Gaza ou la tempête dans un verre d’eau

Depuis le lancement du fameux missile sur le centre d’Israël de la semaine dernière démolissant un bâtiment entier, blessant ses sept occupants, tuant quatre chiens, et les menaces de Netanyahu contre le Hamas, beaucoup d’encre a coulé.

Entre-temps, un déploiement militaire monstre a pris place à la frontière séparant Israël de la bande Gaza, d’où selon les spéculations et surtout les prémonitions, une manifestation d’un million de Gazaouis était prévue.

Nos stratégistes israéliens sont soit des ignorants, soit des zélés, en tous les cas, leurs anticipations et appréhensions étaient mal calculées. J’ignore sur quelle base elles étaient fondées mais à mon avis, elles étaient et demeurent erronées.

Nonobstant les prédictions atmosphériques défavorables, ils devaient prendre en considération la situation économique du Hamas qui a perdu en ces récents mois la majorité de ses moyens financiers, à commencer par la perte quasi-totale de ses tunnels de contrebande qui l’aidaient à demeurer en tête de son fief terroriste. En outre, tant les européens que les USA ont cessé de financer la Bande de Gaza et l’OLP, hormis l’Iran qui perpétue son soutien financier et militaire. À cela, il faut ajouter que le Hamas perd pied et a beaucoup de mal à persuader les Gazaouis de la justesse et nécessité de poursuivre un conflit qui n’a, jusque-là, causé que leur malheur.

Dans la bande de Gaza, les voix se soulèvent suivies de manifestations rapidement matées par le feu et l’incarcération par les agents du Hamas. Ces voix réclament leur liberté, leur pain et une solution raisonnable entre les Israéliens et les Arabo-Palestiniens. Certains d’entre eux ont ouvertement déclaré que la « prétendue occupation » est bien meilleure au joug du Hamas.

Que le Hamas soit en mesure de faire sortir un million d’Arabo-Palestiniens de leurs demeures pour faire le va et vient sur la « Promenade des Anglais » à la frontière séparant Israël de la bande de Gaza, nantis de leurs bébés, de leurs enfants, de  leurs femmes couvertes de la tête aux pieds de leurs djellabas noires, pour défier les soldats israéliens, et jouir de l’aubaine de se faire blesser ou mourir pour devenir un martyr et toucher surtout quelques milliers de dollars, ce palliwood ne fonctionne plus. Le monde entier et l’Occident ont déjà compris le manège et ne tombent plus dans ce piège.

Le Hamas n’aurait jamais raté une occasion de porter atteinte à Israël s’il était en mesure de le faire. Or, il tergiverse, lance ses roquettes dans tous les sens et ne compte que très peu de succès. Il faut aussi comprendre que son arsenal ne lui permettra pas de se hasarder dans une conflagration où il risque de laisser sa peau…

Alors pourquoi ce déploiement militaire monstre d’Israël ?

Je ne vois rien d’autre qu’une des façons d’Israël d’affirmer aux factions terroristes qui gangrènent la Bande de Gaza qu’elle ne se laissera pas intimider, et qu’au moindre mouvement, elles les terrasserait, raserait, donc nulles.

On peut de même noter une attitude assez commune aux deux belligérants d’un RETENEZ-MOI… OU JE FAIS UN MALHEUR.

Le Hamas joue un rôle qui lui rapporte quelques gains stratégiques et financiers pour demeurer en tête à Gaza et légitimer sa présence face aux Arabo-Palestiniens et Israël, dont la claire intention est d’entretenir un conflit à petit feu puisque toute solution suggérée ne lui profiterait jamais, temporise et fait au besoin des muscles, sans vraiment s’investir.

L’armée israélienne campée à la frontière demeure en stand-by pour toute riposte qu’elle sera appelée à fournir.

Thérèse Zrihen-Dvir

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