Les analyses développées dans cet article ne sont en définitive rien de plus qu’une synthèse de tout ce qui s’écrit à l’heure actuelle dans la vraie littérature militante « restitutionnaire », comme j’aime à employer ce mot, c’est-à-dire tous les écrits nationalistes, républicains, identitaires, ou autres, de gauche comme de droite, ou apolitiques, les journaux et les livres qui se réclament d’une restitution de la France à elle-même et, plus largement, d’une restitution des peuples occidentaux à eux-mêmes. J’avais déjà tenté une conceptualisation des mouvements restitutionnaires européens et occidentaux dans un précédent article. Tout récemment, notre contributeur Michel Tonarelli vient de nous livrer un mémoire, talentueux et drôle à la fois, sur l’état de la France actuelle. Mon point de vue, si modeste soit-il, s’inspire d’un ouvrage admirable de Guillaume Faye, La colonisation de l’Europe, ouvrage qui gagne à être lu, d’autant qu’il est mis à disposition gratuitement sur la Toile.
Cet article est voué à décrire dans les grandes lignes la guerre civile fratricide, opposant des populations blanches, françaises de souche ou assimilées de longue date, non pas à d’autres populations, mais entre elles.
Mon hypothèse de travail est que les deux guerres civiles ethnique (en raison de l’immigration de peuplement) et théologale (en raison de l’islamo-substitution) n’ont été rendues possibles que par une première guerre civile latente, fratricide, à l’espagnole si l’on veut, mais en mode mineur et poussif, dont je perçois le déclenchement réel dès les années Soixante en France. C’est, du reste, une légère divergence que j’ai avec les thèses de Guillaume Faye : dans une certaine mesure, je suis plus pessimiste encore que lui, en dévoilant cette vérité terrifiante que la cohabitation entre personnes de souches (ou assimilées) ne va, elle-même, pas complètement de soi, malgré l’homogénéité de la culture, de la civilisation et du « germen », et que les pouvoirs en place ont tout fait pour que, d’abord, avant même que ne se posent les questions de l’immigration et de l’islam, ces populations de souche s’entredéchirent entre elles. C’est cet affaiblissement du peuple de France par la guerre civile fratricide larvée, mais constante, qui a laissé les coudées franches à toutes les forces de déclenchement d’une guerre civile ethnique puis théologale. Expliquons nous.
Le tableau de Salvador Dali, Prémonition de la guerre civile, exprime de manière impressionnante cette idée d’un entre-déchirement et d’une auto-strangulation d’un peuple pourtant homogène d’un point de vue ethnique et culturel, comme pouvait l’être l’Espagne de 1936. Le personnage effrayant du tableau est animé de forces explosives, centrifuges, qui pourtant s’annulent et dont résulte une immobilité radicale et angoissante, comme s’il était à la fois toujours possible et toujours impossible qu’un peuple homogène puisse s’autodétruire.
Dans la première partie du XX° siècle, la France échappa deux fois à la guerre fratricide, une fois en 1936 quand l’échec du Frente Popular espagnol fit craindre le pire pour son équivalent français, et une autre fois, à la fin de la seconde guerre mondiale, où De Gaulle sauva la mise par un subtil dosage d’épuration incomplète et de recyclage partiel de collabos en cadres de la IV° République en gestation. C’est la Première Guerre Mondiale, le traumatisme de la grande boucherie humaine, le pacifisme réactionnel qui s’ensuivit qui, à tort et à raison, cassa définitivement le mythe patriotique et nationaliste de l’Union Sacrée. On peut penser ce qu’on veut de l’Union Sacrée, mais ce genre d’idée a le mérite de souder un peuple… Après 1918, le pacifisme réactionnel (à tort et à raison, car il faut toujours se mettre à la place des traumatisés) commença de casser la France en deux.
