Finalement, les Africains étaient bien plus heureux sous le colonialisme

Pauvre Afrique. A peine le Mali est-il sauvé du naufrage que c’est au tour de la Centrafrique de sombrer dans le chaos, la violence et les pillages. C’est le retour au 19è siècle. Ce pays, comme bien d’autres en Afrique, est livré à la corruption et aux rivalités ethniques, accompagnées d’une insécurité affolante qui décourage tout investisseur et empêche tout développement. La chute du président Bozizé, chassé par des rebelles qui ont mis Djotodia au pouvoir, n’a rien arrangé. Ces derniers se comportent en chefs de guerre, mettant le pays en coupe réglée, au mépris d’un président qui n’a ni pouvoir ni autorité. Bangui est à l’abandon. Plus aucun service d’Etat ne fonctionne, l’insécurité est partout et la France, très isolée d’ailleurs, maintient 450 soldats sur place pour protéger l’essentiel.

La chienlit est telle que François Hollande évoque à juste titre une somalisation du pays. Au vu d’un tel délabrement après cinquante années d’indépendance, on est en droit de se demander si l’Afrique était suffisamment mûre en 1960 pour prendre son destin en mains. Nos bonnes âmes ont beau nier tout aspect positif de la colonisation, le bilan de cinquante années d’indépendance est suffisamment éloquent pour prouver le contraire. De l’héritage colonial, qui avait permis à ces pays de combler des siècles de retard économique et social, il ne reste rien. Non seulement une bonne centaine de coups d’Etats et de conflits armés ont bouleversé le continent depuis un demi siècle, mais la majorité de l’aide internationale a été détournée au profit d’une poignée de prédateurs qui n’ont aucun sens de l’Etat. Contrairement au discours bien pensant, ce ne sont pas les multinationales qui pillent l’Afrique, mais les dirigeants en place.

L’Afrique subsaharienne de 2013, avec ses 900 millions d’habitants et ses immenses richesses minières, c’est 2% du commerce mondial et un PIB égal à la moitié de celui de la France ! Rappelons qu’en 1960 l’Afrique francophone et anglophone avait un niveau de vie supérieur à celui de toute l’Asie hors Japon. Aujourd’hui l’Asie a un niveau de vie trente fois supérieur à celui des Africains. Tout est dit.

Jacques Guillemain

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