Indignez-vous d’une pétition pour envoyer le mythomane Hessel au Panthéon

Stéphane Hessel nous a quittés. Depuis, les médias et les politiques bruissent. Le diplomate imposteur devient l’objet d’un culte de la personnalité qui amène des personnages de différents milieux à pétitionner pour obtenir que les cendres de l’homme qui fera l’apologie du chef assassin djihadiste Hanyeh puissent aller reposer au Panthéon, comme s’il s’agissait d’un grand homme de l’Histoire nationale, à l’égal de Jean Jaurès ou de Victor Hugo.

Avec cette pétition, le grotesque le dispute à l’odieux. A l’opposé, se multiplie les prises de position, rappelant qui était en vérité l’imposteur Hessel :

Un personnage qui utilisera la judéité ethnique de son père (un Juif converti au protestantisme) – sa mère n’étant ni juive, ni attirée par le judaïsme – pour mieux pouvoir dénigrer les Juifs, en tant que peuple, en tant que culture et en tant que nation restaurée et rétablie sur un tiers du territoire sur lequel elle s’est formée il y a pas loin de trois millénaires.

Un homme laissant croire ou laissant dire qu’il était un des rédacteurs de la déclaration des Droits de l’homme des Nations-Unies.

Un homme qui posera au résistant héroïque et exemplaire, alors que lorsqu’il sera déporté politique, il échappera à l’enfer de chaque instant qui réduisit nombre de déportés politique à l’état de squelette ambulant grâce à la protection d’un déporté politique, un de ces militants allemands, essentiellement des cadres du KPD (le parti stalinien allemand), qui le prit sous son aile protectrice et lui obtînt un travail de scribouillard dans l’appareil administratif du camp.

Un provocateur fanatique qui défiera l’opinion informée, en déclarant que l’occupation nazie était somme toute « moins terrible que celle d’Israël », sur la terre disputée à la nation juive par les populations arabes d’origines syriennes (hauranites venus à pas loin de 300000 à la fin des années vingt du siècle passé et s’étant découverts « palestiniens » à partir de 1967), égyptiennes, bédouines du Sinaï, irakiennes… et les populations africaines islamisées et arabisées (Soudan, Erythrée, Somalie) eux-mêmes se découvrant Palestiniens à la même époque (1967).

Un mythomane défendant moralement le régime d’occupation allemand en France, en osant prétendre, pour l’opposer au « terrible régime d’occupation sioniste », que l’on pouvait écouter chanter Juliette Gréco. 

Mon ami Ulmo rappelait à ce sujet, le caractère odieusement mythomaniaque du personnage Hessel, la « môme » Greco étant alors cachée auprès des frères Prévert. Peut-être chantait-elle, mais ce n’était certainement pas autrement que sous une fausse identité, sous une identité déconnectée de celle de ses parents déportés.

Mon père aussi circulera presque librement, jusqu’à ce qu’une dénonciation le fasse envoyer à Drancy, direction les installations de la shoah des pays baltes, d’où il n’est pas revenu. Il circulait aussi, mais sous une identité d’emprunt obtenue grâce à la complicité d’un officier de police marseillais et d’un employé de la préfecture, pas parce que le régime d’occupation allemand était plutôt cool, comme l’affirmera sans honte le défunt que des irresponsables veulent faire reposer au Panthéon, auprès des grands hommes qui ont contribués à façonner la nation française.

L’homme est tellement « exceptionnel », dans le faux-semblant, que sur un problème qui saisit présentement et depuis le début de l’automne, à bras le corps le peuple français et les Africains vivant dans ce pays -la terreur organisée par les fanatiques armés de la charia- l’ami d’Hanyeh (le chef de la dictature fanatique à Gaza) que l’on veut envoyer au Panthéon s’est retrouvé, par son silence absolu, du côté de l’organisation de la conférence islamique (qui a dénoncé l’aide française au peuple malien et préfère les djihadistes aux autorités maliennes).

