La Polynésie encore française (pour le moment…) est un pays qui a toujours traité avec bienveillance les “différences” comme on dit aujourd’hui. Suivant un principe immémorial inscrit dans la culture ma’ohie : Chacun(e) a le droit de mener sa vie comme il l’entend, à condition de ne pas pourrir celle des voisins.
Or voilà que depuis juillet 2021, des missi dominici amenés par Macronescu dans ses bagages se sont incrustés tels des prêcheurs au verbe haut, venus éduquer les sauvages que nous sommes. Avec toutes les certitudes, l’inculture, la volonté de domination et l’arrogance des gens du « camp du bien » qui veulent « changer les mentalités ».
À tel point qu’on peut se demander si ces bons apôtres, subventionnés par l’État comme les antiracistes professionnels, ne provoquent pas délibérément des conflits pour susciter des incidents, justifier leur utilité, et faire cracher au bassinet les récalcitrants à l’ordre nouveau.
À la télé locale, des « représentants LGBTetc » (élus par qui ?) viennent chouiner que leurs ouailles seraient obligés de se cacher et de raser les murs. Ces zigotos confondent le Fenua avec l’Afghanistan !
Les mahus, garçons efféminés habillés en filles, aux manières lascives, qui vivaient en gynécée, dansaient et chantaient avec les femmes, relèvent d’une tradition multiséculaire dont ont témoigné les navigateurs depuis le XVIIe siècle. Loin d’être maltraités, ou seulement vilipendés, les mahus avaient une place reconnue dans la société océanienne. On en croise encore dans les bars de nuit, les soirées d’animation des grands hôtels et sur les paquebots de croisière. Personne ne les brime, et la plupart gagnent correctement leur vie.
Certains, plus doués que les autres, formaient des communautés d’artistes, les Arioï qui bénéficiaient d’un statut prestigieux dans les structures élitistes d’antan. Comédiens, musiciens, conteurs, philosophes, astronomes, oracles, ils et elles pouvaient tenir un rôle de conseillers, voire de « ministres » auprès de nos anciens rois. Aujourd’hui, on trouve leurs successeurs dans la politique et dans les médias, à tous les échelons, et ils ne sont pas du tout ostracisés.
Homos, hétéros, bi, trans, ces lascars et ces gaillardes, véritables couteaux suisses du sexe, ne se posent pas tellement la question du genre. Ils suivent leurs envies et leur inspiration du moment, selon les rencontres et les partenaires, et personne ne leur reproche cette versatilité.
À l’époque moderne, sont apparus les rae rae, plus proches des gays selon les critères occidentaux. Certains discrets, commerçants, artisans, ou employés de bureau, d’autres plus « visibles ». Le choix ne dépend que d’eux. Ils savent organiser des fêtes mémorables auxquelles tout le monde est convié, hétéros compris. Entre autres, des élections annuelles de miss vahiné-tané (filles-mecs). Certain(e)s de ces hybrides sont beaucoup plus convaincant(e)s dans leur trouble beauté que votre Brichelle rafistolée de la cave au grenier.
En toute hypothèse, on ne relevait pas avant Macronescu d’homophobie structurelle ni d’agressions ciblées contre ces personnes… Les litiges de voisinage ou les rivalités commerciales n’étaient pas liés à leurs mœurs… Aujourd’hui on qualifie d’homophobe tout contentieux avec eux, depuis que des Popaa zélés et bien intentionnés (?) sont venus mettre le souk dans nos îles.
La première gay pride en février 2023, financée avec le concours de fonds publics, a été un bide retentissant.
En fait, personne ne les a rejetés, encore moins stigmatisés. On les a simplement ignorés. C’est une attitude d’indifférence polie. Très océanienne. Mais qui ne convient pas à certains. Les militants LGBT les plus impliqués. Et les met en rage. Car ceux-là voudraient imposer partout et à tout le monde leur vision de la société. Et qu’on les admire.
La surprise, puis la colère et l’indignation qu’ils provoquent par des propos accusatoires, injustes et agressifs dans les médias locaux ont fini par énerver des Ma’ohi parmi les plus cool. Lesquels tiennent à présent des propos virulents que je ne puis rapporter, ce seraient des délits d’opinion.
