J’ai découvert Caroline de Haas : je comprends qu’on ait envie de la gifler…

LCI – Chaine info en boucle.

Quand ce n’est pas un GRAND débat, ou un GRAND dossier, ou alors un GRAND décryptage (traduisez embrouillage), le GRAND soir, le GRAND Jury, le Grand Format c’est un GRAND ceci et un GRAND cela. Hier, c’était La Grande confrontation. De grand, elle n’avait que l’insignifiance.

J’avais remarqué le sujet de l’émission : « Peut-on tout dire ? ». A se rouler par terre de rire (si on ne pleure pas). LCI et tout dire ! La chaîne la plus mensongère de la planète. Un peu comme si Landru rédigeait un manuel de savoir-vivre avec les femmes, si vous voyez ce que je veux dire. Bien entendu, je n’ai pas regardé, je ne supporte pas, j’ai juste zappé, n’ai entendu que deux ou trois interventions et encore, debout, les clés en main. Mais bravo Internet, je l’ai retrouvée ce matin.

Prétendant « confronter » diverses opinions et se demander si on pourrait aujourd’hui rejouer le célèbre sketch de Pierre Desproges, incarnant un antisémite, sur les juifs ? Les propos de Coluche sur les arabes ? Les sketches sur les femmes” ? “La Cage aux Folles” ? Pujadas a invité des « avocats, intellectuels, artistes et responsables politiques » (Curieux, on ne mentionne pas les deux suffragettes compulsives !).

LCI avait choisi de discuter (traduisez baratiner) ce soir de la liberté d’expression et d’opinion en France. “Université, médias, humour, politique… On entend de plus en plus qu”on ne peut plus rien dire’. (NdR : on ne l’entend pas seulement, c’est la triste vérité, l’implacable réalité). Le politiquement correct est-il en train d’étouffer la vie publique ? Je confirme. Faut-il au contraire saluer comme un progrès la sensibilité nouvelle aux expressions stigmatisantes ou simplement blessantes ? (Mais ça ne va pas ?).

Pour meubler son émission, Pujadas avait notamment convié Alain Finkielkraut, l’insupportable, l’imbuvable militante féministe Caroline de Haas, que j’avoue avoir vue pour la première (et la dernière) fois, qui faisait semblant de beaucoup s’amuser des propos de Laurent Alexandre, chirurgien-urologue, essayiste et entrepreneur, co-auteur du livre : L’IA va-t-elle aussi tuer la démocratie? Prenant des mines amusées, Madame De Haas pouffait, se gondolait, le poing sur la bouche, afin de faire comprendre aux téléspectateurs – qu’elle prend pour des bûches – qu’elle entendait des âneries !

C’est à ce moment-là que m’est revenue une remarque de Dominique Besnehard : « Alors que je suis féministe, que j’ai un rapport extraordinaire avec les femmes, de Haas, là, moi j’ai envie de la gifler ». Je cautionne, il est très possible qu’il ne soit pas le seul. A son avis, le niveau de tolérance vis-à-vis du sexisme, du racisme est en train de monter, et c’est une bonne nouvelle ! Vous allez être sanctionné pour avoir prié une chance pour la France de hurler moins fort dans le tram, et c’est une bonne nouvelle ? Pour avoir critiqué un basané qui s’accroupit sur le trottoir ? Avoir conseillé à un malpropre de ne plus cracher dans le bus ? Si quelqu’un glisse sur une peau de banane, faudra-t-il se contrôler ? Plaisanter sur le comique qui s’est pris de la prison pour avoir glissé un lardon sous la porte de la mosquée ? Interdiction ? Enfreinte au Pacte de Marrakech ?

On ne rit plus de rien ? Plus de l’écharpe en cashmere ou du bouton de manteau de Castaner non plus ? Mais on va rigoler de quoi alors ? Et Schiappa, interdiction de plaisanter sur ses généreuses échancrures ? Et Brigitte, ses interventions chirurgicales qui bouleversent le pays ? Ses « escapades » dans la neige ? Plus non plus ? Ce serait de l’insulte à personne âgée ? Et la cannibale de l‘Elysée ? Et l’autre petite abeille Maja ? Ses tenues hilarantes ? Mais la France est-elle pas célèbre pour ses humoristes ? Parfait. Plus de saucisson, plus de pinard, et plus de blagues ! Et pourtant la Caroline, elle m’inspire drôlement. Je ne dirai rien, bien entendu, je me sens capable d’en faire un sketch longue durée, pourtant. Je vous invite juste à consulter Internet. N’oubliez pas de mettre le son !

https://twitter.com/LCI/status/1194710010959400960?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwgr%5E363937393b636f6e74726f6c&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.lci.fr%2Fpopulation%2Ftoutes-les-opinions-sont-elles-bonnes-a-dire-revivez-l-emission-la-grande-confrontation-sur-lci-2137629.html

L’avocat Georges Kiejman, pourtant intègre et parfaitement compréhensible s’est fait sans cesse interrompre par les émancipées obsessionnelles.
Maboula Soumahoro, titulaire de deux nationalités (un coup de pouce : l’une, c’est française), s’acharne sur le “blackface”, ou “grimage en noir”, une forme de racisme.
Ou encore Philippe Gelluck, dessinateur belge qui se mêle de tout, qui aurait volontiers demandé une protection policière au moment de l’attentat sur Charlie Hebdo alors qu’il ne dessine que des chats.

Une des grandes questions : Peut-on aujourd’hui critiquer Greta Thunberg ? Elle a été posée. Alors que Laurent Alexandre, en sa qualité de médecin, tentait d’expliquer qu’il est honteux de la part de parents d’exploiter la maladie (autisme, dépression, tocs) de son enfant pour en faire un personnage public, une des militantes féministes obnubilées dont j’ai oublié de noter le nom s’est mise elle aussi à ricaner, comme s’il y avait sujet à hilarité. Une fois son souffle repris, elle a invectivé le malheureux. Greta est sublime, elle marque la voie à suivre, c’est la jeunesse (je suppose qu’elle évoque ici les iphonivores, les porteurs de jeans traités aux enzymes toxiques, les consommateurs de thé en cannette et les constamment vautrés) qui va nous sauver. Greta is great.

C’en est assez, je coupe mon ordinateur.

Morale de l’histoire : on nous ment continuellement, sans arrêt, vous le savez, rien de neuf, mais qu’on ne puisse même plus rigoler !

Anne Schubert