Face à Trump ou Marine, les journaleux multiplient les coups tordus

 journalisme-france1

Le correspondant du Monde à Washington est en pâmoison devant trois journalistes qui ont mis en difficultés Donald Trump.

Le premier s’appelle Charlie Sykes. Animateur de radio conservateur du Wisconsin, il a oublié de dire à Donald Trump qu’il était un de ses détracteurs républicains les plus déterminés. Il aurait, selon le journaliste, malmené Donald Trump sur sa menace de taxation des importations chinoises. Un «bluff». Sauf que Sykes est un des défenseurs du libéralisme sans vergogne que Trump veut combattre en réintégrant dans son pays les emplois que les amis de Charlie Sykes ont envoyé en Chine.

Le deuxième personnage qui aurait mis en danger l’avenir de Donald Trump est la journaliste Michelle Fields.

michelle-fields

Le 8 mars, en sortant d’une conférence de presse où elle avait été particulièrement agressive envers Donald Trump, alors qu’elle insistait quand celui-ci sortait de la salle à Jupiter en Floride, elle dit qu’elle a été «secouée et tirée fermement par le bras vers l’arrière» par un homme identifié comme Corey Lewandowski, directeur de campagne de Trump. Elle a aussitôt déposé plainte

Le 29 Mars, 2016, Lewandowski a été accusé de coups et blessures pour «avoir touché intentionnellement le corps de Michelle Fields». Il a été arrêté, puis relâché avec une inculpation qui le mènera devant le tribunal le 4 mai prochain.

Le troisième objet de l’admiration du journalisme du Monde se nomme Chris Matthews, pilier de la chaîne libérale MSNBC. L’homme «est parvenu à pousser à la faute M. Trump sur une question sensible, l’avortement».

Il faut préciser que Chris Matthews est proche de Ted Cruz qu’il trouve extrêmement «brillant».

La méthode pour amener Trump à la faute est intéressante.

Chris Matthews pose une question purement théorique à son interlocuteur: si l’avortement devenait illégal, faudrait-il punir les femmes y ayant eu recours?

Trump répond qu’il est pour « une forme de punition ». Ce qui paraît évident si la loi déclare l’avortement illégal.

Mais ceci est aussitôt transformé en «Trump veut punir les femmes qui se vont avorter, il est contre l’interruption volontaire de grossesse».

Et les journalistes se sont empressés de reprendre cette information tronquée en louant la perfidie de leur confrère.

Les journalistes s’admirent de leurs tentatives pour déstabiliser Donald Trump. Ils transforment leurs manipulations en pugnacité. Parmi les équipes les plus hargneuses celle de Fox News, chaîne de télévision théoriquement proche du parti… républicain. Ou comment se faire tirer dans le dos par son propre parti.

En France, nous venons de vivre une affaire qui met également en relief l’extrême honnêteté des journalistes de l’Hexagone.

Marine Le Pen est allée au Québec et, là-bas, a été interviewée par Anne-Marie Dussault sur Radio Canada.

Marine-Le-Pen-sur-Radio-Canada_inside_full_content_pm_v8

Le Petit Journal de Canal+ par la voix de Yann Barthès a rendu compte de cet entretien de 32 minutes en 2 minutes.

https://youtu.be/o9e_8G7K2Zc

https://youtu.be/o9e_8G7K2Zc

Moment de télévision à charge anti-Marine Le Pen dans lesquels les désinformateurs de Canal+ sont des professionnels.

Dans les heures qui ont suivi, les journalistes de la presse nationale et régionale ont repris le reportage bidonné du Petit Journal sans se poser de questions.

Dans Les Inrocks:

«Comme l’a signalé le Petit Journal de Canal+ hier jeudi 24 mars, la journaliste Anne-Marie Dussault qui a mené l’interview de 32 minutes de Marine Le Pen ne l’a pas épargnée.

Dans Le Figaro :

«La présidente du Front national s’est retrouvée en grande difficulté sur le plateau de la chaîne de télévision publique québécoise, face à une journaliste tenace.

