En Paca et ailleurs, les misérables manœuvres de Christian Estrosi

Ce vendredi 17 mars se tenait à Marseille l’assemblée plénière du conseil régional paca sous la présidence de Christian Estrosi. On se souvient que la liste LR qu’il menait était passée de 26,47% au premier tour à 54,78% au deuxième grâce au désistement en sa faveur de la liste PS menée par Christophe Castaner. La liste Front National de Marion Maréchal Le Pen n’avait pu alors dépasser 45,22%, par ailleurs 2ème meilleur score de ce parti. Ses 42 élus font face aux 81 LR et centriste. Le moins qu’on puisse dire c’est que les débats dans ce type de réunion sont loin d’être sereins. Estrosi utilise les interventions de la « minorité » pour décliner à son encontre un chapelet d’agressions, d’insultes et de caractérisations diffamatoires tendant à présenter les élus choisis par près de la moitié des électeurs comme des anti-républicains voire des suppôts du nazisme, provocations qui entraînent tout naturellement des réactions en général vives qui sont ensuite instrumentalisées dans les médias.

La réunion de vendredi a connu le même scénario. Le groupe « majoritaire » présente dans le cadre de « l’appel à projet en faveur des actions éducatives culturelles pour les lycéens et les apprentis »   5 projets dont un avec l’objectif « de renforcer la construction civique des jeunes à travers la visite de lieux de mémoire »comme Auschwitz.  Philippe Vardon, pour le FN, présente alors un amendement proposant un autre projet visant à « développer la culture historique et archéologique des lycéens et apprentis par une étude du site de Glanum »( Saint-Rémy-de-provence). Immédiatement, Estrosi feint de prendre cet amendement comme une contre proposition à la visite d’Auschwitz et de s’exclamer « ce que vous portez comme amendement est inqualifiable et indigne de notre assemblée. Il est rejeté ».(Var-Matin 18 mars)  Et c’est parti. Philippe Vardon, celui qui a fait condamner Estrosi alors maire de Nice en 2013 pour atteinte au principe de laïcité en raison d’un loyer totalement sous-évalué demandé à une mosquée, se retrouve qualifié d’ « héritier de Goebbels », Marion Maréchal Le Pen de « non-républicaine » et le micro  coupé à ses protestations.

Les médias joueront leur rôle, par exemple le Var-Matin déjà cité, qui relate : « Un amendement est alors présenté par le groupe minoritaire qui entend notamment remplacer la visite des camps par le site archéologique  de Glanum. ».Var-Matin publiera dans son édition du lendemain un rectificatif à la demande du FN.

Terrible cet Estrosi dans son délire d’omnipotence et de croisade anti FN :« On me trouvera toujours face au FN …je veux que madame Le Pen sache qu’elle nous aura sur le dos matin, midi et soir » Une telle véhémence peut trouver son explication dans le besoin de faire oublier qu’il a été proche du FN du temps de Jean Marie Le Pen. Il a même proposé une alliance droite-FN pour éviter l’élection du PS Vauzelle aux régionales de 1998. C’était le 20 mars, il y a exactement 19 ans.

Assez cocasse, non ? Le même qui fait alliance avec le PS Castaner pour le deuxième tour des régionales de 2015, en expliquant « “On a beaucoup réfléchi, et nous nous sommes finalement dit que les valeurs du Conseil national de la Résistance, qui sont nos valeurs, nous permettraient de rassembler. Quand on prend le maquis, on n’est ni de gauche, ni de droite” » La Provence.

Ah, les valeurs ! Quand tu as dit ça, tu as tout dit. Et il en rajoute”La loyauté, la fidélité sont pour moi des valeurs déterminantes et toute ma vie j’ai été aux côtés de Nicolas Sarkozy… Je n’ai pas l’intention de renier mes valeurs ». Ce qui ne l’a pas empêché de faire le contraire de la ligne sarkozyste du ni-ni. Il déclare que « nous serons tous derrière le vainqueur de la primaire » mais il tente une sorte de putsch le 5 mars 2017 pour lâcher Fillon, le vainqueur de la dite primaire avant de rentrer dans le rang le lendemain. Ses relations avec Alain Juppé sont pour le moins peu chaleureuses depuis, entre autres, 1987 où il avait dû régler un redressement fiscal infligé au coureur automobile Estrosi par le ministre des finances Alain Juppé. Et il se plaint en 2016 de ce que Juppé l’a blessé à propos des investitures, mais il essaie à toute force de substituer la candidature Juppé, le fameux plan B, à celle de Fillon. Aux dernières nouvelles il serait en approche de « cel-zé-ceux » Macron où a déjà atterri son adversaire-partenaire Castaner.

Mais, attention, toujours dans le respect des valeurs.

Quelle misère !

JeanThéron