IVG à 14 semaines : une avancée sociétale, Aurore Bergé ?


Une nouvelle loi va être adoptée par l’Assemblée nationale concernant l’interruption volontaire de grossesse. Cette énième modification du texte initial, voulu par VGE et présenté en 1974 par Simone Veil, aura pour objet de porter le délai légal de 12 à 14 semaines. Ce vote interviendra après bien des hésitations, de la part des groupes politiques les moins progressistes de l’hémicycle mais aussi de l’Académie de médecine elle-même.
Ce vote était prévu en 2020. Il fut reporté en février 2021 et finalement reprogrammé en novembre 2021, dans un mois donc, à moins de 200 jours de l’élection de la dernière chance pour la France. Ces renvois successifs ont énervé quelques-unes de ces féministes tellement néfastes pour l’image de la femme, tellement nuisible pour les femmes…

“Une fois de plus, le droit des femmes est sacrifié. Une fois de plus, la politique politicienne et les guerres intestines prennent le pas sur les nécessaires avancées sociétales”, s’indignait la députée Cécile Muschotti, député LREM et principale initiatrice de ce texte, une progressiste donc par essence et pur jus, une progressiste jusqu’au bout du raisonnable, une progressiste quoi qu’il en coûte, en fait une opportuniste de la pire espèce.

En effet, il est sage de se poser la question, s’agit-il vraiment d’une avancée sociétale ?
Pourquoi une telle modification ? On est en droit de se poser la question. En quoi cet allongement pourrait-il améliorer la décision d’une femme souhaitant interrompre une grossesse ? Celle-ci se décidera-t-elle une fois passé le délai des douze semaines actuellement en vigueur dans la loi et avant les quatorze semaines désormais prévues ou bien aura-t-elle arrêté sa décision longtemps avant ?

Rappelons que la réalité d’une grossesse peut être déterminée de façon certaine par un test après 3 semaines de gestation. Faut-il réellement 11 semaines pour définir son choix de garder l’enfant ou de mettre un terme à cette grossesse non souhaitée ?

En fait, et sous la pression des féministes, supposées ardentes défenseuses de la « cause des femmes » mais en réalité agitateuses incandescentes de la frustration d’un petit nombre d’entre elles, la loi sur l’IVG, de « progression » en « avancées », a carrément tourné le dos à l’esprit de la loi initiale. La loi Veil, prévue pour une durée d’application provisoire de cinq ans, renouvelable, devait dépénaliser l’avortement dans le respect de plusieurs conditions cumulatives : la femme devait être dans une situation de détresse, et l’avortement ne pouvait être pratiqué que dans le délai de dix semaines de grossesse. On voit bien ce qu’elle est devenue aujourd’hui : un moyen banal de contraception.

L’interruption volontaire de grossesse est devenue une véritable course à l’échalote où il est moins question de protection de la condition féminine que de porte ouverte au confort banal de pouvoir faire ce que l’on veut comme on veut et de s’en remettre à l’aide généreuse de la communauté pour résoudre le problème ainsi que sur le compte de la protection sociale dont le déficit devient pourtant vertigineux. C’est comme ça, c’est le progrès, c’est dans l’air du temps et dans le cours de l’évolution sans contrôle ni obstacle des choses.
Il est pourtant d’une évidence absolue que l’on peut ne pas concevoir un enfant aujourd’hui si on a décidé de ne pas en avoir et on a tous les moyens adaptés pour cela.

Au risque de sidérer les moins sceptiques, les plus crédules, on peut affirmer que la course au record du nombre d’avortements comme indicateur de santé sociale est même un sujet de préoccupation pour certains. Ainsi, Aurore Bergé déclare sans gêne ni hésitation : « c’est une honte d’avoir un taux de recours aussi faible à l’IVG dans notre pays »… Autrement dit, allez-y mes chéries, pour l’honneur de la France et son évolution, avortez, avortez, avortez, et faites-le quoi qu’il en coûte… car il ne vous en coûtera rien individuellement ! Sans doute pense-t-elle sournoisement que le déficit des naissances sera compensé avec bonheur par un flux migratoire « opportun » et la descendance de celui-ci. Et si cette compensation devait entraîner un déséquilibre ethnique précédant un bouleversement culturel avant un remplacement de civilisation, elle n’en serait pas pour autant accablée, peut-être même en serait-elle réjouie.

https://youtu.be/nsMxX2_IG9I?t=152

Car voyez-vous, les progressistes sont aussi de grands adeptes de l’immigration massive et par voie de conséquence incontrôlée et donc non maîtrisée. Ils sont favorables au multiculturalisme. Ce sont des adeptes de l’ultralibéralisme et des ultra-libertaires. C’est donc bien eux qui sont le vrai danger.

