Immigration : ces chiffres-clés de l’Intérieur que Macron a cachés aux Français

Le ministère de l’Intérieur fait paraître deux fois par an les chiffres clefs de l’immigration et de l’asile sur son site. En janvier de l’année paraissent les données chiffrées provisoires de l’année précédente et en juin les chiffres définitifs.
Ce sont ces données définitives qui sont présentées ci-dessous, indépendamment de celles de l’Insee.
Il convient de noter que la parution de juin 2020 fait apparaître des modifications intéressantes de méthode et de présentation comme pour les « Dublinés ».

Les délivrances de visas aux étrangers : en forte hausse depuis 2013 et stables depuis 3 ans
En 2019 le nombre de visas demandés est de 4,3 M. Après 0,7 M de refus, les visas accordés s’élèvent à 3,5 M soit un tout petit peu moins qu’en 2018 mais 42 % de plus qu’en 2013.

Il faut noter que parmi les 3,5 M de visas accordés on trouve 236 000 visas de long séjour dont 141 000 «  visas de long séjour valant titres de séjour » (VLS-TS) dispensant de demander un titre de séjour en préfecture.
Ces chiffres sont considérables mais, en principe, ne concernent pas directement l’immigration puisque plus des 2/3, environ 2,5 M, sont des visas de tourisme dont 0,8 M accordés à des Chinois.

Trois observations :
– en fait la vraie question de ces délivrances de visas n’est pas le chiffre des entrées, mais celui des sorties.
Combien de ces « touristes » se sentant bien chez nous et contents d’être accueillis par des amis et de la famille, demeurent en France sans avertir qui que ce soit ?
– il faut souligner que les visas attribués à un ensemble de pays constitué par l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, Indonésie et Philippines représentent environ 1 million de personnes. Ces populations aux niveaux de vie relativement modestes ont donc le grand mérite d’éprouver, au moins pour une partie d’entre elles, un goût flatteur pour le patrimoine touristique de notre pays. Dans le lot combien restent, combien partent ?
– le Covid-19 nous a permis de prendre conscience que l’évolution géopolitique de la Chine, la montée en puissance de ses appétits impérialistes, notamment envers la France, et l’espionnage technologique systématique qu’elle pratique représentent un péril crucial. C’est pourquoi le problème de la population chinoise vivant légalement ou non dans notre pays doit être éclairci.

La France est le pays d’Europe qui compterait le plus de personnes originaires de Chine. Selon un article de Slate qui se réfère à Pierre Picquart, spécialiste du monde chinois, cette communauté pouvait être estimée en 2010 à 600 000 ou 700 000 personnes. En revanche l’Insee estime le nombre de Chinois vivant en France à un niveau beaucoup plus bas.

Quoi qu’il en soit, il apparaît aujourd’hui impératif de cerner la réalité de cette présence. Certes cette population parait travailleuse, tranquille et plutôt sympathique de prime abord. Mais contrôlée et prise en mains par les autorités chinoises, elle représente désormais par son poids, une 5e colonne considérable qui pourrait porter encore plus atteinte aux intérêts et à la souveraineté de la France.

La délivrance des premiers titres de séjour stable avec une nette poussée des étudiants
L’estimation provisoire de délivrance des premiers titres de séjour est de 275 000 contre 259 000 en 2018. Ce chiffre est en augmentation annuelle constante.
Surprise, les trois premiers pays d’origine (en 2018) sont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie inexplicablement attirés par le pays colonisateur.

L’immigration économique représente 39 000 personnes soit seulement 14 % du total. Bien que ce pourcentage soit en hausse, il ridiculise l’affirmation selon laquelle la France a besoin d’une immigration de travail.
Le nombre des premiers titres de séjour attribués à des étudiants, en nette croissance, est de 90 000, soit autant que le regroupement familial. C’est étonnant de voir à quel point nos universités, dont le rang mondial est ce qu’il est et dans l’état dans lequel les met la terreur gauchiste, deviennent de plus en plus attractives !

Un volume de regroupement familial qui continue à poser un grave problème
Au sein des premiers titres de séjour le regroupement familial est stable : 90 000 personnes. Soulignons que sur 10 ans le total cumulé, en pleine progression, approche le million. Merci mille fois à Giscard et Chirac et surtout au Conseil d’État.
Il est à noter que l’immigration familiale concernerait surtout, pour ne pas dire exclusivement, des femmes qui rejoignent leur mari résidant légalement en France. Or elles ne viennent pas seules mais avec leurs enfants mineurs qui ne sont pas tenus de disposer d’un titre de séjour délivré par les préfets. Ils sont inconnus du ministère qui ne délivre des titres qu’aux majeurs.

Selon que l’on formule l’hypothèse de 1 ou 2 enfants par femme, l’immigration familiale pourrait représenter annuellement deux à trois fois plus que le chiffre de 90 000 présenté par l’administration.
Enfin sur la cohorte de 90 000 titres de premier séjour pour raisons familiales, environ la moitié relèvent de la catégorie « famille de Français ». Il est fort possible qu’il s’agisse de vrais Français. La plus grande partie relève en réalité de Français de papiers.

