« La République a sauvé des millions d’enfants du travail forcé en rendant l’école obligatoire et en leur permettant d’espérer une vie meilleure que leurs parents, échappant au déterminisme divin qui voulait que votre naissance vous interdise une partie des possibles… nous dit fièrement Christine Tasin ;
C’est un conte bleu pour enfants qu’elle nous raconte. En France beaucoup de Français savaient lire et écrire avant Jules Ferry, souvent grâce à des études chez le curé. Ou chez des typographes et dans plein d’écoles diverses. D’ ailleurs combien ? La moitié des gens dans le département de l’Yonne savaient lire en 1868 si j’en crois un calendrier ancien. De manière générale, ils parlaient souvent patois à côté, un beau français même chez les paysans. De toute façon, avec ou sans république le mouvement d’instruction se serait étendu. Les Allemands étaient ils illettrés en 1914 ? Et les Autrichiens ? Et les Japonais ?
Maintenant n’oublions pas qu’en France l’enseignement public obligatoire s’est fait au nom d’une propagande, au nom d’une idéologie du progrès et pour consolider un régime. Une école ne doit jamais être le chien de garde d’un régime ce n’est pas son rôle ou alors on rentre dans un régime totalitaire. Plus tard les conséquences furent graves, cette école, qui mérite certes notre tendresse selon Pagnol, a voulu imposer sa vision de l’histoire, pour enraciner un régime ou sa légende. Mais on ne manipule pas en vain des enfants, qui aujourd’hui ne savent plus l’histoire qui les relie au passé .L’histoire a bien disparu comme repère.
Enfant de l’école publique je me suis aperçue que mes maîtresses du lycée Hoche, en ce qu’on appelle aujourd’hui CE1 et CE2, par ailleurs d’excellentes femmes me servaient une histoire biaisée. Comment ? En me posant la question d’une autre version et en allant voir les documents à la source, à la bibliothèque de Versailles, relatant ce qui s’est vraiment passé que j’ai pu rectifier. Cette leçon je ne l’ai jamais oubliée. Maintenant s’il est vrai que les hussards de la république se sont dévoués et enseignaient une belle langue, le goût de l’effort, ils ont aussi servi le culte de la république et de la patrie républicaine avec cette fameuse ligne bleue des Vosges ; Le résultat a abouti à cette épouvantable guerre de 14 où tout le monde en Europe, à part Romain Rolland et le pape de l’époque Benoit XV a été manipulé dans ce suicide collectif de l’Europe. Certes l’enseignement républicain vivait aussi sur des valeurs qui lui préexistaient mais laisser dire que l’Eglise catholique avait une vision rétrograde de la science est partiel, polémique et donc purement et simplement inexact. Où la science est elle née sinon dans cette Europe chrétienne ? ?
Maintenant sur l’Islam. En tant que chrétien je sais combien mes frères dans la foi souffrent dans les pays musulmans ; Ce n’est pas une raison pour suspecter a priori la bonne foi d’une Farida Belghoul qui ne me parait ni une islamiste fanatique ni une propagandiste de la charia ou de l’Islamisation de la France jusqu’à preuve du contraire mais respecte ma foi et son expression dans une saine conception de la laïcité. Que l’Islam présente des dangers, nous en sommes tous conscients, ce n’est pas une raison pour tout mélanger et ne pas dialoguer avec ceux avec qui on peut dialoguer sans renier nos valeurs.
Attention à ne pas faire des chrétiens des harkis manipulés contre les musulmans, les garder comme réserve ou piétaille pour supporter le choc de civilisations à la place des autres chocs, que par ailleurs on attise soigneusement,
Soyez honnête, Christine Tasin, ce n’est pas la République qui intègre avec ses valeurs les jeunes issus de la diversité, elle les désintègre plutôt otages de la société de consommation et d’une idéologie fatiguée. D’ailleurs elle n’a plus la force de leur apprendre le français, qui a baissé depuis 1910 dans toutes les couches de la société,- ce qui montre bien que l’obligation scolaire n’est pas le sésame ouvre toi qui résout tout- et les abandonne aux pires des islamistes. Derrière la dénaturation du mariage, de la famille, il y a comme dit Jean Claude Michéa une éradication de « la common decency » au profit d’élites mondialisées, sans âme. Un sursaut pour sauver ce qui fonde une société, un respect mutuel, la famille traditionnelle avec ses défauts et ses qualités n’est pas un retour à l’obscurantisme mais un refus de la barbarie islamiste alliée à la société de consommation délirante.
Cela ne résout pas tous nos problèmes avec le communautarisme musulman, ni doit nous faire abandonner notre vigilance, mais cela permet d’avancer dans le bon sens, sans nous renier, espérons le.
Henri Peter