Des Balkans au Proche-Orient, la manipulation continue

Les considérations qui vont suivre ne s’adressent pas à ceux qui, honteusement alignés sur les positions du Hamas, du Hezbollah et de la présidence iranienne, souhaitent et prônent la destruction de l’état d’Israël. Elles sont destinées à tous les autres fermement attachés à sa pérennité, et quelles que soient ses carences. Lui reconnaître le droit à l’existence implique donc d’admettre clairement son droit à l’autodéfense, qu’il vient enfin de faire jouer.
En effet, depuis qu’Israël a quitté Gaza en septembre 2005, premier pas vers la constitution d’un état palestinien, et y a démantelé sa colonie de peuplement, les roquettes et obus de mortier (6000 en 3 ans) n’ont cessé de pleuvoir sur le sud du pays, y provoquant la mort et la désolation. En 2006, le Hamas a supplanté le Fatah dans l’administration de la bande, en liquidant physiquement les représentants de l’Autorité Palestinienne, sans que cela ne suscite le moindre émoi chez nos adeptes de la compassion.

Longtemps en Israël les plaintes des résidents des agglomérations touchées par les projectiles sont restées lettre morte, l’organisation d’une « gay pride » à Tel-Aviv ayant été jugée prioritaire à la sécurité des citoyens quotidiennement menacés. Il n’est pas impossible que ce soit la perspective d’une victoire du Likoud aux élections législatives anticipées de février prochain qui ait poussé la coalition au pouvoir à réagir enfin à l’agression perpétrée contre le territoire national après qu’une trève d’ailleurs bien peu respectée a été rompue par la milice palestinienne.
Et c’est cette réaction tardive et naturelle que le monde politico médiatique bien pensant qualifie de « riposte disproportionnée », formule déjà utilisée lors de la guerre du Liban de juillet 2006, lorsque l’armée israélienne avait décidé de contrer les roquettes envoyées depuis le Sud Liban par le Hezbollah sur la Galilée, et dont fut principalement victime la population arabe israélienne. Elle vient d’être reprise à l’occasion par l’olibrius élyséen, avide d’intégrer à son aride désert mental les apophtegmes les plus consternants.
On se souviendra qu’en 1999, les USA et l’Otan ont bombardé la Serbie pendant 78 jours, alors que celle-ci ne faisait que tenter d’enrayer un séparatisme local et brutal, opération à laquelle se livrent régulièrement quelques nations de l’Union Européenne sans encourir la moindre représaille. L’ambassade de Chine fut attaquée, l’immeuble de la RT détruit, son personnel enseveli sous les décombres, le Danube pollué pour un demi-siècle, sans qu’un seul de nos « droits de l’hommistes » n’ait alors parlé de « riposte disproportionnée ».
Car c’est bien depuis les conflits intra-yougoslaves que le pli a été pris de transformer fallacieusement l’agressé en agresseur, ce qui permet aujourd’hui de diaboliser les Israéliens, comme on le fit pour les Serbes, et d’angéliser le Hamas, dont ceux qui le soutiennent devraient lire la charte avec attention.
Ce sont le Président de l’Autorité Palestinienne et le chef de la diplomatie égyptienne en personne qui dénoncent la responsabilité entière du Hamas dans l’escalade, et son irresponsabilité envers son peuple qu’il prétend servir et défendre, tandis que les principaux dirigeants arabo-musulmans se bornent à des protestations de façade et que le Hezbollah se maintient prudemment à l’écart du conflit. Par ailleurs, la nouvelle présidence du Conseil Européen, passée pour six mois à la République Tchèque (dont le Président Vaclav Klauss fait preuve de courage et de retenue face aux insultes dont il est l’objet de la part de voyous européistes) contraste singulièrement par son sérieux avec les agitations stériles qui l’ont précédée, et qualifie sans tergiverser l’opération Israélienne de justement défensive.
Maurice Livernault