Dieudonné : le piège est partout

La polémique enfle. Que faire, quoi faire, comment faire, face à un personnage sinistre, à l’humour couleur vert de gris, mixé vert djihadiste ou djihadophile ?

C’est un déchaînement, qui va dans tous les sens : depuis les Klarsfeld père et fils réconciliés politiquement dans l’hollando-vallsolâtrie vengeresse, se proposant de manier la trique, en passant par le mélenchonisme ronchon voyant dans les initiatives gouvernementales un plan conscient des grands de ce monde, toujours aux pieds du « lobby Juif » incarné par un « groupe de pression » appelé CRIF dont l’action saperait la Laïcité (parenthèse, si les anti CRIF savaient ce que le CRIF est vraiment, ils se rendraient compte qu’ils sont, comme un mammouth effrayé par un lièvre aux pattes arrières brisées et à la cervelle dérangée, ils comprendraient que le « lobby », le « groupe de pression » n’est qu’un pauvre débris d’une ancienne et respectable représentation des institutions et des organisations du peuple juif vivant en France et ayant réchappé au massacre appelé shoah).

Entre les deux, toutes les nuances s’expriment

Ce n’est pas en vérité Valls ou François Hollande qui comptent les points, mais Dieudonné et ses mentors de Qom ; c’est aussi Erdogan et les tenants du processus d’Istanbul, des personnages sinistres s’il en est, de nouveaux Savonarole de la charia exigeant : que coûte que coûte les lois pénales incorporent partout, dans tous les pays, le crime de blasphème.

Critiquer l’idéologie de la charia – à la base des assassinats « d’associationnistes » syriens et de ce match de foot où des djihadistes en Syrie ont pris pour ballons des têtes de gens par eux décapités – serait du « racisme ».

Le mot, « racisme », est mis aujourd’hui  à toutes les sauces, pour verrouiller la libre parole et la critique de toutes les idéologies, en particulier celle du prédicateur médino-mecquois.

Dans le cas Dieudonné, celui-ci joue un rôle d’agent provocateur

Le Gouvernement et tous ceux qui appellent à le censurer sont comme la petite troupe de la cavalerie américaine du général Custer, entrainée, par les Sioux coalisés aux Cheyennes, dans le guet-apens de Woonded Knee.

Des défenseurs de la liberté de conscience et d’expression se sont laissés piéger, jusqu’à défendre Dieudonné, non pour ce qu’il dit mais par ce qu’il est l’outil conscient ou inconscient du processus d’Istanbul que la répression de sa « parole » peut favoriser.

D’autres défenseurs de la liberté de conscience et d’expression, ne voyant pas ce piège, appellent de leurs vœux la trique,  pour qu’elle s’abatte sur les doigts d’un odieux personnage.

L’affaire n’est pas simple

Par contre, ce qui est moins complexe à voir et à dénoncer, c’est que l’autorité politique cherche à aller bien au-delà du nécessaire pour empêcher les meetings d’appels au pogrom, en cherchant à donner, juridiquement et administrativement, aux mesures contre les « spectacles »  du comique triste une portée plus universelle, une portée qui permettra aussi de frapper et bâillonner les adversaires de la mise en œuvre du Califat et de ses étapes, caractérisées par la banalisation des empiètements de la charia dans la vie quotidienne française et plus généralement européenne.

En d’autres termes : je ne serai ni de ceux qui manifesteront à Nantes et ailleurs contre les meetings spectacles du calomniateur dont le message prépare les esprits à de nouveaux pogrom, ni de ceux qui protesteront contre une atteinte à la liberté d’expression parce que Manuel Valls agira légitimement pour faire annuler ou empêcher ces prétendus spectacles artistiques.

Prudence donc…

Alon Gilad

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