Israël : la coalition contre-nature basculera-t-elle… ou pas ?

MK Itamar Ben-Gvir arrives to open his office in the east Jerusalem neighborhood of Sheikh Jarrah, February 13, 2022. (photo credit: OLIVIER FITOUSSI/FLASH90)

« Some 60 percent of Israeli Jews believe it is best for Jews and Arabs to live apart, according to a survey conducted by the Israeli Democracy Institute in March of this year – 60% des Juifs d’Israël considèrent qu’il serait meilleur pour les Juifs et les Arabes de vivre séparés, selon un sondage dirigé par l’institut démographique israélien le mois de mars dernier.”.

Les yeux de la majorité des Juifs d’Israël sont rivés à l’écran de la télévision israélienne qui suit pas à pas les dernières manœuvres du gouvernement actuel.

Coalition saugrenue, bizarre, impossible à manœuvrer, qui menace depuis le premier jour son institution de basculer.

Il est vrai que le défi est de taille pour M. Naftali Bennet, comme pour tout autre Premier ministre, qui pour rapprocher les deux extrémités de son gouvernement fait du trapèze sur une corde tendue à l’extrême. Mais quelle idée de se coltiner aux deux antipodes d’une coalition formée d’un côté par la droite nationaliste, la gauche laïque et Ra’am de la Confrérie musulmane ?

Depuis sa création, elle ne cesse d’osciller. Pour sa survie, le Premier ministre a donné son aval à des concessions budgétaires et territoriales au parti musulman, alors que la droite grince des dents, montre son poing mais refuse d’abandonner la barque.

Il ne fait plus de doute que les membres du gouvernement actuel s’agrippent à leurs sièges même aux dépens de la sécurité et de la survie de l’État juif d’Israël. Ce qui représente indéniablement une trahison perfide aux lignes démarcatives de l’État juif d’Israël et de sa pérennité.

Une analyse plus profonde nous révèle les dessous de cette obstination : les partis qui composent ce gouvernement se sont grillé les ailes et une sortie après un fiasco de cette taille garantirait leur disparition du spectre politique.

Ceux de la droite, comme Gidéon Saar, Tikva Hadasha, tout comme ceux de Yamina, Shaked et Bennet, de droite aussi, sont accusés de traîtrise.

Accorder des milliards de dollars aux Arabes d’Israël, qu’ils soient Bédouins ou Palestiniens, revient à alimenter l’ennemi même de l’État juif d’Israël en son sein. La démocratie et les bienfaits d’un État providence ont galvanisé leur démographie, qui s’est multipliée par sept durant ces dernières années. D’où les récentes émeutes entre juifs et musulmans, grignotement de terrains, expansion des villes mixtes et du brigandage. Un véritable Far West au sud de Beer Sheva où les Bédouins en font à leur tête.

A police car set on fire during riots in the central Israeli city of Lod, April 2021.Credit: Avishag Shaar-Yashuv

Pour ces prétendus membres de la droite politique, la porte d’entrée dans un autre gouvernement à majorité droite/extrême droite, est à peine concevable. L’Israélien ne peut plus leur accorder toute fiabilité suite à cette escalade dangereuse et ce virement vers l’extrême Gauche suicidaire…

Aux législatives, beaucoup se verront simplement effacés… La centre-droite aussi perdra de ses forces qui renfloueront sans doute la droite ainsi que l’extrême droite.

Pour Gidéon Sa’ar, le temps est venu de prendre une décision s’il veut poursuivre sa carrière politique. Le vote pour la loi sur la Judée et Samarie est le pont qu’il entend traverser afin de ne pas être complètement dissout.

Ra’am ne peut plus aussi jongler avec la coalition… Si ses tentatives d’extorquer des atouts financiers et territoriaux ont été jusque-là effectifs, aujourd’hui, la corde est si tendue qu’elle risque de craquer au moindre faux pas. Ce qui signifierait sa mort politique.

La goutte qui fera basculer le gouvernement ne proviendra pas de l’opposition, mais des membres même de la coalition qui cherchent à survivre après la débâcle qui, inévitablement, s’ensuivra.

Le peuple juif d’Israël a compris la leçon et votera dans sa majorité pour un gouvernement qui inclura l’extrême droite avec Ben Gvir et Smotrich…

En politique rien n’est certain… alors demeurons à l’écoute.

Thérèse Zrihen-Dvir