Hommage à Raymond Queneau : exercice de style

Cette histoire commence vers 15 h 40 dans le square Lamartine, où des jeunes gens se sont donné rendez-vous pour conclure la vente d’une moto de cross suite à une annonce publiée sur le site Leboncoin.fr. Quatre acheteurs se présentent au rendez-vous et deux d’entre eux dérobent aussitôt l’engin. Les vendeurs tentent de se rebeller et Kémys, resté sur place, essuie des coups. La police est prévenue et intervient rapidement. À l’arrivée des fonctionnaires, tout le monde prend la fuite sauf Kémys, qui ne souhaite pas déposer plainte pour les violences et reste très évasif sur les auteurs et leurs motivations.

Une heure plus tard devant la gare routière de Montigny-le-Bretonneux, un groupe fort de cinq hommes surprend Kémys dans la rue. Ils le frappent et le forcent à monter dans une Peugeot 208. Un passant surprend la scène et prévient la police. Les premières constatations permettent d’apprendre que l’un des kidnappeurs portait un t-shirt rouge. Des recherches sont engagées. Mais les enquêteurs ne parviennent pas retrouver la voiture et ses occupants.
Vers 20 h 10 avenue Ernest Jolly à Carrières-sous-Poissy, les pompiers interviennent pour secourir un jeune homme, retrouvé inconscient dans la rue après avoir été agressé. Ce garçon n’est autre que Kémys. […]
https://www.fdesouche.com/2022/08/03/fontenay-le-fleury-78-enleve-battu-et-laisse-pour-mort-apres-le-vol-dune-motocross-suite-a-une-annonce-publiee-sur-le-site-leboncoin-fr/

Orienté argot :
15 h 40 square Lamartine. Des djeunes se sont rencardés pour un deal de moto-cross. Quatre basanés se prétendent acheteurs mais il s’agit d’un leurre : deux d’entre eux se taillent avec la bestiole sans demander leur reste.
En rogne, les vendeurs cognent un dénommé Kémys, membre d’une autre ethnie qui a cru bon pouvoir braver les membres de l’autre tribu. La rousse prévenue déboule illico dans le square, mais tous les allogènes ont déjà essaimé sauf ledit encore Kémys, mais qui n’a pas envie de porter le pet.

Plus tard d’une heure devant la gare routière de Montigny-le-Bretonneux, une cohorte exotique forte de cinq allogènes attrape Kémys qui avait enfin quitté son square. Poussé de force à bord d’une chignole, un quidam qui surprend le rapt prévient les roussins qui ne trouvent comme pièce à conviction sur place que le témoignage vaseux d’un kidnappeur porteur d’un crop-top rouge.

Recherches vaines, les perdreaux rembobinent dare-dare vers le poste pour l’apéro.
C’est vers 20 h 10 que l’on retrouve Kémys qui a encore bougé mais, inconscient, ne bougera plus, avenue Ernest Jolly à Carrières-sous-Poissy. Les pompiers qui sont intervenus ont été abondamment caillassés tandis que les hirondelles achevaient le pastis sur place avec la boutanche de service obligatoire dans la trousse des premiers secours de toutes les patrouilles mobiles.

Orienté anti-flics :

L’heure : 15 h 40
Le lieu : square Lamartine.
Les acteurs : des djeunes
L’objet : une bécane volée qu’il faut monnayer.
Les putatifs acheteurs voient vite qu’ils sont en présence de la bécane qu’une autre piétaille numide ennemie leur a chapardée la veille.
Ils enfourchent sans payer ce qu’ils reconnaissent comme leur propriété et laissent Kémys dans la mouise du square faire face à la rogne de l’autre peuplade.

Un Blanc de souche, par inadvertance et folie pure présent en territoire normalement interdit, donne le signalement aux cognes par portable, ces derniers à leur arrivée ne trouvent que Kémys et un crop-top rouge qui sert de pièce à conviction.
Las, Kémys qui a tout du masochiste se tait et n’avoue rien du putatif vol de t-shirt rouge, il est laissé libre mais sera convoqué ultérieurement selon les expressions des cons sacrés.