En 1936, le prolétariat revendique des acquis contre la bourgeoisie capitaliste. Cette lutte des classes, que je ne renie point et que j’estime légitime, divisa malgré tout les Français. De Gaulle s’en souviendra, déclarant à Malraux (Les Chênes qu’on abat) qu’il admirait l’idée puissante de Marx, celle d’une lutte des classes, mais qu’il la rejetait tout autant, car elle divisait les Français entre eux, alors que lui, De Gaulle, avait la passion du rassemblement. De 1939 à 1945 et bien longtemps après, la dualité collabos-Résistance renforça, pour d’autres raisons, la fracture sociétale du peuple de France. La décolonisation, n’en parlons pas, je laisse aux historiens le soin de décrire la charge énorme de guerre civile franco-française qu’elle pouvait véhiculer… Et puis il y eut cet événement vécu par la génération de mes parents, ce machin idéologique innommable et ludique à la fois, stupide et fécond, abject et amusant, presque impensable, que fut la « révolution » de 1968 !
Entendons-nous bien : 68 existait avant 68. Les événements de Mai ne furent sans doute que l’aboutissement d’un long processus de maturation idéologique. Il y eut sans doute du très bon dans Mai 68, des pensées magistrales, des thèses vivifiantes. Mais il y eut aussi des stupidités et des immoralismes de toutes sortes, des millions de gougnafiers, une poignée de sages.
Je ne reviendrai pas sur Mai 68, je m’en suis déjà exprimé dans Riposte Laïque. On sait à quel point je déteste l’idéologie (ou « l’idéo-mythie ») de cette génération, qui fut celle de mes parents et de mes vieux collègues gauchistes. Je sais à quel point tout cela suinte encore de stupidité satisfaite, d’arrogance veule et de conformisme bien-pensant, de pédagogisme immonde, de vulgarité, d’esprit petit-bourgeois de révolutionnaires en pantoufles… Je ne m’interrogerai pas non plus sur les origines de l’idéologie de Mai, les historiens le font mieux que moi, mais je gage qu’une grande partie de l’esprit de Mai fut la créature d’un travail de sape international destiné à affaiblir les peuples de la vieille Europe, un travail conjoint de la CIA et du KGB, larrons en foire, pour instiller chez nos chers anciens toutes les idées asociales possibles et imaginables, dont le gauchisme fut la caricature et le fer de lance. L’exotisme forcené, la xénophilie, les sectes, l’ésotérisme, l’universalisme para-marxiste, la dévirilisation, l’ethno-masochisme, le pacifisme aveugle, l’inversion des valeurs, oui, surtout l’inversion des valeurs, c’est de là que vient tout le mal.
Toujours est-il que l’esprit de Mai, chargé de haine fratricide sous des dehors de « peace and love », fut la plus affreuse machine à diviser la France, en tant de paix, qu’on ait jamais inventée. Entre ceux qui pensaient que l’herbe était toujours plus verte ailleurs (c’est-à-dire dans un alter-monde imaginaire) et ceux qui aimaient la France (c’est-à-dire le monde réel de la vie quotidienne), la guerre était déclarée, la haine inextinguible, le conflit toujours probable.
Le mitterrandisme fut, treize ans plus tard, l’institutionnalisation gaucho-fasciste de ce gauchisme aveugle et boursouflé de Mai (sous la forme d’associations inquisitoriales et de lois liberticides) ; la chiraquie continua le mitterrandisme sur un mode cohabitationniste ; le sarkozysme continua la chiraquie… J’avais écrit une fois que notre vénéré Président de la République était un « super-gauchiste de droite ». Effectivement. Quand, par exemple, on sous-traite la police de la pensée au CRAN ou à d’autres associations de ce type, alors même que des ministres de l’Intérieur, impuissants à juguler la violence, tombent sous le coup de procédures en sorcellerie, il faut s’attendre à se voir traiter de super-gauchiste de droite, ou alors c’est moi qui n’y entends plus rien…
Le Lecteur m’objectera qu’il ne ressent nulle part cette atmosphère de guerre civile fratricide, en 2011, avec ses compatriotes immédiats. Le Lecteur a raison et tort ; il ne voit que la partie pleine du verre. Certes, une impressionnante réconciliation nationale, notamment entre républicains de gauche, nationalistes, nationalistes-révolutionnaires, identitaires et apolitiques s’est produite récemment, dans le sillage des apéros saucisson-pinard et des Assises sur l’islamisation du 18 décembre 2010. Et les événements français ne sont qu’une partie de la révolte restitutionnaire européenne, et même « occidentale » (j’y inclus les Russes et les États-Unis). Mais la bien-pensance continue de faire des ravages, de diviser profondément (y compris d’ailleurs la bien-pensance de droite, libertaire-libérale, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à sa sœur de gauche, bourgeoise-bohème), et par-delà la bien-pensance elle-même, l’idéologie d’inversion des valeurs, qui me semble bel et bien la maladie mortelle de nos peuples, particulièrement en France.
