L'édito de la semaine de Cyrano
Avant la chute du Mur, lors de la guerre froide, l’Occident se vantait d’incarner le monde libre, face aux dictatures communistes. Il faut reconnaître qu’il y avait des arguments pour étayer cette thèse : pluralité politique, élections libres et démocratiques, droits syndicaux pour les travailleurs, journaux abondants, société civile, littérature abondante, et pas de prisonniers politiques. De l’autre côté, on avait la caricature des bonzes du Kremlin, du parti unique, des syndicats uniques, du journal unique, et l’image des chars soviétiques écrasant dans le sang les révoltes populaires, dans les pays où le communisme avait été imposé par la force. Certes, l’Occident était capable de coups de force, voire de coups d’Etat, voire de guerres sanglantes, au nom de la lutte contre le communisme. Mais personne, en France, pas même la majorité des communistes, n’avait envie de voir les chars russes arriver à Paris, ni de bénéficier du bilan “globalement positif” cher au camarade Marchais. Autre preuve de l’attrait des populations communistes pour le monde libre, aucun Allemand ne voulait […]