J’ai manifesté pour soutenir Nicolas, avec la France bien élevée

nicolas

Dimanche, à Paris, je participe à la belle manifestation de soutien au jeune Nicolas, incarcéré par Nathalie Dutartre pour délit de patriotisme. C’est fou ce qu’on peut trouver d’opinions à matraquer en ce moment… « Sois socialiste et tais-toi ! » : slogan ironique d’une affiche militante représentant un énorme CRS brandissant une matraque (en réalité, un vieux dessin de mai 1968, mais détourné par de joyeux farceurs qui aiment la France).

nicolas soutien filles

L’assemblée générale de Résistance Républicaine venait de se terminer. Nous avons l’habitude de nous héberger les uns les autres ; un groupe de camarades qui pouvait loger une nuit de plus à Paris sans trop de frais est arrivé pour grossir les troupes de la Place Dauphine, non loin du Palais d’Injustices. Fort belle, cette France bien élevée, comme l’écrit Mme Gabrielle Cluzel, avec qui, du reste, j’ai fait un brin de causette. Cela changeait de la racaille et des antifas ! Des jeunes, des vieux, des gros, des maigres, des beaux, des moins beaux, mais j’ai trouvé qu’on avait tous de petites gueules bien sympathiques. C’est cela, l’amour, fût-il patriotique. Cela transfigure.

http://www.bvoltaire.fr/gabriellecluzel/fleury-merogis-pour-tous-et-pas-seulement-pour-un-seul,28100

Me voilà donc sur la place, avec ma petite troupe, dont deux camarades catholiques traditionalistes. J’en profite d’ailleurs pour saluer chaleureusement un abbé très digne, en soutane à l’ancienne, et nous plaisantons quelques minutes de nous voir réunis en un même lieu, lui, l’homme de Dieu, et moi, le marxiste paradoxal. Un peu plus loin, de vertueuses demoiselles, coiffées de bonnets phrygiens. Un peu plus tard, poignées de mains nourries avec les grands gaillards élégants et courtois d’Action Française. Beaucoup de chants de la Marseillaise, y compris dans les gosiers royalistes, beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge avec ceux, souvent roses, mais point socialistes, de la Manif pour Tous, déjà plus ou moins subsumée dans le Printemps Français. Des discours politiques très suivis, notamment celui de la jolie fille blonde que vous connaissez tous. Et puis, nos Hommen en pleine démonstration virile, bras, épaules, poitrails, masques de pierrots si tristes, libertés en lutte. J’en oublie sans doute, je n’ai vu la manifestation que d’un côté. Il m’a semblé qu’elle s’est dispersée sans histoire, un sacré cortège sur les ponts avoisinants… Un groupe de racaille a même changé de trottoir. Et ça chantait ! « Libérez Nicolas, enfermez Taubira ! » Je le chante encore.

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Dans les milieux patriotiques, nous sommes nombreux à nous poser la question d’une jonction possible entre le social et le sociétal, comme en 1968 du reste, mais à l’envers (ou plutôt remis à l’endroit). Une camarade catholique monarchiste, mais de Résistance Républicaine, fervente des Manifs pour Tous et du Printemps Français, me confiait d’ailleurs cet infléchissement social des différentes manifestations (si l’on peut appeler « infléchissement » ce qui constitue en réalité comme un tonique extrêmement salutaire). Elle me confiait que le « Printemps pour Tous », c’était aussi la France qui trime, que défilait aussi dans ce Printemps déjà commué en été pluvieux, la France du pouvoir d’achat en berne, comme si le social se révélait, en filigrane, derrière le motif plus coloré, plus marqué, du sociétal. Une France qui ne se syndique plus, malgré l’assassinat du CDI ; un France qui en a déjà trop vu, et qui ne s’inféodera plus à la gauche mondialiste, pas même à celle du grand usurpateur Mélenchon. Une France de la classe moyenne, de moins en moins moyenne, et de plus en plus laborieuse. Une France bafouée par les délires d’une oligarchie mondialiste au service de sa liquidation définitive.

Alors, grève générale ou pas ? Il faut dire que la grève générale existe déjà en quelque manière. La France a perdu son industrie, détruit son agriculture (ou plutôt ses agriculteurs), et elle a même démantelé ses services publics ou privés légitimes, tout en faisant proliférer institutions et organisations parasitaires. La France connaît un chômage réel effarant, bien plus important que l’officiel. La France est donc déjà un peu en grève générale forcée, et sans même qu’elle s’en aperçoive… Quant à l’assistanat, il se finance à coup de dette, c’est-à-dire avec de l’argent qui n’est adossé à rien, à nulle économie réelle. Finalement, la jonction du social et du sociétal n’est elle pas déjà faite ?

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Jacques Philarcheïn

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