Ainsi donc la poupine Suédoise au sourcil ombrageux, au regard courroucé, a fait son one woman show à Davos et sonne le tocsin. Après l’Assemblée nationale à Paris, l’Onu à New York, les manifs pour le sauvetage de la planète, les marches pour le climat, les courses contre la faim, la réduction des déchets, les sit-in, les pétitions, les boycottages…, la voilà enfin dans le camp des saints du capitalisme mondialisé qui réunit chefs d’États, PDG de multinationales, banquiers d’affaires, milliardaires de toutes obédiences, plus quelques personnalités censées apporter la touche morale et culturelle. Précisons que pour les rares invités, le droit d’entrée se compte en milliers de dollars.
Greta y a joué son rôle de passionaria inoxydable, de lanceuse d’alerte, cette adolescente cornaquée et financièrement soutenue, connaissant bien sa partition. Sinon, comment porter la bonne nouvelle au quatre coins de la planète, fût-ce en voilier écologique ? Mais confier la lutte pour le climat et contre la pollution à une adolescente révoltée est payant, surtout que celle-ci n’hésite pas à apostropher les grands de ce monde alors que les jeunes de son âge pensent plutôt à la fête.
La cause écolo se voit ainsi boostée tant au plan national qu’international, avec des retombées politiques considérables. En France EELV progresse, comme si Greta, en alliant engagement et jeunesse, rendait l’écologie plus humaine, innocente en quelque sorte. L’infantilisait. Une sorte de fourre-tout où s’engouffrent les électeurs en mal de bonne conscience, et qui, désorientés, ne savent plus pour qui voter.
Surfant sur la vague, EELV reproche aux hommes politiques leur lâcheté, leur égoïsme face à la situation car les problèmes sont bien réels, et à continuer ainsi à polluer et à piller, le monde court à sa perte. Mais Jadot, Le Grand Timonier d’EELV, a-t-il l’envergure pour redresser la barre et diriger le navire dans le bon sens si, d’aventure, il devenait à Paris maître du jeu ? Car on a l’impression que les écolos sont plus doués pour les luttes intestines et les combats chimériques que pour la gouvernance ; quelle stratégie face aux groupes mondialisés, aux requins de la finance, aux lobbys du trafic maritime et aérien, aux maîtres pollueurs ? Il est sans doute plus facile de s’attaquer aux cotons-tiges en plastique que de réduire le pillage organisé.
La mode aujourd’hui est au bio, à l’écoresponsable, à l’empreinte carbone, au développement durable, à l’écoparticipation, à la gastronomie équitable… Du coup, voilà nos politiques convertis à la sainte écologie. Le greenwashing recouvre tout et, des Républicains aux macronistes, des socialistes au Rassemblement national, de Villani aux centristes mous…, c’est à qui prônera le plus fort la défense de l’environnement et rivalisera de promesses. Face à la montée en puissance d’EELV qui sonne le glas des marcheurs parisiens, la jeune secrétaire d’État à la Transition écologique dénonce le “populisme vert”. Macron, lui, avait exorcisé la lèpre populiste. Dans la famille, on aime l’anathème. Et tandis que la socialiste Hidalgo, versus Jeannie Longo, multiplie les trottinettes et les bicyclettes, Griveaux, l’ex-mousquetaire socialiste macronisé, propose de déplacer la gare de l’Est à La Villette afin de créer un parc sur le site ferroviaire ainsi libéré, sans chiffrer bien sûr l’opération. L’intérêt du chemin de fer n’est-il pas d’arriver au centre de la capitale, non à sa périphérie ?
Entretemps, notre petite écolo, persuadée que Davos – rendez-vous des pollueurs et des exploiteurs –, entendrait ses pieuses injonctions pour un monde pacifié et humanisé, découvre que ces gens-là s’en foutent royalement, même s’ils feignent de partager son inquiétude. À Davos se discutent les stratégies de conquête du monde, se négocient des enjeux économiques colossaux, les marchés de demain. S’y presse le nec plus ultra de la grande finance internationale (selon certaines estimations, les dix personnes les plus riches du monde auraient un pouvoir d’achat équivalent à celui de la moitié de l’humanité !). À Davos, les puissants de la terre échafaudent de nouvelles stratégies pour accroître leurs bénéfices. Alors, la défense de l’environnement, le commerce équitable, l’écoparticipation, la gastronomie durable ?… Sauf si l’affaire s’avère rentable, permettant de récupérer de nouvelles clientèles, de nouveaux marchés, d’investir dans le bio, le végan, les produits équitables, les énergies renouvelables, les voitures propres, le recyclage des déchets…, autant de secteurs en plein développement et porteurs d’avenir et de profits. Il n’y a que les naïfs pour croire que le loup va devenir berger et protéger son troupeau.
Max Chaleil
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Cette jeune enfant à un regard intelligent, ce qui fait défaut à ségolène royal… Pourtant, on écoute plus cette conne de ségolène que cette enfant lucide !
Un regard intelligent???, je dirai : un regard de folle possédée du diable.
Elle se prend pour Gréta Garbo ! Sans Carbone…
Que le Monde devient Kon !
excellent …là ou y a des cons y a de la ressource..et si l’écologie est source de profit ,alors ça va propagander ! et les brebis vont encore se faire tondre !
Sur un des réacteurs du jet privé attitré à la mairie de Paris, figurerai un tag: ” Fuck Greta “.
Certains y auraient reconnu l’écriture d’Anne Hidalgo.
Le projet du candidat Griveaux à la mairie de Paris de transférer la gare de l’Est quelque part au nord de Paris ou en banlieue et récupérer les 30 hectares pour créer une forêt dans Paris, est dénoncé par tous les élus du Grand-Est. Ca sent l’électoralisme à vue de nez pour tenter de détourner, en sa faveur, quelques voix écolos. Les Parisiens, les banlieusards ne sont pas dupes.