Encore las, libre, Kémys a été vite repris par les affaires de la Cité puisqu’à la gare routière de Montigny il fait l’objet d’un enlèvement qu’un malheureux témoin blanc, celui-là même qui se baguenaudait au square et dont on saluera ici le cran à crapahuter en terrains hostiles, prévient à nouveau les keufs qui ne peuvent que constater qu’ils ont tout raté : les moineaux se sont tous fait la paire.

Plus tard, vers 20 h 10 on retrouve Kémys à moitié mort, les agents du feu ayant tout tenté pour le réveiller.
Plus tard encore les policiers intervenus au square ont été mis en examen pour avoir laissé libre Kémys, faute professionnelle gravissime qui a entraîné son enlèvement, suivi de son tabassage, le tout ayant entraîné sa mort.

Pire, le juge a lancé un appel à témoins auprès de toutes les ethnies du secteur afin d’obtenir des témoignages qui accableraient encore plus les bourres.
In petto ledit juge a ajouté que Kémys embarqué, les policiers auraient tout autant été mis en examen, ce qui a fait hurler le syndicat Alliance qui affirme que, quelle que soit son action, le policier est le pigeon de la société.
Or renseignement pris en taxinomie animale, un pigeon n’a jamais été une hirondelle.

Orienté anti-djeunes :

C’était l’heure tranquille, 15 h 40, dans un square tranquille, Lamartine, avec une bande de djeunes tranquilles qui se faisaient fort de négocier entre eux un motocross en toute quiétude.
Las, un Blanc assez âgé, hostile aux djeunes, croyant assister à une bourre autour d’un vol de machine, alerte les condés, leur assénant que des djeunes malveillants à l’air patibulaire et coloré préparaient un sale coup et qu’ils devaient rappliquer armés puisque la bande était elle-même armée de crop-tops rouges.

La patrouille de police, tous blancs de peau, ne pouvait approcher du square sans créer un émoi sans nom ni passer inaperçue dans tout le quartier : pris pour des gens du Ku Klux Klan, tous les ethniques pourtant assimilés, honorablement et honnêtement connus selon les expressions consacrées des forces de l’ordre, avaient pris la poudre d’escampette, excepté Kémys que la rousse cueillait tremblant comme une feuille morte.

Loin d’être réconforté par les cognes qui portent beau ce nom en certaines circonstances, c’est après un passage à tabac que la patrouille déposait ledit Kémys à la gare routière de Montigny où le pauvret était pris en charge par un autre véhicule drivé par des gens que le toujours vivant Kémys avait malencontreusement cru reconnaître comme les siens amis.
Il s’agissait d’une bande de vieux de la Cité concurrente.
Kémys a été retrouvé mort par des vieux pompiers retraités qui n’ont rien pu faire pour le sortir de sa léthargie.

Une marche blanche de djeunes est organisée entre le square Lamartine et la gare routière de Montigny, interdite aux plus de 18 ans et encore plus interdite aux Blancs, ce qui fait dire qu’il ne s’agit plus d’une marche blanche mais d’une marche LGBT arc-en-ciel.
Une homélie aura lieu à l’endroit où Kémys a été pris en charge par le véhicule des vieux de la Cité voisine concurrente.

Ici, tout le monde sait que Kémys aurait été incapable de voler un crop-top rouge, il avait en horreur cette couleur, l’indignation est totale.
Le comble de l’ignominie a été atteint quand les djeunes de la Cité ont reconnu le motocross en vente sur Leboncoin.fr à un prix défiant toute concurrence.
Une enquête a été ouverte et confiée à de jeunes policiers de couleur exclusivement pour apaiser les tensions.

Jean d’Acre

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3 Commentaires

  1. Zazie dans le metro s’appelle maintenant zoubiya et porte une abaya saoudite yallahh..et elle se dirige vers le tromé…

    • De Queneau à Médine grosso modo, la descente aux enfers de la France et du français… Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter ça ?!… ou que n’avons-nous pas fait ?!…

  2. encore un acte horrible perpetre par des barbares qui n ont RIEN A FAIRE EN FRANCE …le titre nous ravit car ceux qui aiment lire et ne brulent pas les biblis se souviennent de ce petit chef d oeuvre de QUENEAU qui se passait dans un bus …MERVEILLEUSE EPOQUE .

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