John Money, psychologue et sexologue, spécialisé dans les cas d’hermaphrodisme ou d’intersexualité, (1921-2006), est le premier à utiliser le terme de genre.
Il est né en Nouvelle-Zélande. Il a été élevé dans un milieu exclusivement féministe où les diatribes anti-hommes étaient si fréquentes qu’il se demandait : « Le monde ne serait-il pas un meilleur endroit pour les femmes, si non seulement les animaux des fermes mais aussi les hommes étaient castrés à la naissance ? »
John Money est très tôt fasciné par les hermaphrodites. Il consacre sa thèse à ce sujet. En 1952, il rejoint l’hôpital John Hopkins aux États-Unis, où une équipe travaille déjà sur les enfants intersexes. Très rapidement, il s’impose dans cette équipe.
Il traite les hermaphrodites ou intersexes, c’est à dire des nouveaux-nés dont l’aspect des organes génitaux est incertain, rendant impossible de les identifier comme garçon ou fille. Money découvre que chez les hermaphrodites, le sexe subjectif fantasmé prend le pas sur le sexe objectif biologique. Il emploie le terme « genre » pour désigner la dimension psychologique selon laquelle on se sent homme ou femme.
Pour Money, quel que soit son sexe biologique d’origine, un enfant élevé en fille se pense fille, et un enfant élevé en garçon se pense garçon. Ce qui détermine l’identité de genre d’un enfant, ce ne sont pas des facteurs biologiques, mais la manière dont il est éduqué. Les enfants se sentent garçon ou fille parce qu’ils portent une robe ou un pantalon, parce qu’on les habille en rose ou en bleu, parce qu’on les fait jouer avec une poupée ou un pistolet. On n’est pas garçon ou fille, on est construit comme cela. Ceci pose des problèmes dans le cas des hermaphrodites, lorsque des organes génitaux ont un aspect ambigu.
Money envisage de corriger cette indétermination sexuelle, cette anomalie, cette « erreur de la nature ». Sa méthode : faire sortir ces enfants de l’ambiguïté sexuelle dans laquelle ils se trouvent, décider avec les parents de l’identité dans laquelle l’enfant grandirait, prescrire les traitements hormonaux et les opérations chirurgicales nécessaires à la transformation, imposer un suivi psychologique strict. Autrement dit, assigner un sexe à l’enfant en réalisant les transformations chirurgicales et hormonales nécessaires.
En outre, Money procède par paire. Dans chacun des cas, il compare le développement de deux hermaphrodites élevés l’un comme garçon, l’autre comme fille. Il se convainc de la plasticité, de la malléabilité de l’identité sexuelle, et du primat de l’éducation sur le donné biologique. À partir de 1955, il introduit dans son vocabulaire la notion de Gender. On peut traduire ce mot par « sexe social ». Gender permet de dissocier l’identité sexuelle, produit de l’éducation, du sexe dans lequel l’individu naît.
Pour Money, l’éducation, l’environnement social l’emportent sur les facteurs biologiques. Le « sexe de socialisation », le « sexe d’élevage », triomphe du sexe gonadique, hormonal. Il soutient encore : « Le comportement sexuel ou l’orientation vers le sexe mâle ou le sexe femelle n’a pas de fondement inné ». Money avance la thèse du primat de l’éducation, du conditionnement social sur le biologique.
Pourtant, dès 1959, des recherches démontrent le rôle majeur des hormones dans la différenciation ses sexes. Dans les années 1960, un scientifique publie une série d’articles basés sur ces découvertes et contestant les conclusions de John Money, remettant en cause sa théorie.
Money ambitionne de vérifier sa thèse sur des cas non pathologiques. L’occasion lui en est donnée par un couple de Canadiens, Janet et Ron Reimer. Leur enfant, Bruce, né en 1965, a un pénis entièrement brûlé, suite à une circoncision ratée à l’âge de huit mois, un dysfonctionnement de la machine à cautériser. Bruce a un frère jumeau, Brian. Le cas de ces deux jumeaux constitue l’opportunité de vérifier sa théorie. Réussir à élever des jumeaux selon des genres opposés, voilà la preuve qui manquait.
En 1967, les parents Reimer rencontrent pour la première fois John Money. Leur enfant a déjà 22 mois. John Money est convaincu que les enfants sont neutres sexuellement jusqu’à deux ans. Il exerce une très grosse pression pour faire opérer l’enfant dans les deux mois. Les parents acceptent la proposition.
