Duhamel : Inquiétant qu’un journaliste soit populaire comme l’est Zemmour

 

Sur RTL ce samedi 20 mars, Alain Duhamel est venu parler de son demi-siècle de télévision ainsi que de son livre Emmanuel le Hardi (Éditions de l’Observatoire), publié en janvier dernier et dans lequel il analyse le parcours du chef de l’État :

https://www.rtl.fr/culture/medias-people/alain-duhamel-le-phenomene-zemmour-evidemment-que-ca-m-inquiete-7900010255

Dans ce livre – je me le suis tapé –, ne vous attendez pas à des révélations fracassantes, par exemple sur les liens entre le financement de la campagne électorale du candidat Macron en 2017 et le bradage d’un certain nombre de fleurons de l’industrie française – celui de la branche énergie d’Alstom en tout premier lieu –, bradages qui ont eu lieu alors que Macron était ministre de l’Économie du cataclysmique Président Hollande, et qui continuent depuis son élection. Alain Duhamel, en bon journaliste de cour, sait se tenir et éviter les sujets qui fâchent…

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Sur Éric Zemmour, les propos de Duhamel (entre 1:13 et 1:28 dans la vidéo du premier lien ci-dessus) sont proprement stupéfiants  :

« Quand je vois un journaliste être aux côtés d’une partie des Français, populaire à ce point – il n’est pas simplement populaire parce que [les Français] le trouvent sympathique –, c’est non seulement de l’adhésion mais c’est même de la ferveur, et que c’est sur des thèmes et des thèses que je ne partage pas, évidemment ça m’inquiète »

Duhamel ne se pose pas la question de savoir pourquoi les « thèmes et les thèses » d’Éric Zemmour entrent à ce point en résonance avec la France d’en bas, celle des sans-dents. Papy Duha est bien au chaud dans sa bulle des quartiers chics de Paris. Déménager à Trappes, Sarcelles ou Bobigny n’est semble-t-il pas dans ses projets…

On admirera néanmoins la tolérance du vétéran du petit écran (80 printemps au compteur…) : « Mais il faut débattre avec [Éric Zemmour], ce que je fais régulièrement »

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La condamnation à 200.000 euros d’amende infligée par le CSA à CNews après les propos de Zemmour sur les mineurs isolés ne scandalise aucunement Duhamel. C’est pourtant la première fois qu’une chaîne d’info en continu écope d’une sanction pécuniaire, qui plus est d’un tel montant. Une décision contraire au principe de liberté d’expression, selon le groupe Canal+ qui entend faire appel.

« Je suis persuadé qu’ils perdront en appel » pronostique goulument Alain Duhamel

Rappelons ce qu’a dit Zemmour à propos de ces « mineurs isolés » :

« Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent ».

Des propos de bon sens, non ? Chirac n’avait-il pas été largement plus loin dans le même registre sans être particulièrement inquiété ?

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À la question suivante du grouillot de service qui interroge le doyen de l’information politiquement correcte, on remarquera combien le formatage des esprits est efficace dans les « écoles de journalisme ».

« CNews, chaîne d’information ou chaîne d’opinion ? » demande le grouillot. Comme si les médias mainstream français étaient « libres », alors qu’ils sont détenus par une dizaine d’oligarques, et que le bobard bien-pensant (immigrationnisme, européisme, mondialisme, genrisme, politiquement correct en tout genre…) y est de règle

Réponse de Duhamel :

« C’est les deux à la fois. Ils donnent des informations, et il y a des gens qui font ça très correctement. Et puis c’est une chaîne d’opinion, c’est une chaîne qui a une idéologie marquée, ce qui n’est pas le cas des autres chaînes d’information, qui… font autre chose »

France Info, sans « idéologie marquée », monsieur Duhamel ?! Sans blague…

Le grouillot : « Et le mélange opinions-informations, ça peut être dangereux ou pas ? »

Duhamel : « Ben écoutez, on verra ça aux élections ».

Avec la généralisation du vote par correspondance et l’utilisation des machines de vote Dominion, ça semble tout vu, comme l’ont démontré les dernières élections présidentielles américaines

Par parenthèse, le pouvoir ne peut que se réjouir de l’interdiction – de fait : vive la dictature sanitaire ! – de la cérémonie annuelle des Bobards d’or, cérémonie parodique où sont distingués les « meilleurs » journalistes, autrement dit ceux qui transmettent au public le plus fidèlement possible la doxa dominante.

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Allez ! Un peu de nostalgie…

L’une de ses premières apparitions sur le petit écran de Papy Duhamel date de… 1970, pour l’émission  À armes égales, avec pour invités Françoise Giroud et Jean Foyer, sur la « condition féminine ». On y voit un Duhamel, avec un visage de premier communiant (il a quand même 30 ans…), coupe de cheveux hypersoignée, gominée à souhait, pattes au carré comme elles se portaient à l’époque…

C’est le même Duhamel qui, le 10 mai 1974, présente le tout premier débat télévisé d’entre-deux-tours d’une élection présidentielle, en compagnie de Jacqueline Baudrier (décédée en 2009). Ce débat oppose Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. On remarquera le format du débat : aucune question des présentateurs, qui se contentent de régler le partage équitable du temps entre les deux candidats. On remarquera également la tenue intellectuelle de ce débat par rapport à celui de mai 2017… Autre temps, autres mœurs.

C’est lors de ce débat que Valéry Giscard d’Estaing prononcera cette phrase demeurée fameuse : « Monsieur Mitterrand, vous n’avez pas le monopole du cœur » (vers 1:12:16).

Beaux joueurs, laissons le dernier mot à Alain Duhamel qui, dans la vidéo ci-dessous, parle avec pertinence de l’époque bénie du pompidolisme. Une époque proprement inimaginable pour les Français contemporains qui ne l’ont pas vécue

https://www.youtube.com/watch?v=o7ADl-6Y2hc

Henri Dubost