La députée sortante Sylvie Andrieux (dans les quartiers nord de Marseille) est impliquée dans une affaire de détournements de subventions du conseil régional de PACA : quelques 700.000 euros d’argent public auraient ainsi été versés à des associations fictives entre 2005 et 2009, pour « acheter » des suffrages, recruter des colleurs d’affiches, etc. Les bénéficiaires auraient utilisé ces dons à des fins personnelles (achats divers) ou pour financer des organisations islamistes voire maffieuses et délictueuses. La presse locale évoque même des achats d’armes…
Le 7 avril 2010, le bureau de l’Assemblée nationale lève l’immunité parlementaire de Sylvie Andrieux, qui est mise en examen le 8 juillet 2010 pour « complicité de tentative d’escroquerie et de détournement de fonds publics ».
Le 10 février 2012, le procureur de la République Jacques Dallest considère que Sylvie Andrieux est intervenue « très concrètement » pour attribuer des subventions à des associations inexistantes et qu’elle est au centre d’un « clientélisme politique » destiné à une « fidélisation de l’électorat et d’intérêts politiques ».
Cela n’empêchera nullement le Parti socialiste de l’investir dans son fief des quartiers nord pour les législatives de 2012 ! Comme exemple de moralité, on fait mieux…
Mais voilà que le 29 mai 2012, Sylvie Andrieux est renvoyée devant le tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », ce qui est la suite de sa mise en examen.
Le Parti socialiste lui retire alors son investiture le 31 mai 2012… soit deux semaines après la date de délai légal de dépôts des candidatures ! Ce qui empêche le PS de présenter un autre candidat. Quel hasard…
Sylvie Andrieux maintient tout de même sa candidature, et continue à faire coller des affiches et distribuer des tracts avec le logo du PS (sans que celui-ci ne porte plainte !) et un prétendu soutien de et à François Hollande.
Cela rend furieux le Front de gauche, qui aurait aimé que le Parti socialiste appelât à appeler pour sa propre candidate, ce qu’il s’est bien gardé de faire.
Résultats du premier tour :
– Stéphane Ravier, Front National : 29.87%
– Sylvie Andrieux : 29,80% (27 voix d’écart !)
Aucun autre candidat ne peut se maintenir. Même l’UMP qui fait 20%, à cause d’une participation catastrophique de 53%.
Et que croyez-vous que fait alors le Parti socialiste ? Il appelle tout simplement à voter « contre le candidat du Front National », donc logiquement pour Sylvie Andrieux qu’il avait pourtant « désinvestie » dix jours plus tôt !
Quelle mascarade ! Quelle tartufferie ! Quelle leçon de faux-culs nous donne là le Parti socialiste, qui a tout fait pour jouer sur les deux tableaux : avoir une candidate éligible tout en faisant semblant de la désavouer.
Roger Heurtebise