Je regardais ce vendredi soir, 26-08 , à 22 h 25 , un reportage d’ARTE sur la consultation médicale d’un médecin à l’hôpital Avicenne de Seine-Saint-Denis.
Pris sur le vif, l’engagement d’un médecin plein d’humanité qui tentait d’adoucir la détresse infinie qui se lisait dans les yeux de ces patients.
De manière inlassable, avec tact et d’une voix douce, il consolait, rassurait et cherchait à faire renaître l’espoir chez ces destins brisés.
Il faisait ce qu’il pouvait dans l’espace de sa visite pour écouter, conseiller, soulager les souffrances de ses patients et leur donner les médicaments qui soigneront sinon l’âme au moins le corps.
Il arrivait à jongler comme il pouvait dans un idiome approximatif avec la diversité des langues des demandeurs d’asile, passant du français à l’anglais et à l’espagnol basique.
Devant lui, le monde entier et toutes les souffrances de la planète. Ce que j’ai trouvé étonnant, c’est la formidable et extraordinaire attente qu’ils ont de nous à travers leurs dires et aussi leur illusion sur les capacités de notre société.
L’un qui ne parlait qu’Urdu (Inde), analphabète et sans diplôme, pensait trouver facilement du travail et l’autre Guinéen, qui venait d’acquérir l’asile politique et le RSA, voulait dans la foulée faire venir sa famille. Ils semblaient tout attendre, logement, santé, argent, travail, bonheur, liberté, comme si notre société pouvait donner à tous ce qu’ils demandaient, sans compter. Comme si ce pays était en capacité de sauver éternellement tous les déshérités de la terre.
Ils semblaient croire que l’Occident était un organisme, une entité qui pouvait d’un coup de baguette magique apporter le bonheur général au genre humain. Il suffirait donc de partir, de changer de pays pour accéder au paradis? Et saviez vous, vous qui me lisez que vous habitez au paradis?
Personnellement, je n’en ai pas vraiment l’impression. Je me demande quelle doit être la dimension de l’enfer dans ces pays pour qu’ils les fuient avec tant d’empressement.
Ce qui était frappant dans ce reportage c’est la récurrence immense des problèmes psychologiques. Ce médecin distribuait à tous quasi systématiquement des calmants, analgésiques et autres anxiolytiques à ces gens qui pour la plupart errent seuls et démunis dans la rue, dans un pays et une langue qu’ils ne parlent pas.
En effet, on ne parle jamais des innombrables drames psychologiques, suscités par le déracinement et la coupure avec les liens humains d’origine. Comme si, seule comptait la recherche du bonheur matériel et que les hommes n’étaient que des coquilles vides transportables sans dommage, indifféremment d’un monde à l’autre.
Ces requérants semblaient tout attendre de nous, mais, alors, comment comprendre que parmi ceux que la France a logés, nourris, éduqués, auxquels elle a trouvé un travail, un certain nombre la repousse. Comment accepter que peut-être dans quelques temps, les enfants de ceux qui auront été tirés hors de la misère et de leur détresse psychologiques, caillasseront nos flics et nos pompiers ?
Quel sort est réservé à nos propres SDF et à nos personnes en difficultés ?
Comment admettre que nombre d’entre eux rejettent notre manière de vivre et veulent imposer les coutumes et surtout la religion de pays qu’ils ont fuis.
Comment comprendre les violences, émeutes, brûlages d’écoles, de bâtiments publics, le racisme et les violences tournés contre ceux qui leur assurent vaille que vaille un mieux-être ?
Comment comprendre cet Amour-Haine ?
Et pour nous, comment accepter, au nom de notre humanité, à terme, la menace de notre grand remplacement ?
Luis Bravo