3 Juillet 1967. John Money opère une castration de Bruce Reimer qui devient la petite Brenda Reimer. Il exige que les parents gardent le secret. De retour chez eux, les parents suivent à la lettre les recommandations du professeur Money. Ils habillent leur nouvelle petite fille avec une robe, remplacent ses jeux par des poupées. Ils tentent par tous les moyens de conforter Brenda dans son identité féminine. Malgré ces efforts et le temps qui passe, les difficultés apparaissent rapidement. Son frère Brian se rappelle : « Ma soeur marchait comme un mec et ne s’intéressait qu’à des sujets et des jeux de garçon ». Les parents remarquent aussi le malaise de leur enfant : « Je me suis menti. J’ai voulu croire que ça allait marcher. Mais quand j’ai voulu lui mettre une robe, il a essayé de l’arracher. Je me suis dit alors : il ne veut pas être une fille ». Mais les parents suivent les instructions de Money. Ils n’ont pas le droit d’émettre de doute, et doivent continuer l’expérience.
Dès son inscription à l’école, Brenda rencontre de nombreuses difficultés d’adaptation, ne réussit jamais à s’intégrer, est sujette à des actes de violence, ne se fait aucun ami. Ses résultats scolaires sont très inquiétants. Les parents écrivent au professeur Money pour lui dire que ça ne fonctionne pas bien. Money fait tout pour minimiser ces difficultés. Il écrit à l’école, explique aux enseignants que les problèmes de Brenda Reimer sont passagers et liés à une simple hospitalisation. Il espère mettre un terme aux inquiétudes avant la parution de son nouveau livre. Money a réussi son coup. Ses travaux sont rapidement popularisés.
Dès 1972, Anne Okley, une sociologue britannique, née en 1944, reprend l’expérience de John Money. Cette « réussite » prouve qu’on peut élever un enfant indifféremment comme un garçon ou comme une fille. Anne Okley généralise l’expérience à la sociologie. Puisque ce n’est pas la biologie qui fait d’un enfant un garçon ou une fille, ce sont des normes sociales. Il est légitime de déconstruire, de démonter ces normes sociales. La déconstruction va être tout le travail de la théorie du genre.
Pour Brenda, les difficultés s’accumulent, les résultats scolaires virent à la catastrophe, elle est sujette à des crises de colère. Les parents inquiets alertent le professeur Money. Dans une séance de thérapie, Money oblige les deux jumeaux à se déshabiller et à mimer des jeux sexuels. Les parents diront plus tard : « Bruce nous a dit ce que le professeur Money avait fait, nous étions horrifiés. Comment peut-on faire ça à des enfants ? »
28 Décembre 1972, dans un colloque à Washington, John Money présente son ouvrage dans lequel un chapitre est consacré aux jumeaux Reimer. Il gomme toutes les difficultés rencontrées par Brenda ainsi que les doutes de la famille, les observations des professeurs. Il présente son expérience comme un grand succès. Le livre connaît une grande audience immédiatement. Money écrit : « En comparaison de son frère jumeau, Brenda apparaît comme un remarquable contraste. Brian s’intéresse aux voitures, aux stations service, aux outils, alors que Brenda, très sensible, est fascinée par les poupées et les maisons de poupées ». Il conclut : « Les jumeaux incarnent une miraculeuse division des goûts, du tempérament et des comportements, le long de la ligne de genre ».
8 Janvier 1973. Le Times magazine consacre un article aux découvertes du professeur Money.
Le New York Times fait la promotion du livre : « Si vous dites à un garçon qu’il est une fille et si vous l’élevez comme cela, il voudra faire des choses féminines ».
Pour le magazine Sociology, les travaux de John Money prouvent que les enfants peuvent facilement être élevés comme un membre de sexe opposé.
Brenda est de plus en plus mal dans sa peau. Elle menace ses parents de se suicider si on l’oblige à voir le professeur Money et à poursuivre le traitement. Elle a alors 14 ans.
14 Mars 1980. Face à sa détresse persistante, son père lui révèle qu’en réalité, elle est née garçon. Aussitôt, Brenda décide de mettre fin à son traitement. Elle demande à changer de prénom. Désormais, elle s’appellera Bruce. L’expérience de Money vient de tourner au fiasco.
2 Juillet 1981. Bruce a 16 ans. Il reprend le chemin de l’hôpital. Les chirurgiens lui reconstruisent un pénis très rudimentaire.
1986. Les médecins pratiquent sur lui une autre opération, lui permettant de retrouver en partie l’usage de son sexe.
Pendant ce temps, Money fait tout pour éviter que l’échec de son expérience soit révélé.
