Histoire de France et partis politiques

Les termes de ce titre ne vont nullement ensemble. Tout simplement parce que la France ne s’est pas construite autour de partis politiques. Quelle que soit l’époque, un parti politique reste une organisation et n’est en rien une émanation profonde d’un peuple. Aucun grand homme ou femme ne s’est forgé et n’a forgé le destin de la France au sein ou à partir d’un parti politique. Ces derniers restent des approches techniciennes avec leurs logiques internes qui sont déconnectées des citoyens et en rien leur émanation. Depuis trop longtemps, à vrai dire depuis l’apparition des partis politiques et de la démocratie représentative, la France et les Français ont perdu le rapport direct à leur destinée.

Si l’on regarde les grands moments de l’Histoire de France et au contraire les plus misérables, les premiers sont avant tout l’émanation profonde du peuple français quand les seconds s’inscrivent dans des logiques partisanes et de partis.
De la même manière, les grands hommes et femmes qui ont forgé la destinée de notre pays n’ont jamais été l’émanation d’un parti.
Comme dit précédemment, les hommes et femmes politiques restent des techniciens de la politique, plus ou moins, surtout moins, ancrés avec la réalité des situations et des préoccupations de leurs concitoyens.

Cette logique, renforcée par le jeu médiatique omniprésent, fait de ces hommes et femmes des personnages publics d’un jeu politique où toute symbolique est banalisée ou devient factice. Si l’on regarde l’Histoire de France, aucun grand personnage n’a écrit l’histoire de notre pays sur un plateau de télévision ou sur les ondes d’une radio. L’appel du 18-Juin, qui est en quelque sorte devenu l’alpha et l’oméga du mode de fonctionnement de nos communicants modernes, s’il a forgé le combat du Général, au moment de son élocution sur les ondes de la BBC, n’était pas l’émanation d’un parti mais une volonté personnelle de faire perdurer la France, son esprit et de raviver l’âme et la fierté d’un peuple.
De la même manière, Jeanne d’Arc, figure de référence à « droite », ne s’est pas dit  “je vais créer un parti pour défendre la France”. Cette vision techniciste de l’histoire de France n’aboutit à rien, si ce n’est à des petites phrases sur des plateaux de télévision ou à l’Assemblée nationale.

À mon humble avis, il devient illusoire de chercher une solution de ce côté pour retrouver la maîtrise de notre destinée, tout simplement parce que la France et les Français ne sont pas des objets de débats médiatiques ou politiques. Les réduire à cela comme l’organisation politique le fait depuis bien trop longtemps, c’est vouloir mettre l’âme et l’esprit de la France dans des cases et des prêts-à-penser : droite, extrême droite, gauche, extrême gauche. Ce n’est pas cela la France, et en tant que Français, ce n’est pas ce à quoi j’aspire.

Étienne Darcourt Lézat