Homophobie : ne nous laissons pas piéger

bergelangmitte“Homophobie”. Qui n’a pas entendu ce mot, synonyme d’infamie et accusation pouvant vous mener au pilori et vous réduire à la mendicité, à la solitude et à la damnation éternelle? Tels les Bolcheviques qui accusaient quiconque ne pensait pas comme eux d’être des “agents de l’Ouest”; il suffit que quelqu’un émette des critiques contre le mariage ou l’adoption des couples de même sexe pour que l’étendard de l’homophobie soit brandi contre lui, afin de le discréditer et, si possible, le faire passer pour un monstre.
Mais, qu’est ce que l’homophobie?
Pour comprendre cela, il faut déjà connaître le sens du mot “phobie”. Le Larousse donne comme définition “peur angoissante et injustifiée d’un objet, d’une personne, d’une situation”. C’est ainsi qu’est qualifiée d’arachnophobe une personne qui défaille à la vue d’une araignée. Tout comme on qualifie de claustrophobe quelqu’un qui ne supporte pas d’être dans un endroit clos.
Dans la même logique, l’islamophobe devrait être celui qui tremble à la vue d’une burqa, ou qui a des crises d’éternuements devant une mosquée. Tout comme un homophobe serait quelqu’un qui voyant un couple d’hommes ou de femmes dans la rue, s’enfuirait en hurlant ou ferait un malaise.
Mais la logique, cela fait belle lurette qu’elle s’est barrée de notre planète. On peut donc aisément parler d’islamophobie envers une personne qui N’AIME PAS la religion du Coran, ou d’homophobie pour quelqu’un qui N’AIME PAS “l’amour entre personnes du même sexe”.
Selon la logique contemporaine, un claustrophobe et un homophobe souffriraient donc du même mal.
C’est hautement fallacieux! Il ne s’agit pas ici de justifier les exactions commises contre la communauté homosexuelle, ni d’affirmer le caractère normatif ou non de telle ou telle pratique sexuelle. Le propos est seulement de démontrer la portée fallacieuse et culpabilisante que l’on prête à “l’homophobie”, nouveau pêché capital dans la nouvelle religion de la tolérance universelle. D’un côté, nous avons une personne apeurée, ne maîtrisant plus ses sens et défaillant. De l’autre, nous avons quelqu’un, qui pour une raison ou une autre, éprouve de l’aversion pour une pratique sexuelle qu’elle juge non-adaptée. Peut-on aisément comparer leurs raisonnements?
Non. Et le Système ne le sait que trop bien. En effet, si l’on met l’homophobie à la même enseigne que l’arachnophobie, il parait insensé de juger les uns tels des monstres, et de laisser les autres décider ou non d’un éventuel traitement. Si au contraire, on ne considère pas l’homophobie comme une peur irrationnelle, mais une monstrueuse haine raisonnée et méthodiquement dirigée contre la communauté LGBT, alors il est urgent de changer de dénominations. Certains psychologues et linguistes, partageant ce point de vue, ont émis l’hypothèse de créer un nouveau terme tel que “hétérosexisme” pour désigner ceux qui considèrent l’hétérosexualité comme la seule pratique normale. Mais ces psychologues et linguistes, ont eux-mêmes été taxés… d’homophobie. Leur proposition est passée aux oubliettes. Et les bougres, tenant par trop à leurs postes, ne se sont pas sentis le courage de jouer à Antigone en continuant de formuler de telles propositions inacceptables et nauséabondes.
La principale cause de cette proposition était selon des psychiatres américains le fait que le terme “homophobe” induisait une maladie (la phobie étant considérée comme telle) et donc que l’accusation d’homophobie revenait à disqualifier l’adversaire, non seulement moralement (comme on le fait avec les mots comme “racisme” ou “sexisme”) mais aussi médicalement, en faisant passer pour un malade mental toute personne contestant les “avancées” du monde contemporain.
Ce n’est pas sans faire penser aux psychiatres pénitentiaires, employés par le régime soviétique pour “diagnostiquer” d’éventuels troubles aux dissidents. Un tel diagnostic menait de la prison à l’asile psychiatrique, où à force de traitements forcés et de piqûres, l’ex-prisonnier dissident, finissait par virer zinzin pour de vrai.
Heureusement, on n’en est pas encore là en France. La prison n’est pas matérielle mais intellectuelle. “Homophobie”, “racisme”, “sexisme”, “islamophobie” etc. Autant de pêchés capitaux qui, une fois enfreints, ne s’accommodent d’aucun pardon mais vous poursuivront jusqu’à la fin de vos jours… et même après, à en juger avec l’exemple d’André Breton, viré de tous les programmes scolaires sous prétexte d’une supposée homophobie.
L’attitude envers les critiques de la communauté LGBT est la même aujourd’hui que celle que l’on avait jadis envers la communauté LGBT elle-même… Jusque dans les années 80, l’homosexualité était évoquée uniquement en psychiatre, aucun professeur d’histoire ou de français n’aurait poussé l’outrecuidance à affirmer l’appartenance (supposée) de Rimbaud ou Proust à cette pratique. Aujourd’hui, c’est l’homophobie que l’on dépeint comme un trouble aux étudiants en psychologie. L’attitude de la justice est aussi sensiblement la même. L’homosexualité a laissé sa place à l’homophobie dans le banc des accusés des tribunaux français, européens, mondiaux. Il n’y a qu’à voir l’exemple de l’Ouganda, où le parlement (démocratiquement élu, ce qui est plutôt rare dans ces contrées) a statué par référendum sur la pénalisation de l’homosexualité. Et l’ONU (organe humaniste s’il en est) de les accabler de sanctions et de les affamer, de sorte à provoquer des troubles et l’anarchie. Si bien que le président a dû retirer la loi sous la pression internationale… ce, dans son propre pays.
Nicolas Kirkitadze