Que disait la mère de la loi initiale, Simone Veil ? Elle disait textuellement : « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue ». Ces mots, cette prescription, presque injonctive, furent prononcés par celle dont on fera par la suite l’icône de la libération des femmes, à la tribune de l’Assemblée nationale, le 26 novembre 1974. Avec le recul, on peut observer que beaucoup d’eau s’est écoulée sous le pont depuis cette date. La loi d’hier a fait place à une idéologie transhumaniste qui n’hésitera pas à commettre des actes profanatoires contre la nature humaine.

On voit bien où on en est aujourd’hui, poussé par un mouvement progressiste démagogique et mortifère dont les expérimentations sont juste effrayantes.
C’est ainsi, également, que la loi a établi, au nom du « principe d’égalité », le « mariage pour tous » qui non seulement a, de fait, détruit une institution millénaire portée et respectée par tous les régimes politiques. Ils ont institué en lieu et place la reconnaissance d’une union stérile sans lien avec aucune manifestation d’égalité qui satisfait une très maigre partie de la population dont les couples divorcent avec la même ardeur que celle qui les a poussés à contracter. L’individualisme à outrance, une espèce de nihilisme pervers ainsi qu’une perte radicale des valeurs sociétales et des règles de bon sens nous ont conduits sur cette pente savonneuse qui, traduisant une décadence lente et perfide, nous conduisent à la chute fatale.

https://youtu.be/7FNqNoKvueY

Comment, au rayon des énormités établies par le progressisme politiques modernes, dont madame Bergé mais aussi Coralie Dubost et son ex-compagnon, ex-socialiste Véran, ainsi qu’une cohorte de fidèles de cette idéologie du progrès sont les éminents représentants, ne pas citer la PMA pour toutes. Un enfant peut désormais être élevé dans un foyer sans père. Il peut, selon Emmanuel Macron, grandir dans un foyer, une famille dont le père pourrait ne pas être un homme. Comprenne qui pourra. Ça c’est du progressisme brut ou je ne m’y connais pas. C’est un gage de « bonheur égalitaire » légué à celui ou celle qui devra subir ce déséquilibre toute sa vie durant.

https://youtu.be/kWslT8wznvg

Par ailleurs, Emmanuel Macron déclarait au début de son mandat : « je suis très sensible au respect de la filiation, à la vraie conception de la famille, c’est aussi pour cela que je suis contre la gestation pour autrui ». Or, comme il est à la fois favorable à la PMA pour toutes et qu’il prône l’égalité homme-femme, on ne voit pas très bien comment il pourrait refuser à un couple d’hommes ce qu’il juge autorisable à un couple de femmes, c’est-à-dire un enfant conçu dans le ventre d’une femme forcément étrangère à l’étrange famille.

Voilà comment nous aboutirons, comme cela s’est fait aux États Unis, à un vrai marché ultralibéral dont les produits seront les enfants achetés et vendus après avoir été commandés à des femmes dans un commerce vénal écœurant.

Tous ces « docteurs Mabuse », hérauts du progressisme sans limite sont en train de déconstruire le réel et d’essayer de le remplacer par un univers imaginaire intangible et faustien au pire sens du terme. Le rôle du diable dans cette histoire contemporaine a plusieurs visages. Il se présente sous l’aspect caricatural du lobbyiste de base de LGBT, sous celui non moins saugrenu de l’adepte de feu la LDNA ou encore sous les traits de Rokhaya Diallo ou bien Hafsa Askar ou bien encore Assa Traoré ou Houria Bouteldja… Autant d’individus avides de déconstruire l’histoire au profit d’une espèce de colonisation à l’envers.

François Ponsard, ce poète un peu oublié, disait in y a 170 ans : « Quel spectacle douloureux que celui de sa propre décadence ! Chaque jour nous emporte un peu de nous-mêmes, et met une ride où était une grâce. Comme les années s’envolent ! Comme on vieillit vite ! ». Comme cette phrase identifie bien le malaise qui nous prend à observer l’évolution de notre société.

Comme lui, on pourrait ajouter :  ” Quand la borne est franchie, il n’est plus de limite / Et la première faute aux fautes nous invite. “.

Jean-Jacques FIFRE