Manifestement, les femmes maliennes, interdites de sortir de leur domicile autrement qu’enfermées sous un linceul, un « vêtement » obligatoire les couvrant toute, interdites d’aller et venir pour vaquer à des activités économiques, interdites de chanter, de danser et de jouer de la musique, les couples maliens lapidés, les adolescents recrutés de force ou achetés pour servir de kamikazes, les maliens amputés des pieds ou des mains, ça n’a pas paru intéresser le prétendu homme exceptionnel. Un exception Hessel, c’est vrai, mais dans le silence complice envers AQMI, MUJAO, ANSAR DINE, BOKO HARAM…

Digne de reposer au Panthéon, Stéphane Hessel, vous croyez cela ?

Il y a quelques mois, c’était en novembre dernier, j’écrivais ces lignes pour préfacer quelques pages écrites au tout début de l’année 2011, quand fut lancée la « Hesselmania » :

Il n’est pas toujours simple de pouvoir remettre à sa place une « idole », une fausse valeur morale et politique. En effet, deux ans ont passé depuis l’expansion de la bulle Hessel. L’homme, qui avait adhéré à Europe écologie les Verts (le parti EE-LV), est en fin de compte passé au parti politique qui semble donc le mieux convenir à un « indigné » de métier -venu très sur le tard à l’indignation. Ce parti, c’est le parti socialiste sans socialisme.

Ses dénonciations passées, ses anathèmes contre Israël, son amour pervers pour le Hamas, qui n’a pas refroidi, malgré les centaines de roquettes et plus récemment, en dépit des missiles à moyenne portée livrées par l’Iran de la féroce dictature khomeyniste, lancées sur les villes et les kibboutz du sud et sur Jérusalem et Tel Aviv, pour frapper sciemment, délibérément des civils, rendent ces lignes toujours actuelles.

La mise en scène odieuse montrant les photos d’enfants syriens tués ou grièvement blessés pendant les combats entre Syriens, pour les faire passer pour des photos d’enfants de Gaza tués par des tirs israéliens, n’a pas suscité l’indignation de « l’indigné » -en chef que n’aura pas choqué ces procédés dignes des impostures judiciaires des procès de Moscou.

A l’inverse, la petite nébuleuse dont il est un élément actif, formée de pseudo-intellectuels posant qui au philosophe, qui au bon docteur itinérant, qui au sociologue, qui à l’avocat(e) de grandes causes, n’a pas daigner relever cette machination ni ce nouvel appel à multiplier les opérations meurtrières du type Merha devant l’école Ozar Hatorah.

J’avais écrit bien d’autres lignes sur lui, en mars 2011, quand la bulle Hessel prenait son envol. Un éditeur me demandera si j’acceptais qu’il les publie. Tout à fait, lui fis-je immédiatement savoir. Je signerais même quelques jours plus tard l’autorisation écrite qu’il m’enverra à cette fin. Puis je n’eu plus de nouvelles de l’éditeur…

Mais démasquer l’homme – récompensé en qualité « d’anticolonialiste exemplaire », pour une longue existence, paisible, à passer son temps assis dans les confortables fauteuils de cuir de la fonction publique diplomatique, récompensé avec toute l’orchestration médiatique que cela ne méritait manifestement pas, pour une vie caractérisée précisément par l’absence de toute action politique ouverte ou même clandestine de cet ordre- ne me semble pas sans intérêt, même deux ans après l’édition d’un médiocre manifeste.

Dans un contexte marqué par la persistance des provocations de plus en plus cyniques contre Israël et la nation juive, mettre à bas de leur piédestal de fausses valeurs, utiles au camouflage de ces machinations-provocations, ne me semble pas devenu inutile parce que la baderne diplomatique « indignée » se serait dégonflée. Au contraire, dans la mesure où elle illustre de manière paradigmatique le marigot moral dans lequel pataugent des gens (« intellectuels » ou « journalistes », hommes et femmes politiques), faire avec des mots, à l’icône Hessel, le sort que les Hongrois firent en 1956 à la gigantesque statue de l’imposteur en chef Staline, ne nous paraît pas inutile.

Alain Rubin