France, usurpation d’identité

La beauté se rapporte à la bonté.

Car « Dieu est le bien. Mais il est aussi la beauté » déclare le philosophe Gustave Thibon. En effet, « les transcendantaux se rejoignent par en haut : une très haute vertu rayonne toujours de beauté, une parfaite œuvre d’art élève non seulement les esprits, mais les âmes. » ajoute-t-il.

Néanmoins, on observe un décalage majuscule entre l’essence des belles choses et la décadence de leurs usagers. Le mal cohabite alors avec le beau.

Les lieux magnifiques d’exercices du pouvoir, ambassadeurs de pierre de notre civilisation sont moralement corrompus : au Parlement, à l’Élysée, dans les ministères et les hôtels de ville, les décisions sociopathes antipeuple, les lois liberticides ne se comptent plus.

C’est sans compter sur les églises, maison du Seigneur et lieu de déploiement de la beauté de l’art sacré. Elles sont souillées, recyclées en salle de concert, en piste de défilé de mauvais goût, avec le concours d’une partie du clergé.

Au demeurant, notre langue magnifique est sapée par ses locuteurs. Ils la disloquent avec le verlan, et la sabordent avec l’arabe ou l’anglais.

Notre langue légère et distinguée est hachée et alourdie par l’écriture inclusive.

Tant de mots chrétiens sont sécularisés, vidés de leur substance.

Tout ceci a pour conséquence un appauvrissement, non seulement de la pensée de ses locuteurs déviants, mais encore de la langue lorsque ces usages deviennent normalisés par les relations sociales ou les institutions.

Pourtant, cette langue véhicule notre culture millénaire grandiose, comme le déclarait si bien le cardinal VILLENEUVE, lors d’un discours en 1938. Écoutons-le : « La langue française est un dépôt cristallisé de quinze siècles de culture générale intense, de cinq siècles de littérature classique. Elle est un style de langage clair, simple, harmonieux, nuancé, travaillé, ajusté, élégant. Elle est d’une poésie radieuse et solide. Elle est, Messieurs, que l’on me pardonne, je le dis, du reste sans le moindre esprit usurpateur, elle est Sa Majesté la Langue Française […] ».

En définitive, beaucoup ne sont pas dignes de nos chefs-d’œuvre artistiques et de cette langue majuscule. Personne n’en est vraiment digne.

À tout le moins la cohérence serait de mise.

C’est une chose de visiter un lieu, une autre d’y siéger.

Alors tel lieu notable, tel dirigeant ou représentant et tel représentant, tel lieu.

Et, telle langue, tel locuteur ou tel locuteur telle langue.

Nos représentants médiocres et cyniques, qui prennent des décisions injustes et mauvaises aux antipodes des valeurs chrétiennes, sont non seulement entourés d’art antique païen mais aussi d’art sacré, réalisé par des catholiques. Par souci de cohérence et de justice, ils devraient être mis sous cloche dans de petits sites composés de verre et d’acier à l’image de leur esprit froid et étriqué.

Quant aux locuteurs médiocres ou les fossoyeurs de notre langue, qu’ils cessent de phagocyter et de galvauder notre langue.

Que leurs mauvaises pratiques ou leur œuvre de destruction reste circonscrite à leur cercle.

Notre langue est vivante certes, mais que cela ne soit pas un prétexte pour la tuer.

Gabriel Decroix

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5 Commentaires

    • Oui tellement, langue, élégance et savoir-vivre sont liés ! Hugo Jacomet, un ambassadeur de l’élégance à la française en parle très bien.

  1. Selon Léopold Sédar Senghor, fondateur de la Francophonie faute d’avoir pu empêcher l’abandon de l’Afrique par de Gaulle, c’est la logique et la grammaire du français qui ont permis le développement de la pensée rationnelle à laquelle on doit les progrès de la science, chercheurs français en proue, ces quelques derniers siècles.

  2. C’est bien simple, j’ai un haut le cœur chaque fois que j’entends céamoi au lieu de c’est-a moi, céméparents au lieu de ce sont mes parents…. Et tout le reste ……

    Je ne vais plus voir aucun film francais……

    Merci d’avoir défendu NOTRE langue !

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