Drôle de genre : spectacle sur la politique et la transsexualité
D’aucuns disent que l’affaire Jean-Brichel serait un secret de Polichinelle et que le “Tout Paris” saurait. Timing loufoque ou message non subliminal… Voilà qu’étrangement, depuis la fin janvier, se joue au théâtre de La Renaissance une pièce narrant l’histoire d’un homme politique, en pleine campagne électorale, dont l’épouse est en fait transsexuelle… Les médias parlent très peu de ce spectacle qui aurait beaucoup de succès, ce qui est fort surprenant tant la transidentité est un sujet à la mode, y compris à l’Éducation nationale, sans parler de la fête de la Musique 2019 à l’Élysée… qui donna le coup d’envoi à cette cause qui semble si chère à Emmanuel Macron.
Si dans la vie elle arbore une longue chevelure rose, c’est avec perruque blonde mi-longue… que la pétulante et si svelte Victoria Abril interprète Carla, femme élégante et dynamique vouant un soutien inconditionnel à son politicien de mari, François. Ils forment un couple solide depuis trente ans, mais leur vie va basculer lorsque la vérité surgit : Carla est en fait… un homme. Et l’on comprend que les spectateurs ricanent doublement, la plupart n’en ayant pas la lecture engagée de l’actrice espagnole.
Selon elle, il s’agit d’une tragi-comédie sur l’intolérance, causes souvent incarnées et défendues au cours de sa carrière. Son premier rôle au cinéma, c’était en 1976 dans le film “Je veux être femme” de Vicente Aranda, où elle jouait déjà le rôle d’un transsexuel. « C’était un an après la mort de Franco, donc parler des droits des transsexuels ou des homosexuels, c’était déjà énorme ! » explique la comédienne. « Je suis toujours du côté des minorités et de la diversité. Ce qui fait notre richesse, c’est la diversité ». Une conviction qu’elle se réjouit d’à nouveau défendre, cette fois sur les planches.