(…) Révélée par le Petit Journal, la séquence de son interview montre la chef de file frontiste complètement désemparée face à la journaliste canadienne Anne-Marie Dussault, bien décidée à la pousser dans ses retranchements

Dans L’Obs:

«Le Canada n’est décidément pas fan de Marine Le Pen: “Le Petit Journal” a dévoilé une interview de la présidente du Front national effectuée sur Radio-Canada et le moins que l’on puisse dire… c’est qu’elle n’a pas été très bien accueillie. (…)

Si cette vidéo est notre vidéo du soir, c’est qu’on a beaucoup aimé le style d’Anne-Marie Dussault, que nous ne connaissions pas jusqu’à présent. Et puis le visage de Marine Le Pen nous a énormément fait rire. »

Dans La Dépêche:

«C’est le Petit Journal qui a déniché cette interview de Marine le Pen sur Radio Canada. (…)

Lors de son passage sur la chaîne publique de télévision, Radio Canada, la journaliste Anne-Marie Dussault n’a rien laissé passer à la présidente frontiste: «Vous êtes venue donner des leçons aux Canadiens. On n’a pas besoin de vos leçons madame Le Pen». Une entrée en matière abrupte de la journaliste qui était partie pour mener une interview musclée

Nos journalistes si déontologiquement parfaits, d’une honnêteté au-dessus de tout soupçon, ont donc pour agence de presse, Le Petit Journal.

Aucun n’a procédé à la moindre vérification alors que l’original de l’interview était accessible en quelques clics :

https://youtu.be/2Ocpd6856_U

L’écoute de l’émission de Radio Canada donne une impression bien différente que celle de Torquemada Barthès.

Anne-Marie Dussault y est d’une indigence intellectuelle pathétique. Elle est ridicule, apparaît comme une folle égarée dans une émission après s’être évadée d’un hôpital psychiatrique.

Elle en a d’ailleurs eu conscience puisqu’elle a tenté d’empêcher la diffusion de l’émission.

Les Québécois n’ont pas eu la même perception de «l’entrevue» entre Marine Le Pen et Anne-Marie Dussault. Je vous invite à écouter ce qui suit :

http://www.fm93.com/lecteur/audio/eric-revient-sur-l-entrevue-d-anne-marie-dussault-312863.mp3

Dans Le Journal de Montréal, Sophie Durocher note:

«Comme c’est bizarre.

Alors que l’entrevue Anne-Marie Dussault vs Marine Le Pen a été amplement critiquée au Québec, de l’autre côté de l’Atlantique, en France, c’est Le Pen qui passe pour avoir été mise K.O.

Que s’est-il passé?

Il s’est passé qu’en France l’émission satirique Le Petit Journal a proposé un micromontage de l’entrevue de 30 minutes en ne gardant que les portions qui l’arrangeaient.

Ils ont charcuté et tronqué une entrevue jusqu’à la dénaturer

Joanne Marcotte, militante politique québécoise commente l’affaire sur son blog:

«Marine Le Pen répond aux questions. Avec assurance. Avec conviction. Avec grande aisance. Ce que je retiens de son message est qu’il serait sage de ne pas répéter les erreurs commises par la France lorsqu’il s’agit de protéger nos frontières et d’accueillir des immigrants. Je retiens également qu’il n’y a aucune confusion dans l’esprit de Le Pen lorsqu’il s’agit de définir les termes. Belle leçon ici sur le danger d’une trop grande naïveté, sur ce qu’est et ce que n’est pas le racisme. Belle leçon également sur le besoin de nommer le problème et le défi que le monde occidental doit relever : le fondamentalisme islamiste.

Bien franchement, c’était absolument rafraîchissant et je vous conseille fortement d’écouter cette entrevue.»

Ivan Rioufol qui sait de quoi il parle, dans son dernier ouvrage La guerre civile qui vient, traite les journalistes de «désinformateurs diplômés, prêcheurs de bons sentiments unilatéraux. Le journalisme, nous dit-il, participe à la déformation des faits et des mots».

Mais ils pensent que nous sommes dupes de leur forfaiture. Et s’étonnent de la diminution de leur audience. Pauvres crétins arrogants!

Marcus Graven