Fermeté et humanité : avec Collomb, la France est sauvée !

Nouveau chevalier blanc, Collomb a, courageusement, envoyé 500 gendarmes pour déloger 15 occupants de la ZAD de Bure, peut-être pour faire oublier la pantalonnade de Notre-Dame-des-Landes où, devant une Zad beaucoup plus organisée, le pouvoir s’était couché. Mais l’homme au manteau rase-muraille, à l’air de chien battu, qui cache, dit-on, une résolution sans faille, nous a amusés avec ses déclarations saluant la grande victoire de Bure. En bon matamore macaroniste, il a déclaré « Ne plus vouloir en France des lieux qui soient des lieux de non-droit. » Il faut croire que pareil engagement ne vaut pas pour certains quartiers de la banlieue parisienne comme de Marseille, Evreux, Nice, Toulon, Vaulx-en-Velin, Perpignan, Avignon Mantes-la-Jolie, Sartrouville, Bronx, Grenoble…

Dans ces quartiers “chauds”, ces zones de non-droit dont ne parle pas Collomb, les imams prêchent la suprématie de l’islam, le refus de la laïcité, l’antisémitisme, la soumission de la femme, la guerre sainte, ce qui a conduit au recrutement de nombreux djihadistes, mais aussi à des actes de vandalisme vis à vis des synagogues et des églises, à des incendies, à des attaques de fidèles et de religieux. La plupart du temps, les violences et les exactions, mais aussi les émeutes éclatent à la suite de rumeurs souvent infondées ou fabriquées dans le but manifeste d’affronter la police lorsqu’elle ose pénétrer dans ces quartiers que l’on croyait relever de l’ordre républicain. Mais les affrontements et les émeutes peuvent éclater sous n’importe quel prétexte puisqu’il s’agit de faire comprendre au pouvoir qu’on est ici chez soi, dans un territoire musulman et d’affirmer sa détermination. Juifs et chrétiens subissent des pressions et des violences quotidiennes, afin de les pousser à partir, ce qui accentue encore le côté communautariste et conforte les éléments radicaux.

On a pu voir la manipulation dans l’affaire du grand gaillard rebaptisé « jeune Théo », soi-disant violé par la police, alors que les récentes expertises judiciaires ont conclu à l’absence de viol. Manipulation à laquelle les médias ont souscrit aveuglément, cautionnant les violences qui auraient été une juste réponse à la « barbarie policière ». Pourtant le cursus de la famille spécialiste en montage de sociétés bidons et autres pompes à finances, aurait pu faire naître quelques interrogations. Jusqu’au pusillanime Hollande qui est allé réconforter la pauvre victime sur son lit d’hôpital ! À quelles courbettes ne se livrerait donc pas le pouvoir pour maintenir la “paix sociale”, une “paix sociale” qui a plutôt l’allure d’une reddition.

Le gouvernement Macron a présenté un projet de loi sur l’immigration qui se veut audacieux. Pourtant, avant même d’en connaître le véritable contenu, les godillots en marche craignaient qu’il ne comporte des mesures liberticides. Ainsi est-ce à un député macroniste, l’obscur Aurélien Taché, transfuge du PS, qu’on a chargé de plancher sur le problème de l’intégration (le mot assimilation est passé à la trappe), problème qui, rappelons-le, a déjà fait l’objet d’innombrables rapports tous aussi vides les uns que les autres, et tous passés à la trappe. Après six mois d’enquête, le tâcheron accouche d’une souris bien-pensante : ainsi ce très politiquement correct précise que les « étrangers, les gens qui arrivent en France viennent pour apprendre et pour travailler ». Plus question de clandestins, de migrants, de sans-papiers, mais Aurélien Taché enfonce le clou : « Les personnes qui viennent sur notre territoire ne sont pas venues pour demander l’assistance, elles sont venues pour avoir la liberté de construire leur vie. » Ainsi la déferlante migratoire est désignée par un vocabulaire correct : gens, étrangers, personnes, des travailleurs saisonniers en quelque sorte.

Du travail, pourquoi pas ? Mais avec plusieurs millions de chômeurs qui recherchent un emploi sans en trouver, ce sera difficile, d’autant que la plupart des « étrangers » ne parlent pas français. Faisant écho à M. Collomb précisant « qu’il faut accueillir bien », A. Taché renchérit : « Il faut se donner les moyens de faire de l’immigration une chance. » Comment ? D’autant que le pays est exsangue, plombé par une dette abyssale et un déficit inquiétant, que d’ores et déjà, le flux migratoire – qui ne ralentit pas – est extrêmement coûteux, et enfin qu’il y a neuf millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté, sans doute des minables incapables de monter leur start-up.

Précaution oblige, « il faut qu’on puisse débattre », ajoute-t-il, maître mot qui ne résout rien et permet de gagner du temps. Débattre, voilà des décennies qu’on pratique ce sport en chambre, sans avoir réussi à freiner ou à stopper l’immigration sauvage que d’ailleurs nombre d’associations et d’individus (de la gauche aux chrétiens sociaux composant le vaste marais de la bien-pensance), veulent généraliser, accélérer, augmenter. Mais comment vont-ils financer ces nouvelles dépenses et accueillir ces innombrables arrivants ? Ils n’en disent mot. De toute manière, cela est secondaire ; compte seul le sursaut moral qui leur donne bonne conscience et nous arrache, disent-ils, à notre égoïsme.

Heureusement notre fringant ministre a une géniale solution résumée dans une lumineuse devise : « Fermeté et humanité », typique du centre mou toujours obsédé par l’équilibre et soucieux de contenter tout le monde, ce qui, à l’arrivée, ne satisfait personne. Manque de pot, la devise a déjà beaucoup servi, exactement dans le même contexte et dans les mêmes termes, la même gravité dans la voix, le même visage en deuil : par Hollande, Sarkozy, Jean-Louis Debré, homme-lige de Chirac, mais aussi, dans un registre similaire, par leurs prédécesseurs : Mitterrand et Giscard. Quarante années de lâcheté et d’hypocrisie… Messieurs les politiques, pour nous enfumer, essayez tout de même d’être plus convaincants, plus courageux, si tant est que vous en ayez l’étoffe.

Max Chaleil