Hiérarchie des épidémies et disproportion des mesures sanitaires
Les lois du 31 mai et du 5 août 2021, comme la décision du Conseil dâÃtat du 14 décembre insistent sur « l’intérêt de la santé publique et aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de covid-19. » Câest au nom de lâépidémie que le Conseil dâÃtat et les Sages acceptent dâaccorder les pleins pouvoirs au Premier ministre qui agit par décret. Or, le juge accepte de prendre pour argent comptant lâaffirmation que nous vivons une épidémie, sans se doter des moyens de vérifier quâil subirait les manÅuvres dâune gouvernement liberticide. Ãclairons la réalité de la hiérarchie des épidémies.
Une réalité historique qui exclut le COVID-19
Si lâhistoire et la démographie apportent une première définition familière, celle-ci élimine dâemblée le Covid-19. En effet, une épidémie tue massivement et elle produit une baisse instantanée de la population. Cas des grandes pestes qui détruisirent des villes entières et en réduisent nettement la population. Ce nâest pas le cas. En ce sens premier des historiens et des démographes, ce serait une falsification des faits. Une épidémie au sens démographique et historique, câest la peste tuant de 30 à 50 % des Européens en cinq, de 1347 à 1352, faisant environ 25 millions de victimes.
Une réalité médicale qui exclut le COVID-19
Mais cette définition corrobore celle des médecins. Ils évoquent deux critères déterminants : létalité et contagiosité. Le taux de létalité ou probabilité de mourir en ayant contracté la maladie est de 90 % pour Ebola. Le taux de contagiosité soit sa reproduction probable à partir dâun malade va jusquâà 18 pour la rougeole selon lâOMS. Câest la combinaison de deux valeurs élevées qui est fatale.
Quâen est-il du coronavirus de Wuhan ? Sa létalité est extrêmement faible, de lâordre de 1 %, voire moins selon les estimations de lâOMS. Rien à voir donc avec Ebola qui tue pratiquement à chaque nouvelle contagion. Nous sommes dans une létalité très basse. Sur ce premier critère, le Covid-19 nâest pas une épidémie. Sur le second critère de la contagiosité, lâOMS la situe entre 1,5 et 2,5 personnes, certains mentionnent jusquâà 10 pour le dernier variant, avec une létalité encore plus fiable de 1 ou 0,7 des premières souches. Nous sommes très loin derrière la variole ou la polio (5 à 7) ou encore le sida (2 à 5). En additionnant les deux taux pour une cotation nous avons un maximum de 120, entre une létalité à 100 %, cas très aigu dâEbola et une contagiosité maximale attribuée à la rougeole, de 18 à 20 :
Maladie imaginaire apocalyptique : 100 + 20 = 120
Ebola : 90 + (1,5 à 2,5) = 91,5 à 92,5
Variole : 30 + (5 à 7) = 35 à 37 (sur la base dâune létalité plutôt inférieure)
Covid-19Â : 1 + (1,4 Ã 2,5) = 2,4 Ã 3,5
Observons pour mieux visualiser, cette cartographie qui permet de hiérarchiser les épidémies entre elles à partir des données publiques de lâOMS. Les aires correspondent aux écarts connus de létalité selon les conditions de vie des populations, par exemple ou des variations de contagiosité observées. La valeur correspond à la médiane des deux axes.
Table de la hiérarchie des maladies â Données OMS
Une réaction politique inversement proportionnelle
La réaction des politiques est sans commune mesure avec la dangerosité avérée de cette maladie. Ce nâest pas la circulation dâun virus qui en fait sa virulence. Il sâagit dâune des maladies les moins létales et les moins contagieuses. Il nây a donc aucune proportionnalité aux mesures prises : confinement et arrêt de lâactivité économique, couvre-feux, vaccination massive, contrôle sanitaire, etc. Cela pose un problème de proportionnalité des mesures de restrictions des libertés ou attentatoires à la dignité humaine. Lâemballement est sidérant, surtout si nous rapportons le coût économique des mesures à la maladie.
Une complaisance juridique coupable
En effet, jusquâoù les juges envisagent-ils de tolérer le droit dâagir au nom de « la lutte contre la propagation de lâépidémie » ? En effet, cette formule magique agit comme le Sésame à toutes sortes dâatteintes aux libertés fondamentales. Or, la règle de proportionnalité des crimes et des peines, par exemple, exige dâêtre au clair sur les deux échelles, celle de la gravité des maladies et celle de nature des mesures liées à « la lutte contre la propagation de lâépidémie ».
Le lecteur aura compris, lui, que nous subissons une disproportion flagrante et insensée. Il comprend quâavec une telle disproportion, nous acceptons une violation de nos droits fondamentaux. Mais pour des maladies qui seraient comparables à Ebola, la peste ou la variole, quâautoriseraient nos Sages et le conseil dâÃtat ? Accepteraient-ils, au nom dâune hypothétique efficacité, dâenfermer des populations, de laisser mourir des personnes promises à 90 % à la mort, de détruire des quartiers, de séparer de force les populations, peut-être même dâaccorder le droit de tuer des malades. Jusquâoù aussi violer le consentement des patients pour imposer des traitements salvateurs ou euthanasiques ? jusquâoù pister, tracer, voire modifier génétiquement certaines populations jugées plus sujettes à , etc. ? Jusquâoù ?
Une violation absolue de la conscience occidentale
La disproportion est totalement manifeste. Pour une maladie parmi les plus faiblement dangereuses dans la hiérarchie, les politiques et les juristes cautionnent la destruction des principes internationaux dont les engagements dâOviedo. En particulier, lâarticle 2 sur la primauté de lâêtre humain : « L’intérêt et le bien de l’être humain doivent prévaloir sur le seul intérêt de la société ou de la science. »
Or, la pression exercée, pour ne pas dire la propagande en faveur de la vaccination et les mesures coercitives qui lâaccompagnent contredisent cette absolue primauté de la personne humaine. Et le viol est encore plus flagrant en faisant la promotion irraisonnée de la vaccination des enfants.
En conclusion, nous devons refuser cette inversion des normes de droit qui fait aujourdâhui que la santé serait plus importante que nos libertés fondamentales et notre droit absolu à disposer de notre corps.
Le Conseil constitutionnel ne peut pas plus longtemps tolérer cette inversion ; sauf à cautionner le passage à une société biopolitique antidémocratique. Il ne peut couvrir des décisions sans commune mesure avec la gravité de cette maladie.
Sâils venaient à cautionner de nouveau cette proportionnalité, cela signifierait que la dictature, le droit de vie ou de mort, lâexpérimentation humaine seraient demain possible pour des maladies plus graves, au nom de la lutte contre lâépidémie, au nom dâune hypothétique efficacité.
Au nom de nos sociétés occidentales et du christianisme qui nous a sorti des terreurs païennes, nous ne pouvons accepter cette immense régression civilisationnelle.
Pierre-Antoine Pontoizeau