibles à l’infection. Là aussi, on ne voit pas très bien pourquoi. On peut aussi imaginer aussi qu’il n’y ait que très peu de formes graves ou des formes asymptomatiques. Dans ce cas-là, le dépistage n’étant pas systématique, on pourrait passer à côté de l’épidémie pendant longtemps.

En Algérie,  par exemple, on ne sait pas si le travail d’enquête, quasiment « policière », a été fait pour retrouver les personnes qui ont été contact avec le malade, d’autant que ce travail n’est pas simple et qu’il demande des moyens. Et on ne sait pas non plus si d’autres personnes en lien avec le malade ont été testées.

L’OMS s’inquiétait de la propagation du virus dans des pays dont les systèmes de santé sont ‘précaires’, pour rester courtois.

L’infirmière en chef se charge personnellement des questions d’hygiène

C’est tout ce monde-là qui se presse contre les grilles !

Anne Schubert

What do you want to do ?

New mail