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Il est honteux de commémorer le 19 mars 1962

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Des rapports officiels apportent la preuve que le 19 mars 1962 et les semaines qui ont suivi, des centaines d’êtres humains ont été réduits à l’esclavage et de nombreuses femmes livrées comme chair à soldats dans les bordels militaires de l’ALN (Armée de Libération Nationale).

Cependant cette date continue à être commémorée par certaines mairies en France et pas uniquement de gauche et d’extrême gauche.  

Nous célébrons le 11 novembre 1918, nous fêtons le 8 mai 1945, qui elles sont des dates de victoires de la France. Je n’ai vu nulle part en France une place, une avenue, une rue, un chemin, ni même une impasse, qui commémore le 22 juin 1940 ! Cette date est pourtant la fin d’une guerre que la France a perdue devant un ennemi et une armée qui nous occupaient. Alors pourquoi vouloir célébrer le 19 mars 1962 ?

Aucune nation au monde ne commémore la date d’une défaite honteuse alors qu’elle avait gagné sur le terrain.

Cette date marque pour certains la fin des hostilités alors qu’il n’en est rien car les tueries, enlèvements, assassinats et massacres ont continué encore plus virulents.

Cette date est un mensonge et veut cacher une réalité, ce que nous ne pouvons accepter.

Par ces accords le gouvernement français a décrété un « cessez-le-feu » unilatéral et a donné permission à nos ennemis d’assassiner des militaires et des civils français en toute impunité. 

Le 19 mars 1962, le chef de l’État français et son gouvernement ont “autorisé” un crime contre l’humanité.

Dès le jour même, le 19 mars et les jours suivants, et je parle sous le contrôle de M. Eugène-Jean Duval, inspecteur général des armées, 18 jeunes soldats français ont été assassinés par le FLN et 39 ont été blessés et de nombreux décéderont dans les jours qui suivent. 90 autres ont disparu et les 239 qui étaient retenus prisonniers par l’ALN ne nous ont jamais été rendus.

Nous sommes toujours, 61 ans plus tard, sans aucune nouvelle de ces jeunes militaires français… nos enfants, vos enfants !

Ce 19 mars 1962, la France a abandonné une grande partie de son territoire et de ses richesses : trois départements d’une République « Une et indivisible », plus le Sahara.  L’armée française, ce jour-là, a connu la plus ignoble forfaiture de son histoire : être restée l’arme au pied et avoir laissé assassiner sous ses yeux, par ordre de De Gaulle, des dizaines de milliers de pieds-noirs et de harkis. 

Est-ce qu’une telle date peut convenir alors que les cicatrices sont encore, et pour longtemps, visibles et douloureuses ?

Je m’adresse donc aux maires des communes dans lesquelles vivaient ces quelques centaines de jeunes soldats afin de leur demander comment ils vont pouvoir les inscrire un jour sur les monuments qui commémorent leurs morts ? « Morts pour la France » alors que la guerre était finie. Alors morts pour qui ? Pour quoi ? Morts pour rien ! Enterrés nulle part ! Honorés par personne ! Regrettés et pleurés uniquement par leurs parents, leurs proches !

Ils rejoignent ainsi les 1 165 civils assassinés et les 1 773 disparus dans les semaines qui ont suivi ce 19 mars 1962. Sans comptabiliser les plus de 60 000 harkis, et leurs familles, mutilés, exécutés, massacrés.

NON, Il n’y a pas eu de « cessez-le-feu » le 19 mars 1962 ! 

Même l’armée française n’a pas cessé le feu car elle a tiré après cette date, notamment le 26 mars, de triste mémoire, à Bab-el-Oued et rue d’Isly, tuant des dizaines de citoyens français innocents et désarmés.

Après le 19 mars 1962, blocus de Bab-el-Oued. La France, son armée, son aviation, ses tanks, tirent sur les habitants.

Le 26 mars 1962, sur ordre de De Gaulle, confirmé par Christian Fouchet, Haut-commissaire en Algérie à l’époque et ministre de l’Intérieur par la suite, l’armée française tire sur une population désarmée qui manifestait devant la Grande Poste de la rue d’Isly, à Alger : plus de 46 morts et 200 blessés.

L’ALN et le FLN n’ont nullement cessé le feu car ils ont tué après cette date et cela en toute impunité.

Les « Archives officielles » dénombrent 91 actions de guerre de l’ALN et du FLN après le 19 mars 1962.

Ce même 19 mars à Eckmuhl, 16 personnes, dont 3 femmes, ont été enfermées dans un hangar et le FLN y a mis le feu. On les retrouvera carbonisées.

Découverts par la gendarmerie d’Oran, des dizaines d’Européens ont été séquestrés jusqu’à ce que mort s’ensuive pour servir de donneur de sang aux combattants algériens. Ils avaient la peau collée aux os et étaient complètement vidés de leur sang de manière chirurgicale.

Et ce n’est pas suffisant, ajoutons les charniers d’Européens affreusement mutilés, tués à l’arme blanche ou par balles ou, ce qui est pire, après avoir été déchiquetés par la population (rapport du médecin colonel).

Le 5 juillet 1962, à Oran, dans cette seule journée près de 3 000 européens enlevés, massacrés.

Le 8 septembre 1962, un médecin militaire examine une dizaine d’Européens que le FLN vient de libérer. Tous hagards, totalement ébranlés psychiquement, présentant de nombreux traumatismes sur tout le corps, des fractures multiples des côtes et du sternum. Tous ont été torturés, soit par électricité, soit par noyade, soit par introduction de corps étrangers dans l’anus. Fouettés par la population et brûlés avec des cigarettes tout le long du chemin.

Arrêtons là ce martyrologe.

Interdiction, par le gouvernement français, à la Croix Rouge Internationale de s’y intéresser : télégramme (très secret) signé Louis Joxe et daté du 2 avril 1962 : “Je serais, pour ma part, hostile à une intervention quelconque de la Croix Rouge internationale dans tout ce qui concerne les arrestations et détentions d’européens”.

La France a reconnu officiellement des “morts pour la France”, en Algérie, après le 19 mars 1962, c’est bien la preuve que les “Accords d’Évian” n’ont jamais marqué la fin de la guerre. Leurs noms ont-ils été inscrits sur nos monuments aux morts ? 

Et s’il y a encore en France des maires, des fédérations, des associations, des Français, qui soutiennent toujours que cette date a marqué la fin d’une guerre, la fin des atrocités ! Qu’ils se souviennent de cette longue liste. Ils les entendront hurler leur mépris et leur colère lorsqu’ils garderont le silence durant une minute, ce 19 mars 2023.

Le 19 mars 2016, le président de la République, François Hollande, s’était déshonoré en prenant la décision de commémorer, pour la première fois, le 19 mars 1962 et les “Accords d’Évian”.

Il ne m’étonnerait guère qu’Emmanuel Macron, dont on connaît l’amitié unilatérale qu’il accorde au gouvernement algérien, commémore également cette date.

Oui, le président Macron a eu raison de l’affirmer, il y a bien eu « crimes contre l’humanité en Algérie » mais ils ont été commis par les assassins du FLN et de l’ALN le 19 mars 1962 et les semaines qui ont suivi jusqu’en juillet de cette même année, alors que la guerre était finie.

Sous les ordres des généraux Ailleret et Katz, l’armée française a terminé cette guerre, gagnée totalement sur le terrain, dans le déshonneur le plus total.

60 ans plus tard ne soyez pas encore leurs complices !

Manuel Gomez