Je soutiens l’hypothèse suivante, qui va en choquer plus d’un, même peut-être certains camarades de Riposte Laïque : quand bien même la France ne connaîtrait ni l’immigration de remplacement, ni l’islamo-substitution, elle nourrirait déjà en son sein suffisamment de perversions fétides pour que les Français en viennent à se dévorer entre eux. C’est dire si le mal est grand ; nous nous sommes déjà tués tous seuls, entre « bons Français », une fois, par une sorte de guerre civile fratricide, latente mais réelle, et vieille de près d’un siècle ou même de plus d’un siècle ; la guerre ethnique et la guerre théologale n’ont plus alors qu’à exploser sur un terrain déjà dévasté, c’est-à-dire déjà préparé.
On reconnaît une guerre civile fratricide à deux symptômes : la faillite de l’École et la perversion de la Justice, ces deux corruptions factuelles dépendant d’une inversion généralisée des valeurs.
Dans le sillage de 68, le pédagogisme, le puérocentrisme et le jeunisme finissent par remplacer la transmission des connaissances et son substrat, l’autorité des maîtres ; résultat : indépendamment de toute connotation ethnique ou islamoïde de la violence, les écoles et les établissements scolaires enregistrent aujourd’hui un nombre impressionnant de violences et d’incivilités. J’entends par là qu’une classe composées de « petits blancs » peut très bien expédier un professeur en maison psychiatrique ; dans mon propre établissement, très rural, très franchouillard, je connais au moins trois collègues qui ont craqué, et, ces dernières années, les conseils de discipline se sont multipliés, mettant en cause de jeunes Français de souche. Fidèle à ma méthode qui consiste, par concession, à me faire l’avocat du diable, mon hypothèse est que, même en l’absence de dérive ethnique ou théologale de la violence, les simples ravages de l’idéologie laxiste et invertiste de l’après-guerre et de Mai auraient suffit à ce que les Français de souche se déchirent entre eux…
Idem pour la Justice : avant même que la violence ne prenne une connotation ethnique ou théologale en France, les bandes de jeunes « blousons noirs » (elles sont nées à la fin des années 50) trouveront peu à peu chez nos chers magistrats (comme chez nos chers enseignants) leurs plus fervents soutiens, alors même que la Justice évoluera vers la pire des forfaiture, à savoir la criminalisation toujours plus poussée de la légitime défense (l’affaire Galinier n’en est qu’un récent avatar). En matière de Justice, un saut dialectique est franchi en 1974, lorsqu’un certain Oswald Baudot, procureur de son état, grand inspirateur du Syndicat de la Magistrature, grand prophète de la Ligue des Droits de l’Homme (!), prononce devant de jeunes collègues sa fameuse harangue où l’idéologie invertiste perce à chaque mot : il n’hésite pas à assimiler les juges à des assistantes sociales (sic), demande à ses collègues de se montrer partiaux (re-sic) et avoue préférer le voleur à la police (re-re-sic). Là encore, en dehors de toute connotation ethnique ou théologale, la promotion d’une telle idéologie invertiste suffisait à mettre la France à feu et à sang, à la livrer, pieds et poings liés, à des bandes de jeunes cons déchaînés, fussent-ils tous blancs et non-musulmans.
J’aime à le répéter : la guerre civile ethnique (ou théologale) s’est en réalité greffée, en l’aggravant considérablement, sur un contexte idéologique préexistant, fait d’idéologies fétides, de négations hideuses du bon sens qui menaient tout droit à la guerre civile fratricide. En d’autres termes, c’est parce que les Français de souche (ou assimilés) étaient déjà profondément divisés entre eux, parce qu’ils étaient déjà prêts à s’entredéchirer, parce qu’ils vivaient sous des institutions déjà corrompues jusqu’à la moelle, qu’a pu s’établir, via l’immigration et les idéologies xénophiles, une amorce de guerre civile ethnique (racisme anti-blanc et francophobie ultra-violente) puis théologale (émergence de mafias djihadistes).