1987. Money reçoit un prix pour ses travaux. Dans son discours de remerciement, il prétend que son expérience est un formidable succès.
En France, la majorité des manuels utilisés par les étudiants en études de genre prétendent que l’expérience de Money est un succès. Le livre d’Elsa Dorlin « Sexe, genre et sexualités » est très largement utilisé par les étudiants. Il fait totalement l’impasse sur le tragique accident de Bruce Reimer. Il continue à dire que l’expérience de John Money est à la base de la théorie du genre.
En 1990, Bruce se marie. En 1997, il se confie à un journaliste, John Colapinto, qui lui consacre un article dans un magazine et publie un livre-témoignage. « Il voulait qu’aucun enfant ne souffre comme il avait souffert », dit sa mère. Ce livre affaiblit l’hypothèse d’une plasticité intégrale de l’individu. Money a modifié un corps sexué, mais traite avec mépris ce témoignage.
Malheureusement, le traumatisme de cette expérience est insurmontable pour la famille Reimer. Brian se suicide en 2002. 5 Mai 2004. Bruce se donne la mort. Bruce Reimer est la première victime de la théorie du genre. Longtemps, son tragique destin a été dissimulé.
Depuis les années 1950, la théorie du genre prospère sur ce mensonge. On ne naît pas fille ou garçon, on le devient. « Au pays des enfants sans sexe », titre un journal suédois.
L’expérience de Money sert de caution scientifique à ceux qui prétendent qu’on peut choisir son genre pour devenir un homme ou une femme ou un sexe neutre. Il conviendrait de faire grandir nos enfants dans une neutralité originelle. Il faudrait leur enseigner l’indistinction sexuelle, l’indétermination sexuelle. Afin de les délivrer de préjugés qualifiés de sexistes. Afin de les mettre à l’abri de toute attitude discriminante. Mais rien ne vérifie ces postulats.
À propos de ce drame, les genderistes nous disent : « C’est une anecdote ». Non, ce n’est pas une anecdote. Non, ce n’est pas un fait de caractère marginal, accessoire.
Les théoriciens du genre s’appuieront sur Money pendant des années. Des manuels prétendent que l’expérience de Money est un succès et effacent la vie tragique des frères Reimer.
L’influence des militants du genre ne cesse de grandir. Ils interviennent dans nos écoles pour semer le trouble dans les esprits, pour imposer des livres non genrés à nos enfants. Ils font pression sur les parlementaires. Ils s’immiscent jusque dans nos toilettes, tout cela au nom d’une théorie qui a brisé la vie de Bruce Reimer et de sa famille.
Aujourd’hui, on n’a plus le droit de dire que seuls deux genres existent, le masculin et le féminin, que le genre ne l’emporte pas sur la biologie. On n’a plus le droit de dire : si on naît homme, on est un homme, si on naît femme, on est une femme. On encourage les enfants à changer de genre. À l’école, l’éducation à la sexualité, le transgenrisme, sont plus importants que le lire, écrire et compter. Et cela suit au collège, au lycée, à l’université.
Jean Saunier
J’ai eu à connaître une personne sans sexe déterminé à la naissance. Ses paents avaient décidé de lui attribuer le sexe féminin. Elevé coomme une fille, à l’âge adulte il a voulu devenir un homme et a dépenser une fortune pour se faire greffer un pénis. Sa voix est très masculine.
Cet exemple démonte aussi que l’éducation ne fait pas le sexe.
Il a vraiment une bonne tronche de psychopathe, le Money… et ce salopard est mort tranquillement dans son lit ?
pire que les expériences MENGELE de triste réputation
Merci de ces rappels indispensable. Seul un très bon livre ou un excellent film contestataires, écrit ou réalisé par des personnalités connues, reconnues, et solidement soutenues par un collectif juridique bien organisé, permettront d’inverser la tendance mortifère de l’imposture de la “pseudo-théorie du Genre”, soutenue par une presse et des juges félons, et qui n’est autre qu’un des piliers de l’entreprise de subversion globale du monde occidental par la secte gaucho-mondialiste anglo-saxonne. Le peuple français n’a pas encore pris la mesure de la menace. Mathieu Bock-Côté est bien seul dans son…genre!
Bravo pour ce bel article. Ce tragique sujet avait été révélé entre autres par Marion Sigaut et sa démolition du DR Kinsey autre pervers cinglé et criminel.
Merci Monsieur pour cette excellente synthèse de l’Histoire exacte de la “théorie du Genre”.
Ça donne envie de pleurer.