Droit de vote des étrangers : l'incompréhensible abstention de Chevènement

Chevènement a annoncé qu’il ne prendrait pas part au vote du 8 décembre sur le droit de vote des étrangers.
Il paraît à tout le moins étonnant qu’un sénateur, républicain, ne saisisse pas au passage l’occasion de peser sur un vote aux conséquences énormes et préfère, tel Ponce Pilate, sinon s’en laver les mains, du moins se mettre aux abonnés absents.
En effet, en bon républicain, le Candidat à l’Elysée pour le Mouvement Républicain et Citoyen  explique que la solution, pour favoriser l’intégration des étrangers, n’est pas de leur donner un droit de vote sans contrepartie mais de favoriser la naturalisation. Qui dit naturalisation implique en effet, selon la loi en cours, maîtrise du français, connaissance de notre culture, de notre histoire, de nos lois, de nos droits et devoirs  etc.   Bref tous ces éléments qui devraient, en toute logique, parler d’assimilation, si le mot ne devenait pas un gros mot pour une bonne partie de nos politiques et de la bien pensance.
Jean-Pierre Chevènement a des réflexes de bon sens, qui devraient le conduire à voter “non”, tout simplement, à la proposition de ce qu’il appelle lui-même un “saucissonnage de la citoyenneté”. Or, il va s’abstenir…
On l’a connu plus courageux, le Che.
Nostalgie, nostalgie, quand tu nous tiens…
Où est le courageux ministre de la Recherche et de la Technologie qui démissionne en 1983 pour marquer son opposition à la parenthèse libérale en prononçant cette phrase historique « Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir, ça démissionne » ?
Où est le courageux ministre de la Défense qui a démissionné en 1991 pour protester pour l’indigne guerre en Irak ?
Où est le courageux ministre de l’Intérieur qui a démissionné en 2000 contre les “accords de Matignon” ?
Nous le cherchons, désespérément. Nous le regrettons, désespérément.
Nous avons peur de trouver les raisons de cette lâcheté, nouvelle, pour ce  républicain authentique.
Craint-il les critiques de ses alliés de gauche au Sénat, craint-il de se sentir mis au ban de l’auguste Assemblée avec sa majorité de gauche ?
Espère-t-il négocier avec Hollande un ou deux postes de députés en échange de son ralliement ?
Accepterait-il de servir de caution républicaine à une gauche pourrie qui ne cesse de cracher sur lui, ses principes et la France, depuis près de trente ans ?
Il est difficile d’imaginer d’autres raisons à son absence de courage. Si celles que nous avons évoquées étaient les bonnes, alors on devrait parler de lâcheté et de reniement de soi…
Triste fin de carrière pour le Sénateur du Territoire de Belfort…
Christine Tasin
Résistance républicaine

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