Hier, l’Armée a chanté la colère de Paris

« Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! » disait le Général.

En ce 14 juillet, quelque part sur les Champs-Elysées, un policier zélé aux ordres de Manu-le-Chimique arrachait puis piétinait le sifflet d’un gamin de 8 ans. D’autres policiers tout aussi zélés interpelaient des gens du peuple venus avec leurs drapeaux tricolores pour saluer leur Armée. Et oui, même une seule fois par an pour la fête nationale on n’a pas le droit de sortir son propre drapeau alors que d’autres peuvent tout  à loisir sortir le leur en toutes circonstances… Bientôt en France, ce sera comme au Tibet où détenir et surtout brandir son drapeau est passible de prison, voire de tortures. Et après cela certains osent prétendre que nous sommes encore en démocratie… Rien n’est moins sûr.

Outre les jouissives huées, les « Hollande dictateur » et autres coups de sifflets accueillant le passage d’un Hollande honni, compassé, très tendu, la cravate éternellement de guingois et hachant ses mots pour saluer quelques militaires avant de réclamer vouloir nous (re)donner confiance, affirmant dans un mensonge éhonté qu’à Bretigny il avait vu la fraternité quand nous avons tous vu les charognards, quel ne fut pas mon étonnement d’entendre l’Armée chanter Paris brûle-t-il, cette magnifique chanson au fier et rassurant parfum de patriotisme ! Un chant s’envolant vers le ciel en même temps que des ballons noirs de résistance, et prévenant que Paris pouvait se mettre en colère si l’on touchait à sa liberté. Il n’y a pas à dire, quelque chose de délicieusement patriotique a flotté sur nos têtes

Quel merveilleux message revigorant !

Ce choix n’est certainement pas anodin, bien que les huiles de la tribune ne semblent pas en avoir saisi toute la portée, puisque quelques gros plans ont montré Mme Taubira balançant son corps en souriant au rythme de la mise en garde sans réaliser que ce message lui était adressé. M. Delanoë a semblé lui aussi conquis, n’y voyant sans doute que la gloire de Paris, ce malheureux Paris qui avec lui n’a pourtant de cesse de perdre de son faste et de sa superbe d’antan.

Non, aucun n’a paru prendre la mesure de cet exceptionnel moment où dans un silence recueilli et respectueux la voix du ténor Florian Laconi a enveloppé Paris, et toute la France derrière lui, avec ces mots aux accents prophétiques « que l’on touche à la Liberté et Paris se met en colère ! »…

Etait-ce une mise en garde de l’Armée envers ceux qui donnent des ordres iniques ? Un message subliminal à destination des Français éprouvés par leur écrasante machine gouvernementale afin de leur dire que l’Armée est avec eux ? En tout cas, ce choix ne peut être le fruit du hasard et de la simple beauté de la mélodie…

Ce pied de nez militaire est d’autant plus savoureux que quelques minutes plus tôt c’est le Chant des Partisans qui nous a régalés « Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? »…

Et vous, entendez-vous ces cris sourds de notre pays qu’on enchaîne ? N’avez-vous pas envie de vous mettre en colère pour reprendre votre « Liberté, Liberté chérie » ? Moi si. Et furieusement.

Caroline Alamachère

http://www.wat.tv/video/14-juillet-coeur-armee-francaise-6cqpx_2exyh_.html

 

 

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