Sur ces deux dernières guerres, l’ethnique et la théologale, je ne dirai rien, des auteurs plus trapus que moi ont écrit sur ces questions de fort bons ouvrages, sans compter que les articles de Riposte Laïque suffisent à se faire une idée plus que précise de la situation. Mais je le répète, cette France secouée d’horreurs sans nom, où nous vivons aujourd’hui, n’a pu émerger que sur un terrain déjà favorable, celui d’un conflit intestin, très franco-français, faisant de chacun l’ennemi de chacun, malgré l’homogénéité culturelle, sur fond d’idéologies d’après-guerre… et de fin de siècle ! Une guerre de tous contre tous où l’homme est un loup pour l’homme, comme aurait pu l’écrire le bon vieux Thomas Hobbes. Et que si le Lecteur cherche une preuve supplémentaire de cette profonde division, fratricide, des Français de souche entre eux, il n’a qu’à considérer le nombre de collabos, c’est-à-dire de liquidateurs de la France, qu’il croise chaque jour dans la rue, au boulot ou même dans les dîners de famille…
Jacques Philarchein
http://ripostelaique.com/la-veritable-internationale-c%E2%80%99est-le-reveil-des-nations-occidentales-face-a-lislam.html
http://ripostelaique.com/a-mon-cher-ami-de-gauche-qui-me-fait-la-gueule-depuis-que-je-defends-riposte-laique-1re-partie.html
http://ripostelaique.com/apres-les-trente-foireuses-la-gauche-en-phase-terminale-2e-partie.html
http://www.euro-reconquista.com/site/spip.php?rubrique6
http://www.euro-reconquista.com/site/IMG/pdf/La_colonisation_de_l_europe.pdf
Chrono-idéologie à la française du conflit fratricide
XIX° siècle : luttes de classes farouches et répressions sanglantes de mouvements ouvriers jusqu’à la répression de la Commune (« La Guerre Civile en France », selon Marx).
1814-1906 : l’affaire Dreyfus coupe la France en deux.
1914-1918 : malgré l’Union Sacrée, les souffrances des poilus créent d’importantes dissensions au sein de l’opinion française.
1918 : le bilan de la boucherie internationale casse définitivement le mythe patriotique de l’Union Sacrée.
1918-1939 : émergence d’un pacifisme réactionnel débouchant sur… les accord de Munich (1938) !
1936 : amorce d’une guerre civile-sociale sur fond de lutte des classes (Front Populaire).
1939-45 : confrontation entre collaborationnisme et Résistance sous l’Occupation.
1946-1954 : la guerre d’Indochine divise la France.
1954-1962 : la guerre d’Algérie divise la France, bien plus profondément que la guerre d’Indochine. Émergence, surtout à gauche, d’idéologies ethno-masochistes, d’une tyrannie de la repentance, d’un racisme inversé.
À partir de 1945 : travail de sape conjoint des États-Unis et de l’URSS pour promouvoir des idéologies et des mouvements asociaux affaiblissant la France et les autres pays européens.
1968 : point culminant de la grande jobardisation des esprits ; exaltation de l’inversion des valeurs.
1968-1981 : affaiblissement social et économique, renforcement des idéologies invertistes et laxistes de l’après-guerre et de Mai 1968.
1972 : renaissance controversée du nationalisme et du patriotisme français (création du Front national).
1981-1995 : mitterrandisme, institutionnalisation gaucho-fasciste de la pensée laxiste et invertiste, lois liberticide (Gayssot, 1990), perversion et détournement complets des idéaux de gauche.
1981-2011 : le gauchisme laxiste et invertiste investit peu à peu tous les esprits, y compris à droite, et prend progressivement la forme d’une pratique xénophile et islamophile totalitaire, sur fond de criminolâtrie et de faillite intellectuelle généralisée.
2010 : émergence d’un vaste mouvement restitutionnaire trans-politique français et international, face à l’immigration et à l’islam ; divorce consommé entre « restitutionnaires » et « liquidateurs », figures contemporaines de la Résistance et de la collaboration.