Élections présidentielles françaises:un dimanche des Rameaux bien triste

Et puis cela a mal fini : à la fin de la journée, de nouveau “bonjour tristesse “: au lieu en effet que la délivrance de la France soit enfin annoncée, qu’elle accouche de ses deux jumelles tant attendues, Ève et Marianne, à 20 h, le message terrible de leur avortement prit peu à peu place avec les images de ces grimaçants faisant office de clercs débitant leur homélie en pack de huit à la gloire de l’actuel locataire de l’Élysée, préposé à cette liquidation accélérée de la France dans le chaudron hygiéniste scientiste affairiste et qui améliore même son score d’il y a cinq ans tant la hâte de se suicider vite pour certains mascocéros (vivement le retour du Passe ! Pour séparer le bon grain de l’ivraie clament-ils) se dispute ardemment au désir de jouir sans plaisir mais soumis, à la façon d’un vulgaire directeur de SciencePo se défenestrant ou inaugurant une énième mosquée ; identiquement, un dit “insoumis” qui se présentait également pour la seconde fois afin d’organiser encore mieux la soumission avant la crucifixion et cette fois en bonne et due forme, avait lui aussi amélioré son score, tant ses partisans avides de ses sentences culpabilisantes, semblables à des coups de fouet hargneux en redemandent visiblement encore dans la sujétion à une Idée d’égalité absolue devenue folle : idéocratie de la Ferme des Animaux.
Mais aurait pu-t-on plutôt s’attendre à un duel entre la partisane d’une euthanasie douce (la candidate des Républicains) et le héros improbable d’une Reconquête salvatrice ? Il n’en fut rien, bien sûr : les électeurs “exprimés” ont plutôt préféré un suicide assisté rapide (moins de dix millions) tout en rêvant cependant à un sursis rassembleur au bord de la falaise en plaçant ainsi en second une bien fière bateleuse souverainiste à ses heures, ravie à nouveau qu’une telle aubaine se présente une seconde fois qu’elle espère bien faire fructifier vers une troisième qui sait, puisque les électeurs ont écarté, avec véhémence, une autre thérapie, certes de choc, et proposée par cet amoureux transi de la France, ce jeune général bataillant dans l’esprit de la Vieille Garde et qui a eu au moins le mérite de rappeler que cette Nation française avait encore un avenir, du moins si un beau Prince Charmant savait la réveiller…
Il reste aussi les législatives et donc l’émergence probable d’une Chambre ingouvernable. Mince espoir néanmoins. Surtout si, à nouveau, la thérapie proposée par les tenants d’une résurrection réelle ne se donnent pas de solides moyens pédagogiques pour contrer ce mauvais sort de la diabolisation permanente et enfin aller au-delà de Pâques, vers cette Bonne Nouvelle de la Rédemption…
Lucien Samir Oulahbib