Au lieu d’essayer de comprendre les indigènes, ces « progressistes » qui possèdent une vision colonialiste et archaïque de l’Outre-Mer, ont d’abord accusé la religion chrétienne (forcément homophobe !) d’être la cause de leurs déboires. Vision de Popaa ignares. Tout le monde sait ici que les chrétiens ont composé avec les anciens dieux, dans un syncrétisme de bon aloi, comme au Mexique et dans les Andes.
D’ailleurs, le polythéisme océanien hiérarchisé honorait un dieu suprême Ta’aroa, son délégué Oro (Joseph), son épouse Moana Nui (Marie), leur fils Hiro (Jésus) et une foultitude de divinités secondaires et de demi-dieux assez proches des saints (je simplifie pour les béotiens).
Les tikis (statuettes des dieux) dans les jardins, ceux portés en sautoir ou figurant sur les tatouages, les cultes rendus sur les maraés aux stèles ornées de pétroglyphes, la soumission au mana force surnaturelle qui révèle les qualités de l’âme, et les compromis avec les toupapaous (esprits des morts) témoignent de cette fusion. Il n’est pas rare que, le dimanche, après avoir chanté des cantiques, les bons chrétiens fassent un détour par le maraé.
Mais évidemment, on n’apprend pas ça dans les livres. Il faut aller vers les gens. Les écouter. Gagner leur confiance. Les laisser s’exprimer quand ils sont prêts à partager leur culture. Plutôt que de leur asséner les certitudes d’une doxa qui ne dispose pas ici des porte-voix des médias de désinformation pour soûler le public.
Les grands voyageurs, ethnologues et anthropologues de terrain expliquent que, depuis le XIXe siècle, la conversion au christianisme n’a pu se produire que dans la mesure où elle n’empêchait pas les individus de préserver leur mode de vie ancestral et leurs croyances, selon l’île, le village ou le groupe social auquel ils appartenaient. Raison suffisante pour expliquer le rejet à 99,99 % des récentes tentatives d’islamisation.
Après le bide de la gay pride, ils ont voulu nous imposer le 17 mai leur journée de lutte contre l’homophobie
Des Popaa qui viennent de débarquer, et vivent entre eux dans leur « communauté festive » se répandent sur les ondes locales pour chouiner que les invertis et les trans seraient martyrisés au Fenua. Rien de plus faux ! Mais il n’y a personne pour leur apporter la contradiction… Tous ceux qui auraient pu ont été bannis des studios pour avoir refusé de présenter une attestation de vaccination forcée.
Le plus extravagant est le discours d’un de leurs « délégués » (nommé par Macron ?) qui proteste contre une terrible injustice : les autorités locales ne leur donnent pas autant de sous qu’ils voudraient pour s’acheter des tenues de filles et des hormones. Quel scandale !
Certes, on trouvera comme partout des gens qui apprécient peu les invertis. Mais est-ce une obligation légale de les aimer ? D’autant que les réticences relèvent moins de leurs pratiques sexuelles, dont on se fiche bien, que de l’invasion des directeurs de conscience qui, depuis bientôt deux ans, martèlent des slogans culpabilisateurs… Et incitent même des enfants à dénoncer leurs parents s’ils ne se montrent pas gay friendly ! Ces prédicateurs odieux sont très mal acceptés par la population.
En toute hypothèse, en famille et entre amis, dans les farés ou sous les farés potés (nos salons de jardin) la critique et l’indignation vont bon train. Chez des gens qui ont toujours été très respectueux d’autrui, mais ne supportent plus d’être fustigés sans raison… En colère contre certains de ces touristes germanopratins auxquels on n’a rien demandé. Et dont les plus motivés interpellent maintenant, dans les centres commerciaux, des personnes qu’ils ne connaissent pas pour leur faire la leçon. Plus collants et racoleurs que des Témoins de Jéhovah !
Tout cela nourrit un contentieux qui a commencé il y a dix ans quand les autorités locales avaient refusé de valider le mariage homosexuel, lequel fut imposé en douceur par la France, avec ses CRS et ses gardes mobiles.
Que voulez-vous, pour nous les sauvages des îles, encore un peu cannibales sur les bords, une famille c’est une femme et un homme qui s’aiment et décident de mêler leurs vies pour faire des enfants et les élever ensemble. Mais qui peut encore proférer de telles énormités ?