Les demandes d’asile en progression constante
Eurostat a pris la mouche à la fin de 2019 et accusé la France de déclarer des chiffres d’immigration sous-évalués notamment en matière d’asile, car la Direction générale des étrangers en France (DGEF) aurait omis d’inclure les demandes des « Dublinés ». Il s’agit des demandes effectuées auprès des préfectures par des personnes, soit entrées dans l’Union européenne par un autre État membre, soit ayant déposé une demande d’asile dans un autre État membre.
Le ministère de l’Intérieur a pris en compte ces reproches et modifié les modes de calculs de l’asile entre janvier et juin 2020.

Le champ de l’évaluation inclut maintenant les demandes d’asile sous le régime de la procédure Dublin ne relevant pas de la compétence de l’Ofpra ainsi que les demandes d’asile arrivant directement à l’Ofpra sans avoir été formulées en Guichets uniques de demandes d’asile (Guda).
En 2019, 178 000 demandes d’asile ont été adressées à la France contre 124 000 déclarés en 2018. La différence provient principalement des Dublinés : 35 000 en 2019 ainsi que 27 000 demandes formulées en dehors des Guda.

En 2019, sur 133 000 demandes d’asile enregistrées à l’Ofpra, 95 000 décisions, hors mineurs accompagnants, ont été prises, sans variation notable par rapport à 2018.

Le nombre de décisions d’accord d’un statut de protection prises par l’Ofpra et la CNDA en 2019 s’établit à 36 000 (hors mineurs accompagnants) soit presque le double de 2015.

Le nombre des mineurs accompagnants n’est jamais donné précisément. On peut estimer leur ratio entre 20 et 30 % des majeurs. Retenons 25 %. On peut extrapoler qu’aux 36 000 décisions favorables concernant les majeurs il faut rajouter environ 10 000 mineurs acceptés au titre de l’asile.

Les demandeurs sont dans l’ordre les Afghans, les Bangladis, les Géorgiens (pourquoi les Géorgiens ?), les Albanais, les Guinéens etc.

En définitive la progression des demandes d’asile : plus qu’un doublement entre 2015 et 2018, est plus qu’alarmante et ne semble pas de nature à s’arrêter.

Les éloignements et départs stables et insuffisamment nombreux
Les sorties du territoire des étrangers en situation irrégulière : départs spontanés, départs volontaires aidés, éloignements aidés et non aidés s’établissent à 31 000. Les éloignements forcés non aidés qui correspondent pour beaucoup à des départs de déboutés du droit d’asile s’élèvent à 19 000.
Ce chiffre est en progression modeste et se situe à un niveau ridiculement faible. C’est tout le problème de la surjudiciarisation de cette question et de la mauvaise volonté des pays d’origine. Nous ne résistons pas à la tentation de rappeler qu’au Portugal l’éloignement forcé de clandestins se passe sans problème, dût-on faire accompagner ceux-ci par un représentant de l’administration dans l’avion.
C’est une simple question de volonté et d’autorité.

Des chiffres de régularisations non communiquées
Le ministère de l’Intérieur semble ignorer la question pourtant importante des régularisations de clandestins. En tout cas il n’a pas communiqué de chiffres sur ce point pour 2019.
La régularisation par le travail, prévue dans une circulaire dite Valls, s’opère au travers de l’ « admission exceptionnelle au séjour » : environ 30 000 personnes en moyenne depuis 2012, année de la circulaire Valls.

Les portes largement ouvertes à l’accès à la nationalité française
En janvier 2020, le ministère de l’Intérieur a affiché pour 2019 un chiffre de naturalisations de 76 710 qui n’était pas complet et a été repris à tort par Vie Publique. Espérons que ce n’était qu’involontaire.
De fait il manquait pour des raisons de données incomplètes, les «  déclarations anticipées » des 13-17 ans dont le nombre était de 33 000  en 2019.
En réalité, depuis 2014 la moyenne annuelle des naturalisations se situe à un peu plus de 110 000 personnes. En 2019 leur nombre s’établit à 113 000. Il faut bien assurer des réélections tranquilles dans un avenir proche !
Le très grave problème corollaire est celui de la binationalité. Nous en soulignons depuis longtemps le danger dont le représentant emblématique fut et est toujours Manuel Valls dont on peut considérer qu’ancien Premier ministre possédant nombre de secrets de la France et redevenu espagnol, c’est un traître.

Les sous-évaluations potentielles
Nous avons vu ci-dessus cinq facteurs de sous-évaluation potentielle.
– Les détenteurs de visas de courte durée et de tourisme qui ne repartent pas chez eux
– Les étudiants étrangers qui ont fini ou pas leurs études et qui ne reviennent pas dans leur pays d’origine
– Les Dublinés, jusqu’à la rectification de l’administration en juin 2020
– Les mineurs accompagnants des demandes d’asile acceptées
– Sous bénéfice d’inventaire et de vérification, les enfants mineurs des femmes bénéficiaires du regroupement familial.

Il faudra également qu’un jour on nous explique ce que deviennent en France les déboutés du droit d’asile qui ne sont pas expulsés, les mineurs isolés étrangers au bout de trois ans de centre d’accueil, les pratiquants du tourisme médical, etc. À l’évidence, pour la plus grande partie, ils ne rentrent pas sagement chez eux et s’évaporent dans la brume de l’aveuglement volontaire et du renoncement.

André Posokhow
15/06/2020