Giscard reconnaît enfin que le regroupement familial a été une erreur

Il serait injuste de faire porter la responsabilité de la politique d’immigration-invasion sur la seule gauche. C’est la droite qui a ouvert les portes de notre pays aux immigrés en autorisant le regroupement familial.

Le 29 avril 1976, Jacques Chirac, alors Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing signait le décret autorisant le regroupement familial. C’était deux ans après avoir suspendu l’immigration. Les candidats au regroupement devaient satisfaire à un certain nombre de conditions : niveau de ressources, durée de résidence en France, surface du logement, état de santé et ordre public.

À noter que les familles algériennes étaient exclues du dispositif parce que déjà trop nombreuses au point que VGE avait même songé à dénoncer les funestes “accords d’Évian » pour pourvoir rapatrier quelque 500 000 algériens en cinq ans.
Mais il ne le fit pas, et aujourd’hui que le pays est envahi par une immigration arabo-musulmane incontrôlable, l’ancien président de la République, âgé aujourd’hui de 92 ans, regrette d’avoir pris l’initiative du regroupement familial : « L’idée en soi était juste et généreuse… mais elle a été mal appliquée et j’ai eu le tort de ne pas plus surveiller l’application ; j’en ai donc la responsabilité… Nous visions le noyau familial tel que nous le connaissons et nous avons vu arriver des noyaux familiaux totalement différents”, confesse-t-il dans la remarquable biographie qu’Éric Roussel consacre à l’ancien chef de l’État (« Valéry Giscard d’Estaing », aux éditions de l’Observatoire). Des regrets bien tardifs et combien affligeants !

Haute trahison

On reste confondu devant tant de naïveté et de légèreté dans la prise d’une décision qui va bouleverser tous les équilibres de notre pays. Comment Giscard pouvait-il ignorer à ce point les conséquences qu’allait avoir ce décret ? Pourquoi n’a-t-il pas tenu compte des études, celle, entre autres, de Michel Massenet, ancien directeur de la population et des migrations qui, dès les années soixante, étudiait l’impact prévisible de l’arrivée en France de ces différentes ethnies ? Pareille insouciance relève de la haute trahison !
Il fallait ne rien connaître de la situation géopolitique de l’Afrique pour ne pas imaginer le puissant appel d’air que cette décision allait provoquer. Il n’était pas difficile d’imaginer l’aubaine que représentait, pour ces familles nombreuses vivant dans la pauvreté, le fait de se voir offrir la possibilité de rejoindre cet eldorado qu’était la France, l’ancienne puissance coloniale.

En ouvrant ce droit au regroupement familial, les (ir)responsables politiques de l’époque avaient-ils songé à l’intégration de ces populations aux mœurs, à la religion et aux modes de vie si différents des nôtres ? La question aurait au moins mérité un large débat au parlement suivi d’un vote. Ce ne fut pas le cas ! Un simple décret signé du Premier ministre et de Michel Durafour, ministre du Travail, avait suffi. Il est vrai que la France était encore, à l’époque, un pays prospère qui vivait sur la lancée de l’époque euphorique des Trente Glorieuses où le travail ne manquait pas !

Plus pour longtemps cependant. Car les conséquences économiques du premier choc pétrolier de 1973 et les progrès techniques qui réduisaient la main-d’œuvre se faisaient sentir sur l’emploi. Le chômage touchait principalement les immigrés, ceux qui occupaient les postes les moins qualifiés. Nouveau Premier ministre, Raymond Barre signa, le 10 novembre 1977, un décret afin de suspendre pour trois ans celui pris l’année précédente par Chirac. Le regroupement familial se trouvait donc stoppé, sauf pour « les familles qui ne demandaient pas l’accès au marché de l’emploi ».

Revirement de jurisprudence

Mais c’était compter sans le Conseil d’État. Saisi par une association de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), celui-ci va annuler cette décision. S’appuyant sur le préambule de la Constitution de 1946, la haute juridiction administrative reconnaît aux immigrés « le droit de mener une vie familiale normale ». Un revirement de jurisprudence important. En fait, une véritable révolution en matière d’immigration en même temps qu’une décision aux conséquences lourdes. L’application d’un principe général du droit est reconnu désormais comme supérieur aux décisions de l’État.

Pour le professeur et historien Jean-Louis Harouel, « cet arrêt du Conseil d’État a été l’acte fondateur de la transformation de l’immigration de travail en immigration de colonisation », selon la formule du sociologue Abdelmalek Sayad, directeur de recherches au CNRS. La société française venait de basculer dans un système de « gouvernement des juges ».

Depuis lors, la haute juridiction administrative cherchera par tous les moyens à se substituer au législateur ou à la volonté populaire. Qu’on se souvienne des décisions du Conseil d’État concernant les arrêtés anti-burkini des maires de la Côte d’Azur ou de la statue en bronze de Jean-Paul II sommée de quitter le domaine public à Ploërmel (Morbihan). Courroie de transmission de l’exécutif, le Conseil d’État est au service de l’anti-France. À l’arrivée au pouvoir des patriotes, il faudra le réformer ou le supprimer. La démocratie ne s’en portera que mieux !

Alain Marsauguy