Cela s’aggrave aujourd’hui avec le refus de certains maires et enseignants de laisser des personnes étrangères à l’Éducation nationale venir expliquer en classe aux gamins que les hétéros, donc leurs parents, biologiques ou adoptifs (fa’a’amu, une tradition locale où les enfants peuvent aussi choisir leur famille) seraient des anormaux, pour ne pas dire des monstres.
Puisque, selon leurs préjugés, il n’y aurait ni hommes ni femmes à 100 %. Nous serions tous des hybrides. Selon diverses proportions. Il faut dire que le port du pagne océanien, appelé paréou ou lavalava selon les archipels, peut prêter à confusion au même titre que les kilts écossais.
Car, sous nos climats chauds et humides, si on veut conserver longtemps son attirail viril en état de marche, on doit éviter de le laisser fermenter, mijoter, se ratatiner et moisir dans un calebard serré. Il faut le laisser libre de bouger à sa guise et de se rafraîchir au gré des courants d’air et des mouvements naturels du corps.
Enfin, maintenant, nouvelle cause de rejet de ces néo-colonialistes, leurs porte-parole voudraient qu’on se déguise avec des tenues arc-en-ciel comme si on était tous homos.
Et pourquoi ne pas imposer des accoutrements de lapins roses à tout le monde, tant qu’on y est ? Une idée aussi saugrenue devrait plaire à Macronescu et à sa bornée. Peut-être un peu moins aux footballeurs ?
Christian Navis
Ces gens à commencer par cette gauche porteuse des pires pensées malsaines prétendent nous rééduquer, s’infiltrent partout ou ils n’ont rien à y faire!
Résultat, ils sèment soit le bazar ou pire encore le désordre institutionnel!
Qu’ont ils à aller s’occuper de la Polynésie en imposant le mariage pour tous. Il n’y a rien de plus intéressants comme projets que de s’occuper de ce qui se passe dans le lit des gens! C’est une colonisation mondialiste!
Je pense que ce brassard rejoint la petite main de touche pas à mon pote! Au lieu de combattre un racisme qui n’existait pas ou si peu, c’est devenu une guerre entre tous! Le brassard aura le même effet!
Merci monsieur Navis, j’apprends des tas de choses grâce à vous sur la Polynésie et ses habitants…
Signé : un popa’a très ignorant !
La doxa actuelle sur le genre ne repose sur aucun consensus scientifique solide, juste des “études” sans conclusion définitive, rien qui puisse servir de socle à la guerre idéologique menée au nom du genre par les Woke fanatiques. C’est une imposture politique basée sur une imposture scientifique.
https://www.lepoint.fr/debats/theorie-du-genre-confessions-d-un-homme-dangereux-03-11-2019-2344979_2.php#11
Une imposture comme le prétendu réchauffement anthropique, la soi-disant pandémie et ses faux vaccins, la religion d’amour de tolérance et de paix, la neutralité de l’administration et de la justice, et la liberté et la démocratie en France où se multiplient les délits d’opinion et les trucages électoraux.
Les macronescu et leur bande résument toutes ces impostures en y ajoutant des questionnements sur leurs augustes personnes.
Dans Little Big Man, Arthur Penn, avec son personnage de Petit Cheval nous offre un parfait exemple de l’intégration naturelle à la tribu Cheyenne de certaines personnes particulières. Entre autres leçons que nous donnent les Amérindiens dans ce film.
Oui je m’en souviens. Mais la culture amérindienne comme la culture polynésienne INITIALES ont été modifiées par les européens. Elles sont définitivement perdues. Les 2 esprits chez les amérindiens d’aujourd’hui représentent ainsi un intermédiaire entre transgenre occidental et d’anciennes catégories sociales amérindiennes. Comme les rae rae ne sont pas un produit purement autochtone. L’islam a aussi modifié la culture en Inde. Les adeptes de l’hindutva fantasment sur une culture originelle également perdue. Il n’y a pas de colonisation sans transformation.
Merci pour ce formidable plaidoyer pour ces gens si naturels, si loin de nos sophistications absurdes et de nos perversions. Ne savons nous donc que détruire?
J’ai cru voir passer, en lisant vos lignes, “quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin”.
Que “le temps s’immobilise” encore longtemps sur ces îles!
