Homosexualité : un casse-tête pour l'Islam de Norvège

Le Conseil Islamique de Norvège n’arrive pas à se prononcer sur la question suivante : « L’homosexualité est-elle passible de la peine de mort ? ».
Cela paraît incroyable et inadmissible étant donné que la Norvège préconisait l’abolition de la peine de mort dans le monde entier il y a cinq ans et que l’homosexualité n’est pas considérée comme un crime dans ce pays.
En novembre le Conseil Islamique de Norvège s’est adressé au Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche (CEFR) pour que celui-ci s’exprime sur la question, mais neuf mois plus tard il attend toujours une réponse. En effet lors de sa réunion annuelle, qui s’est tenue il y a trois semaines, il n’a pas abordé le sujet.
Par conséquent les 60 000 musulmans vivant en Norvège ne peuvent toujours pas savoir quelle attitude ils doivent adopter vis-à-vis des homosexuels. Les différents textes pouvant être interprétés différemment, ils préfèrent recevoir des consignes officielles.
Et si un jour le CEFR décrétait que l’homosexualité dans notre continent est passible de la peine de mort, que se passerait-il ? Y aurait-il des fatwas contre les homosexuels ? Y aurait-il des meurtres de gays européens comme cela se produit dans de nombreux pays islamiques ?
Un tiers des membres du CEFR résident en dehors de l’Europe.
Le CEFR considère que la charia doit être la norme absolue pour tous les musulmans. Il cherche à édicter pour tous les musulmans vivant en Europe des fatwas (avis juridiques) qui respectent la charia. Ses recherches visent à trouver des moyens d’application de la charia aux musulmans d’Europe.
En 2002 il a publié un recueil de fatwas en langue française pour aider les musulmans éloignés de leur pays d’origine à comprendre comment ils doivent agir dans leur vie quotidienne en leur fournissant des réponses aux questions qu’ils pourraient éventuellement se poser sur des sujets tels que l’alimentation, les mœurs, le mariage, la famille, le divorce, l’éducation, la prédication, la conversion, les finances et zakât al-fitr (l’aumône redevable au mois de Ramadan).
Les musulmans seraient donc des membres d’une communauté religieuse soumise à ses lois propres et non pas des citoyens ou des résidents d’un état occidental dont ils doivent respecter les lois, les valeurs et les mœurs.
Ils peuvent bénéficier de l’aide et de tous les services offerts par l’état occidental, mais ne sont pas censés adhérer à ses principes tels que la démocratie, le respect des droits des homosexuels, des femmes, bref le respect des droits humains.
Les gouvernements occidentaux peuvent-ils et doivent-ils tolérer de tels débats et de telles atteintes à la liberté ?
Rosa Valentini