Le nombre de transexuels est très important dans tout le domaine malayo-polynésien. C’est une réalité et cela n’a jamais posé aucun problème. Je peux en parler car j’ai une maison aux Philippines depuis trente ans. Et il y a des trans dans tyous les villages.
https://m.youtube.com/watch?v=btIkYYTFqDQ On nous bassine avec alors que mes tontons préférés savaient ce que c’est le “bizarre” ? Je respecte l’autre qui est différent mais est ce qui ou qu’elle me respecte ? Le doute m’habite ?
Très bon article, merci !
Chaque jour ou semaine, une info révoltante de ces dégénérés !
Super ! Un très bel article qui nous fait bien comprendre la tolérance que les polynésiens, bien avant tout ces politicards et décérébrés que sont devenus les LGBTQ+++, avaient sur le phénomène. Je vous invite à les jeter dans l’océan enduit de goudron et de plumes.
de préférence dans un coin connu pour être fréquenté par les requins-tigres ou les grands requins blancs….
il y a toujours eu des homos, mais autrefois ils se contentaient de vivre discrètement , aujourd’hui il faut étaler ses préférences au grand jour
Foutez les à la mer comme le fameux imam qui est venu vous emmerder……sinon un petit rdv dans la jungle !
Vos articles sont toujours un régal..
Personnellement, je ne suis allé là bas que pendant quelques semaines, le temps de faire péter les deux dernières bombes de chie&raque et je n’ai pas pu, malheureusement, apprécier la finesse de leur culture.
Mais ce que vous dites confirme ce qu’avait dit D. Trump à propos de notre pestilent : Micron transforme tout ce qu’il touche en kk.
Question à laquelle vous n’êtes bien sûr pas obligé de répondre : êtes-vous un natif ou venez-vous de la métropole ? Christian Navis ça ne fait pas vraiment polynésien. J’ai de la famille qui a vécu à Tahiti il y a plusieurs décennies et adorait aussi.
Si vous connaissez le Fenua, vous savez qu’on y trouve une infinie variété de patronymes et de phénotypes.
Notre nouveau président Brotherson est un demi, fils de Danois.
Pour ma part, j’avais une grand mère qui s’appelait Hinaréva, née au bagne politique de l’île des pins, où ses parents avaient été déportés après la révolte des Raromataï.
J’ai compris sur le tard que je devais retrouver la terre de mes ancêtres puisque j’étais devenu étranger en Francarabia.
Merci. Je comprends mieux. Ma famille vivait à Papeete. Mon oncle était un militaire détaché de la métropole.
Nous partageons le fait d’être issu de colons et de colonisés. Quand vous dites être polynésien, on dirait que vous reniez vos ascendances comme votre éducation européennes. Mon cousin avait fait de même quand il était plus jeune en revendiquant sa germanité du côté de de sa mère, par détestation de son père. C’est sûr que c’est plus commode de développer un sentiment d’appartenance simple quand on a une identité complexe. Mais vous devez savoir d’expérience que les autres peuvent remettre en question tout ça quand ils vous renvoient une autre image. Par ailleurs, vous êtes dans le paradoxe car vos propos au final (je ne parle pas spécifiquement de cet article) empruntent au discours du « colon » que vous critiquez. Vous faites des fixettes sur la race, l’homosexualité notamment.
Un leader indépendantiste, pétri de culture française, citait ex abrupto les grands écrivains et philosophes Popaa. Comme un administrateur s’en étonnait, il lui répondit : “Quand on aime le poisson, on n’est pas obligé d’avaler les arêtes.”
Complément : mon cousin reniait ses origines asiatiques en affirmant sa germanité. Les arêtes, tous les peuples colonisés (pas spécialement par des européens) les ont avalées. Il ne faut pas se leurrer. Mais je retiendrai cette expression métaphorique très parlante. 🙂
Le rôle des “mahous” hommes grimés et élevés en filles, dès lors dénués de droits civiques, était par nécessité économique: assurer la descendance si d’aventure une guerre tribale malheureuse venait à exterminer les mâles (les combattants). La Polynésie n’a de leçon à recevoir de personne en matière de tolérance vis à vis des homos (les “rérés”).
En effet, les mahus avaient un statut spécial qui n’était ni discriminatoire ni désavantageux pour eux.
À Hawaï, le roi Kamehameha entretenait des mahus parce qu’il les considérait comme des “porte-bonheur”, tandis qu’à Tahiti chaque village avait son mahu parce qu’on pensait que c’était un moyen de s’attirer la bienveillance des dieux.